Alfred RICHE

Le professeur Alfred Riche

(Roche-sur-Vannon (Haute-Saône) 1829 – Nice 1908),
chimiste, pharmacien, analyste, essayeur des monnaies et hygiéniste

 Au cours de sa carrière, le professeur Riche s’est livré à une activité officielle d’analyste peu courante, celle d’essayeur des monnaies, et il est sans doute un des rares pharmaciens à l’avoir exercée. Ceci mériterait d’être vérifié. Aujourd’hui certainement bien oublié, Alfred Riche a eu au XIXe siècle à Paris une carrière très féconde dont quelques jalons méritent d’être rappelés. Depuis son décès et la parution des notices nécrologiques de circonstance, à ma connaissance seules quelques notes assez sommaires lui ont été consacrées dans la presse pharmaceutique. La dernière en date, me semble-t-il, est celle qui est parue en novembre 2008 dans la Lettre électronique de l’Académie nationale de pharmacie. Mais il n’apparaît pas que des études d’ensemble aient fait ou refait le « point » sur sa vie et sur son œuvre et aient ravivé son souvenir, si ce n’est éventuellement dans une académie ou une société dont les publications restent souvent confidentielles et dont je n’aurais pas eu connaissance. Un dossier sur le professeur Riche peut cependant être consulté à la Bibliothèque interuniversitaire de santé de Paris-Observatoire.

 

 

Nous envisagerons successivement le cursus universitaire du professeur Riche, sa carrière professorale, sa participation à l’administration de la Monnaie et au laboratoire du ministère de l’Agriculture et du Commerce, ses autres fonctions officielles, sa participation aux activités de l’Académie de médecine et à la rédaction du Journal de pharmacie et de chimie, et enfin quels ont été ses grands thèmes de recherche.

Le cursus universitaire

Jean Baptiste Léopold Alfred Riche naît le 3 février 1829 à Roche-sur-Vannon, aujourd’hui Roche-et-Raucourt, commune de Haute-Saône située entre Gray et Combeaufontaine, où son père est négociant. Alfred est son prénom usuel. Il a la chance de pouvoir entreprendre et poursuivre des études secondaires, ce qui est rare à l’époque, et il est successivement reçu bachelier ès lettres en 1847, ès sciences physiques en 1849, puis ès sciences mathématiques en 1853. L’obtention successive de ces baccalauréats est sans doute en partie la conséquence du fait qu’ayant initialement entrepris des études de droit, il a dû les abandonner à la suite de revers de fortune de ses parents, et qu’il s’est ré-orienté vers les sciences physico-chimiques et la pharmacie, qui l’attirent, mais qui nécessitent « d’autres baccalauréats ». Il est licencié ès sciences en 1854 et il soutient sa thèse de doctorat ès sciences physiques à Paris le 27 février 1857, ayant consacré son travail au tungstène et à ses dérivés, les tungstates en particulier.

Il a entre-temps entrepris des études de pharmacie et il est reçu le 29 mai 1858, à l’issue de la présentation d’une thèse de fin d’études dévolue à l’étude de l’action du courant électrique sur les solutions de métalloïdes et sur certains de leurs composés. Ceci signifie qu’il a commencé ses études de pharmacie en 1852, ou un peu plus tard s’il a pu effectuer son stage parallèlement à d’autres activités.

La carrière universitaire 

A cette époque, le baccalauréat est suffisant pour entreprendre une carrière universitaire qui commence par la fonction de préparateur, voire d’aide-préparateur, qui est souvent attribuée à un jeune étudiant. C’est ainsi que Riche débute. Il est successivement aide-préparateur de chimie à l’Ecole centrale des arts et manufactures de Paris en 1849, préparateur de chimie à l’Institut agronomique de Versailles, puis préparateur des cours des professeurs Dumas, Balard et Sainte-Claire-Deville à la Sorbonne. C’est là qu’il effectue ses premiers travaux de recherche. En 1855, il devient répétiteur de chimie à l’Ecole polytechnique, fonction qui se prolonge jusqu’à sa nomination de professeur à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris en 1874. Riche est nommé chef des travaux chimiques à la Sorbonne en 1857 après la soutenance de sa thèse.

