Jean Nicolas TRUSSON

Né en 1745 à Euville (Meuse), ancien duché du Bar

Décédé le 6 mars 1811 à Paris

Après avoir terminé ses études au collège, Trusson entra comme élève chez M. Cordier, pharmacien à Commercy, puis quelques années plus tard, chez M. Bataille, établi Montagne Sainte Geneviève, à Paris, le 10 avril 1781. En 1809, il céda son officine à M. Moutillard, son élève et parent.

Principalement occupé par des tâches administratives, Trusson a peu publié. On connaît de lui un mémoire sur la préparation et les propriétés de l’extrait de pavot blanc, et une étude sur l’origine de la thériaque. On sait aussi que le club du Panthéon le chargea, en 1793, de diriger la fabrication du salpêtre nécessaire pour la fabrication de la poudre à canon et qu’il sut mettre au point un procédé utilisant les cendres de bois pour la décomposition du nitrate de calcium obtenu par lessivage des terres salpêtrées.

Le rôle décisif qu’il joua dans la création de la Société libre et de l’Ecole gratuite est son titre principal à la reconnaissance des pharmaciens.

Le gouvernement s’était en effet emparé de l’école et du jardin des apothicaires, parce qu’appartenant au Collège de pharmacie, c’est-à-dire à une corporation abolie, et il se proposait de les mettre en vente au profit de l’Etat. Trusson, porte-parole des pharmaciens, se présenta devant la Convention Nationale pour défendre ce patrimoine. Il le fit avec beaucoup d’autorité et aussi d’habileté, puisqu’il offrit de faire effectuer, dans les laboratoires du Collège et aux frais des pharmaciens, des analyses des boissons vendues à Paris et soupçonnées d’altération ou de mauvaise qualité.

Cette offre, qui d’ailleurs ne reçut jamais le moindre commencement d’exécution, établie en faveur du peuple, et la fermeté de l’orateur gagnèrent la cause des pharmaciens. Les bâtiments et jardin du Collège furent reconnus comme établissement d’utilité publique. L’institution était sauvée et ne tardait pas à être reconstituée comme école gratuite de pharmacie.

La société libre des pharmaciens de Paris était fondée le 30 ventôse an IV (20 mars 1796), Trusson en était nommé directeur, et également directeur de l’Ecole gratuite de pharmacie dont les cours furent ouverts le 28 ventôse an V (18 mars 1797). Trusson en fut aussi à l’origine professeur de pharmacie.

La notice que lui a consacrée Dorveaux à propos de son portrait de la Salle des Actes indique qu’il a été prévôt du Collège de pharmacie en l’an VIII et en l’an IX : il faut évidemment entendre prévôt de la Société libre, qu’on continua à désigner sous le nom de Collège de pharmacie dans les publications scientifiques aussi bien que dans les actes officiels. Il fut ensuite trésorier de la Société de pharmacie de Paris à sa fondation de 1803 à 1806.

Par décret du 15 vendémiaire an XII, il était nommé directeur adjoint de l’Ecole de pharmacie de Paris, en même temps que Vauquelin en était nommé directeur.

Référence : G. Dillemann. Produits et Problèmes Pharmaceutiques (1975 ?)