Joseph Vincent SWINTOSKY (1921-2013)
Joseph Vincent accomplit toute sa scolarité dans les établissements publics de Kewaunne, Wisconsin (Footbridge School, une école à classe unique pour 8 niveaux ! puis Kewaunee High School de 1934 à 1938 avec 80 à 85 élèves par classe). A Kewaunee High School, le Professeur de science, Mr Gibbs, impressionne Joseph Vincent et lui suggère d’entreprendre des études de Pharmacie. J.V. Swintosky suit ce conseil et entre, comme étudiant en pharmacie à l’Université du Wisconsin en 1938, école dont le Pr Uhl est le directeur. Quelques années plus tard, en 1942, Swintosky décide de faire le la pharmacie sa formation principale, la biochimie devenant alors pour lui une matière secondaire.
La carrière de J.V. Swintosky démarre à l’Université du Wisconsin où il entre comme étudiant en 1938. Il reçoit son premier diplôme en 1942 (B.S.) puis son PhD en 1948.
1939-1953 : C’est incontestablement la période la moins riche en publications, mais aussi une période déterminante quant à la recherche des propriétés physico-chimiques des formes pharmaceutiques faites par Joseph Swintosky. C’est aussi l’époque où Higuchi est coauteur de la plupart des publications de Swintosky. Joseph Swintosky réalise sa thèse en 1948 sur les surfaces spécifiques des poudres pharmaceutiques et les moyens de les augmenter, sujet qui donnera lieu entre 1949 et 1950 à quatre publications cosignées par Swintosky, Riegelman, Higuchi et Busse. A partir des données existantes (voir annexe sur la recherche sur les poudres pharmaceutiques avant 1947), Swintosky y développe deux aspects intéressants et innovants :
2) il montre que les méthodes traditionnelles de broyage des poudres en pharmacie (mortier et pilon, spatules, etc.) ont une réelle efficacité pour affiner les poudres et démontre, pour les produits choisis, que le mortier et le pilon reste la méthode la plus efficace.
Ces travaux conduisent naturellement Higuchi et ses collègues, dont Swintosky, à s’intéresser à la compression des poudres dans le processus de fabrication des comprimés. C’est pour Swintosky une époque déterminante comme il le déclare dans un des ses articles en 1984 : « Louis Busse et Takeru Higuchi ont influencé mes attitudes professionnelles et mon développement scientifique plus que tout… »
1953-1967 : la période industrielle chez Smith Kline and French
En parallèle à cette première série de publications magistrales sur le SETD, Swintosky publie avec Blythe sur la biodisponibilité de l’aspirine pour différentes formulations de comprimés.
1967- 1999 : Swintosky revient au monde universitaire
De retour à la vie universitaire en 1967, Swintosky et ses collègues de l’Université du Kentucky vont à la fois poursuivre leur recherche dans la biopharmacie mais également en promouvoir l’enseignement. Swintosky, doyen de la faculté de Pharmacie, met en place la pharmacie clinique en milieu hospitalier et encourage avec ses collègues professeurs la formation scientifique et clinique des pharmaciens. Le collège de Pharmacie devint ainsi, quelques années plus tard (1974) l’un des 4 collèges de pharmacie de référence aux Etats-Unis, d’où va sortir nombre de professeurs des sciences pharmaceutiques.(Swintosky, communication personnelle 2004).
5. démarrer le programme d’enseignement supérieur de pharmacie par des études de recherche clinique.
L’idée d’orienter les études vers le soin des patients et à mieux tenir compte de la clinique dans les études pharmaceutiques était alors un objet de discussion parmi les professionnels de santé, mais seule l’Université du Kentucky, à tous les niveaux de son organisation, a eu le souci de développer un enseignement clinique intégré. Cette orientation fondamentale sera poursuivie les années suivantes.
Au global, le niveau des études pharmaceutiques va, dit-il, continuer à augmenter et va vers une spécialisation accrue. Le rôle des pharmaciens ne va cesser d’augmenter pour le bon usage du médicament et son interaction avec le médecin prescripteur également. Swintosky, dans son souci d’une rationalisation des dépenses de santé, y défend l’idée que l’augmentation de la mise à disposition des médicaments en vente libre peut réduire les coûts liés à la visite chez le médecin et que, dans ce contexte, le rôle du pharmacien est encore plus déterminant dans la mesure où les patients lui rendront visite en première intention. En conclusion, Swintosky considère que la profession pharmaceutique a de nombreuses facettes mais qu’il faut en assurer l’unité qui est essentielle pour garantir un même objectif, un même état d’esprit pour l’ensemble des professionnels qui exerce ce métier.