Nous avons vu qu’il avait obtenu son diplôme de pharmacien de 1e classe en 1858. Il se présente alors au concours d’agrégation des écoles supérieures de pharmacie. Le concours comporte à ce moment un exposé des titres et travaux, la rédaction d’une thèse sur un sujet choisi au sein d’une liste proposée par le ministre de l’Instruction publique six mois avant le début des épreuves, la présentation et la critique devant le jury de la thèse d’un autre candidat, et une ou deux leçons. En dépit de la difficulté du concours, la situation d’agrégé n’est pas très intéressante bien que très recherchée, car il s’agit d’une fonction temporaire, de cinq ou dix ans selon les statuts, peu rémunérée et qui ne conduit pas nécessairement au professorat…  Heureusement, l’agrégé a le droit d’occuper d’autres fonctions, ce qui est largement le cas pour Riche. Le concours est ouvert le 1er décembre 1858 pour six places dont trois à Paris dans la section de physique, chimie et toxicologie. Riche présente une thèse consacrée aux  Alcalis organiques volatils, naturels ou non, qui est très remarquée par le fait qu’il y a inclus des travaux personnels, ce qui est extrêmement rare. Il est nommé agrégé de chimie à l’Ecole de Paris pour une durée de dix années à compter du 1er janvier 1859. Dès l’année 1860-1861, il supplée le titulaire de la chaire, le professeur Bussy, occupé par ses fonctions de directeur de l’Ecole, suppléance qui devient régulière à partir d’octobre 1863. La qualité de son enseignement est telle qu’à l’issue de ses dix années d’agrégation, le conseil de l’Ecole le maintient en activité comme il en a la possibilité. Riche succède à Bussy comme professeur titulaire le 1er mars 1874 et le reste jusqu’à son départ à la retraite et son accession à l’honorariat le 1er novembre 1899. Il est remplacé par Moissan. 

Riche a la réputation de dispenser un enseignement simple et clair, avec un remarquable talent d’exposition qui rend les théories et les démonstrations accessibles à la compréhension des élèves. Ses leçons sont très suivies et son enseignement marque des générations d’élèves en pharmacie, pour lesquels il a la réputation d’être très bienveillant. Moissan a indiqué que c’étaient les qualités de l’enseignement du professeur Riche qui l’avaient conduit à la carrière professorale ! Plusieurs ouvrages sont issus de cet enseignement de chimie : Chimie des demoiselles, leçons professées à la Sorbonne, publié avec Cahours en 1869 (Hetzel, Paris, in-8°, 351 p.), Leçons de chimie professées aux élèves de l’Ecole Sainte-Barbe qui se préparent à l’Ecole polytechnique (Firmin Didot, Paris, 2 volumes, 4 éditions entre 1864 et 1893), Manuel de chimie médicale et pharmaceutique destiné aux étudiants en médecine et en pharmacie, qui donne une place importante aux questions de toxicologie, de chimie pharmaceutique, biologique et médicale (Paris, 2 éditions, 1870 et 1881).

 Riche prononce aussi des conférences, dont le texte est publié, par exemple L’utilité des sciences spéculatives en 1866, des discours de funérailles : Buignet en 1876, Boudet en 1878, Houel en 1882, et des notices biographiques, en particulier celle de Bussy en 1882. Il rédige enfin des notices chimiques et pharmaceutiques pour le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales. J’ai compté trente-trois notices dans les six derniers volumes de cette œuvre majeure de la bibliographie médicale de la fin du XIXe siècle.

La participation à l’administration de la Monnaie 

En 1862, Riche est nommé essayeur des monnaies, fonction qu’il conserve jusqu’à sa promotion à la direction des essais en 1887. Il prend sa retraite de cette administration en 1906. Cette fonction le conduit à donner une nouvelle orientation à ses travaux. Il s’occupe des alliages métalliques : fusibilité, action de la trempe et du recuit sur les bronzes et les laitons, étude des bronzes avec comme corollaire la mise en évidence du secret de leur sonorité, étude des alliages d’aluminium et d’étain, mise au point d’une méthode de séparation et de dosage des métaux usuels par application de l’électrolyse. Cette méthode donne lieu à la mise au point d’un appareil simple et classique en son temps qui permet la séparation et le dosage de l’argent, du cuivre, du zinc, du plomb, du nickel, du manganèse, et qui autorise la recherche de ces métaux dans les aliments ou le sang, et se trouve décrit dans les ouvrages de pharmacie comme le célèbre ouvrage L’Officine. Ces travaux donnent lieu à une longue série de notes à partir de 1867. Riche met cette compétence au service des analyses qu’il a à effectuer dans le cadre de ses fonctions au ministère de l’Agriculture et du Commerce.

  

L’expertise et la direction du laboratoire du ministère de l’Agriculture et du Commerce

En 1871, Riche succède à Barreswill comme commissaire expert du Gouvernement pour la vérification des marchandises en douane, et, en 1872, il devient chef du laboratoire d’essais du ministère de l’Agriculture et du Commerce. Il a pour mission de créer un laboratoire susceptible de procéder aux essais de toutes les substances faisant l’objet de contestations à leur entrée dans notre pays : produits alimentaires (sucres en particulier) et industriels (huiles, pétrole, fibres textiles par exemple), médicaments, etc. Cette activité conduit aussi à la rédaction de règlements d’emploi et de méthodes officielles d’identification et de dosage.

En 1860, il a été nommé inspecteur des établissements classés. Ces industries et entreprises, en raison de leur activité et des nuisances ou des pollutions qu’elles sont susceptibles d’engendrer, sont inscrites sur une liste particulière et soumises à des règlements d’exploitation et à la visite d’inspecteurs spécialisés dans l’hygiène et la toxicologie industrielle. Riche est le premier à être nommé à cette fonction qu’il conserve jusqu’en l879. Les professeurs des écoles et facultés de pharmacie l’ont souvent exercée.

Cette conjonction de fonctions qui concourent aux mêmes finalités au sein de la nation, le conduit à rendre d’importants services administratifs et techniques dans les domaines du commerce, de l’industrie et de l’hygiène publique. De nombreuses méthodes sont issues du laboratoire du ministère, par exemple la recherche de l’alcool méthylique dans l’alcool « ordinaire » et réciproquement (méthode de Riche et Bardy), l’alcool méthylique étant très toxique par absorption, et la falsification de l’alcool éthylique conduisant à des pertes fiscales importantes pour l’Etat ; par exemple aussi la méthode d’essai des sucres bruts devenue officielle à l’époque dans les laboratoires de l’Etat et les sucreries. Le laboratoire est aussi un centre d’enseignement où sont formés les chimistes des Douanes et de l’administration fiscale. La toxicité des alcools, évoquée ci-dessus, fait l’objet de travaux au Deuxième Congrès international de chimie appliquée en 1896, et Riche publie son rapport à ce sujet dans le Journal de pharmacie et de chimie. 

Il est chargé de missions à l’étranger, qui conduisent également à des études et à des analyses, par exemple en Espagne en 1891 pour s’occuper de la question des vins dans le cadre du renouvellement de traités de commerce, aux Etats-Unis en 1892 pour la préparation d’une réglementation sur les pétroles et les huiles minérales. Avec son collaborateur Roume, Riche fait éditer par l’Imprimerie nationale, en 1892, leur Rapport sur la production, l’industrie et le commerce des huiles minérales aux Etats-Unis d’Amérique. Puis paraissent successivement Nouvelles recherches sur les pétroles (Flammarion, Paris) en 1894, et Le Pétrole, exploitation, raffinage, éclairage, chauffage, force motrice… (Baillière, Paris, 484 p.) en 1896.   

Les autres fonctions officielles

Nous ne serons pas étonnés de la désignation du professeur Riche comme membre du Comité consultatif des arts et manufactures en 1899, après qu’il a été nommé au Conseil d’hygiène et de salubrité de la Seine en 1879, ce qui apparaît comme le corollaire de sa présence à l’Inspection des établissements classés. Dans ce cadre, on lui doit une étude sur les métaux utilisables dans la conservation des aliments, qui conclut à l’emploi d’étain durci par un faible pourcentage d’antimoine. Il intervient dans l’élaboration de la législation sur les boissons et sur ses conséquences dans le domaine de l’alcoolisme. A côté de son travail, cité plus haut, sur la toxicité des alcools, il publie, en 1895, La Loi sur les boissons alcoolisées, l’alcoolisme, sous la forme d’un texte de 51 pages qui paraît dans le Journal de pharmacie et de chimie. Enfin, Riche est nommé membre du jury d’admission et des récompenses de l’Exposition universelle de 1878, fonction dans laquelle on le retrouve en 1889 comme rapporteur de la section de pharmacie, et en 1900 où il préside cette section. A cette occasion, il participe à la rédaction de rapports sur les produits chimiques et pharmaceutiques qui paraissent sous la forme de publications dans les revues de pharmacie, le Journal de pharmacie et de chimie en particulier, qui publie de nombreuses notes en 1878, 1879 et 1900.

Le membre et le président de l’Académie de médecine

Le 20 novembre 1877, Riche succède à Gobley, décédé en 1876, dans la section de pharmacie de l’Académie. Il préside cette compagnie en 1902. Au cours des trois décennies où il participe à ses travaux, il se fait remarquer par sa connaissance des sujets qu’il traite, sa sagesse et sa dignité. Il prend la parole pour la dernière fois à sa tribune le 12 février 1908 à propos de l’emploi des bouillies arsenicales en vue de la destruction des insectes nuisibles à l’agriculture et à la viticulture, et il démontre l’inconvénient qu’il y aurait à les interdire de manière absolue. On peut s’étonner que Riche ait uniquement accédé au rang de membre associé de la Société de pharmacie de Paris et seulement en 1903, alors que cette compagnie existait depuis un siècle, et que des personnalités dont il a prononcé l’éloge et dont il était l’un des pairs, comme Bussy, Boudet, Buignet ou Gobley à qui il a succédé à l’Académie de médecine, l’ont présidée, et même, pour certains, à deux reprises…

La rédaction du Journal de pharmacie et de chimie

Riche donne beaucoup de son temps et consacre une partie importante de son activité à ce journal scientifique et professionnel qu’il aime beaucoup et dans lequel il publie des notes et des compte rendus. Il appartient au comité de rédaction de 1878 à 1907, mais surtout il en est le rédacteur principal de 1880 à 1904, d’où le nombre des notes qu’il y présente. Il est très attaché à cette activité puisqu’il ne résigne ses fonctions qu’en 1904, tout en demeurant le président du comité de rédaction. Pendant ses dernières années, il assiste à toutes les séances, donne des avis sur les articles à insérer, et, en partance pour Nice en avril 1908, il s’informe encore des textes qui vont paraître dans le numéro à venir…

Les grands thèmes de recherches

Les premiers travaux. C’est en 1852 que Riche publie son premier travail scientifique, consacré aux Combinaisons chlorées dérivées des sulfures de méthyle et d’éthyle.

Avec Cahours, dont il a été le collaborateur, il présente un travail sur les composés organométalliques, à propos desquels les recherches sont encore peu nombreuses. Ensemble, ils établissent que l’étain et l’arsenic peuvent se combiner aux radicaux alcooliques et découvrent les premiers composés organostanniques. Parmi eux figure le stanméthyl qui a été employé sous la forme de tri-iodure, appelé Staniforme, comme antiseptique incorporé dans une pommade ou une poudre, ou dissous dans l’eau, l’huile de vaseline ou l’alcool. Tous deux travaillent aussi sur les radicaux, et leurs recherches contribuent aux discussions sur la théorie de la valence initiée par le Strasbourgeois Gerhardt. Avec le zoologiste De Lacaze-Duthiers, en étudiant l’alimentation des insectes de la noix de galle et la larve de Cynipides, Riche établit qu’il se forme des graisses à partir des féculents.

La période de l’agrégation. Agrégé et suppléant puis successeur du professeur Bussy, auquel il consacre en 1882 une notice biographique qui paraît dans le Journal de pharmacie et de chimie, Riche publie pendant cette période un grand nombre de travaux de chimie minérale et organique, consacrés au nitrate d’argent, à l’eau oxygénée, à la baryte, aux hypochlorites et aux chlorures décolorants, à l’acétone, au chlorure de phényle, à l’aniline et à la chloraniline, au benzène, etc.

Les alliages métalliques au laboratoire des essais de la Monnaie. Quelques thèmes ont déjà été évoqués. Les travaux menés sous son égide ont permis de percer le secret de la fabrication des instruments sonores, comme les gongs, les cymbales ou les tams-tams, qui était jusqu’alors détenu par les Orientaux. Il s’est particulièrement intéressé aux bronzes et aux alliages d’aluminium et d’étain. Une série de notes leur est consacrée à partir de 1867, dont un long mémoire paru aux Annales de chimie et de physique en 1870. Le Journal de pharmacie et de chimie publie en 1888 une importante note sur le nickel, ses alliages et son intérêt dans l’organisme, puis, en 1895, une autre sur l’aluminium et ses alliages. Plusieurs ouvrages sont issus des essais menés à la Monnaie : L’Art de l’essayeur avec Gelis (Baillière, Paris, 1888), Monnaies, médailles et bijoux, essai et contrôle des ouvrages d’or et d’argent (Baillière, 1889), L’Art de l’essayeur Principales opérations, fourneaux, vases, connaissances théoriques générales, agents et réactions, (…), essai des cendres et des combustibles, métallographie, avec Forest (Baillière, 1905).

L’électrolyse. Riche a commencé à s’intéresser à cette technique à l’occasion de sa thèse de fin d’études de pharmacie en 1858. Avec ses collaborateurs, il montre qu’il est possible de doser la plupart des métaux usuels : argent, bismuth, cadmium, cobalt, cuivre, étain, fer, mercure, nickel, or, platine, zinc, par électrolyse de leurs sels, en pesant le métal qui s’est déposé sur la cathode. La méthode ne s’applique pas au sodium et au potassium en raison de leur réaction avec l’eau ; quant au manganèse et au plomb, ils sont « transformés » en peroxydes qui se déposent sur l’anode et peuvent donc aussi être dosés par cette méthode. L’appareil de Riche est constitué d’une capsule de platine en forme de creuset destinée à recevoir la solution à électrolyser et généralement employée comme anode, et d’une seconde capsule de même forme, mais dépourvue de fond et percée de trous latéraux permettant le passage de liquide, placée à l’intérieur de la précédente sans être en contact avec elle, et servant de cathode. Toutes deux sont suspendues par un système isolant. C’est ainsi, par exemple, que pour analyser un bronze constitué de cuivre, d’étain et de plomb, on commence par traiter l’échantillon par de l’acide nitrique qui dissout l’étain à l’état de composé insoluble qui est ensuite calciné et pesé.

Par ce traitement, la solution obtenue ne contient plus que le cuivre, le plomb et diverses impuretés. A l’électrolyse, le plomb se dépose à l’anode à l’état d’oxyde et le cuivre à la cathode. Les trois métaux ont donc été séparés, la pesée permet de connaître leur masse et de déduire le pourcentage de chacun dans l’alliage. Riche a publié un fascicule intitulé Mémoire sur le dosage du manganèse, (…) et sur l’analyse des alliages de ces différents métaux (…). Appareil d’électrolyse de M. A. Riche (Brewer frères, Paris), qui a eu plusieurs éditions, dont une en 1885.

Epilogue et conclusion

Alfred Riche meurt d’une pneumonie, à Nice, le 24 avril 1908. Il était jusque-là, aux dires de ses amis, plein de vigueur et de santé, et il n’avait pas connu les infirmités de la vieillesse. Au cours de sa vie et de sa carrière, dans les nombreuses et diverses fonctions qu’il a assumées, le professeur Riche a honoré les institutions et les compagnies auxquelles il a appartenu. Comme l’a indiqué le président de l’Académie de médecine au moment de son décès, « sa longue et brillante carrière, la distinction de son esprit et de ses manières, la loyauté et l’aménité de son caractère lui avaient conquis depuis longtemps l’estime et l’affection de ses collègues, parmi lesquels il ne comptait que des amis et de respectueux admirateurs ». Au delà des paroles de circonstance, il y a là, sans aucun doute, beaucoup de vérité. Riche était réputé pour sa bonté, sa cordialité, son sourire accueillant, ses poignées de main « chaudes et affectueuses ». Il est un exemple de la réussite professionnelle et sociale du XIXe siècle. Il l’a bien mérité par son travail inlassable et varié, et par les services qu’il a rendus à son pays. A ces titres, un peu plus d’un siècle après sa mort, il reste digne d’un hommage et d’un souvenir.

Pierre Labrude,  juin 2019.

 

Référence :

G. Dillemann. J-B Alfred Riche. Produits et problèmes pharmaceutiques

Compte rendu du Conseil d’Hygiène Publique de Paris, 1908

Journal de Pharmacie et de Chimie, 1913 : Tables générales des auteurs et des matières (1895-1909)

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