René FABRE (1889-1966)
René Fabre, né le 29 juin 1889 à Annecy, était d’origine aveyronnaise par son père et alsacienne par sa mère. C’est à Montluçon qu’il fit ses études secondaires et fut candidat aux concours des Grandes écoles (Polytechnique). En 1906, il obtint brillamment son baccalauréat. Sa mère prit la décision de le confier à Mr Lafont, pharmacien à Clermont Ferrant, chez qui il fit 3 années de stage. A Paris, il s’inscrivit en Pharmacie et à la Faculté des Sciences. Reçu 2° au concours de l’Internat des Hôpitaux de Paris en 1909, il obtint sa licence ès sciences en 1911, le diplôme de pharmacien en 1912, ainsi que la médaille d’or des Hôpitaux la même année. Après 7 ans dans l’Armée et à la Grande Guerre, Henri Leroux, pharmacien des hôpitaux lui conseille d’embrasser la carrière hospitalière et universitaire. Il fut nommé en 1919 pharmacien des hôpitaux de Paris et choisi comme préparateur des cours de Marcel Guerbet, récemment titulaire de la Chaire de toxicologie à l’Ecole de Pharmacie de Paris.
Quelques étapes marquent cette carrière : membre de la Société de Pharmacie de Paris (1920), Docteur ès Sciences Physique (en Chimie Organique) (1922), Agrégé (1926), Chef de travaux (1928), Chargé de cours de minéralogie (1930), titulaire de la Chaire de toxicologie (1931), Professeur de toxicologie de la Faculté de Médecine de Paris (1933), Directeur du Laboratoire Central de Contrôle du Ministère de la Santé Publique (1935), Membre de l’Académie de Chirurgie (1936), Membre de l’Académie de Médecine (1941) qu’il présida en 1963, Doyen de la Faculté de Pharmacie de Paris (1946), Membre de l’Académie des Sciences (1955), Membre de l’Académie d’Agriculture (1964).
L’activité de René Fabre dans le domaine de la toxicologie fut considérable. Il reconnut l’intérêt d’aborder les mécanismes d’action des toxiques et d’associer étroitement biologie et toxicologie. En 1933, il créa l’Institut d’Hygiène Industrielle et de Médecine du Travail à la Faculté de Médecine. Ses travaux en toxicologie professionnelle constituent les bases de la législation tant en France qu’à l’étranger. Cette œuvre s’est matérialisée par 250 notes et 150 revues générales.
Il travailla par ailleurs en Chimie Organique, développa son laboratoire de biochimie à l’hôpital Necker-Enfants Malades.
Il s’est éteint le 4 octobre 1966.
Complément sur René Fabre (1889-1966)
Né le 29 juin 1889 à Annecy, Haute-Savoie, Réné Fabre fit ses études secondaires aux lycées de Montluçon, puis de Clermont-Ferrand. Après avoir obtenu son baccalauréat en juillet 1906 à Clermont-Ferrand, il entreprend son stage en pharmacie dans cette ville à l’officine d’Émile Lafont. Il s’installe alors à Paris, et s’inscrit à l’École supérieure de pharmacie et à la Faculté des sciences. Reçu premier au concours d’internat des hôpitaux de Paris, en 1909, il obtient sa licences ès-sciences en novembre 1911, son diplôme de pharmacien en juin 1912 et, cette même année, la médaille d’or des Hôpitaux.
Le service militaire puis la guerre vont alors interrompre pendant sept ans son activité scientifique. Démobilisé, il se décide, sur les conseils d’Henri Leroux, à s’engager dans la carrière universitaire, en même temps que dans la voie des concours hospitaliers. Dès le 1er février 1919, il est nommé préparateur du cours du professeur Guerbet et, peu après, pharmacien des hôpitaux de Paris.
En juin 1922, il soutient à la Sorbonne sa thèse de Doctorat ès-sciences, avec un travail de chimie organique « Contribution à l’étude de la constitution de la résorcine et de quelques-uns de ses dérivés.
En octobre 1926, il se présente au concours d’agrégation et, le premier décembre, il est institué agrégé de physique et chimie à la Faculté de pharmacie de Paris.
Le 1er octobre 1931, il est nommé professeur dans la chaire de toxicologie, succédant à son maître Marcel Guerbet.
Travaux.
L’oeuvre scientifique du doyen Fabre a atteint une telle ampleur dans les domaines les plus variés se rapportant à la chimie organique, la chimie analytique, la chimie biologique et, naturellement, la toxicologie et l’hygiène industrielle qu’il ne peut être question de la résumer en quelques lignes. Elle a d’ailleurs été analysée dans les éloges qui lui ont été consacrés.
Il est néanmoins indispensable de souligner son rôle à la tête de la Chaire de toxicologie de la Faculté , donnant « à cette discipline une orientation nouvelle et un développement fulgurant. », ainsi que l’a écrit son élève et successeur, le professeur Truhaut. Son enseignement dans cette matière ne se limita pas aux seuls étudiants en pharmacie : à partir de 1933, il était nommé professeur de l’Institut de Médecine du Travail de la Faculté de médecine et il dispensa, à ce titre, un enseignement de toxicologie et d’hygiène industrielle à des générations de médecins du travail. Il convient aussi de rappeler la part considérable qu’il prit dans le développement de la Société de chimie biologique, dont il fut le secrétaire général de 1932 à 1955, et le président en 1955 et en 1964.
Activité décanale.
Son oeuvre comme doyen mériterait aussi d’être longuement analysée. Citons surtout l’agrandissement des bâtiments de l’avenue de l’Observatoire : construction de deux grands amphithéâtres en sous-sol, inaugurés en 1953, à l’occasion des fêtes du cent-cinquantenaire des Écoles de pharmacie : extension de la bibliothèque ; installation de nouveaux laboratoires de recherches ; création d’enseignements nouveaux et augmentation du nombre de toutes les catégories d’enseignants, avec, en particulier, la création des chaires de pharmacodynamie, de physiologie, d’hygiène, d’hydrologie et de chimie appliquée à l’expertise.
Il doit être aussi rappelé le rôle éminent joué parle doyen Fabre comme ambassadeur de l’enseignement pharmaceutique, et même de la Pharmacie française dans de nombreux pays étrangers, spécialement en Amérique du Sud.
Distinctions honorifiques.
Parmi les très nombreuses distinctions honorifiques dont a été l’objet le doyen Fabre, nous nous contenterons de citer les académies dont il a été élu membre : Académie de chirurgie en 1936, Académie de Pharmacie dont il fut le secrétaire général de 1947 jusqu’à son décès, Académie de médecine en 1941, président en 1963, Académie des Sciences en 1955, Académie d’Agriculture, en 1963, membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique de France. Professeur honoraire et docteur honoris causa de nombreuses universités étrangères. Chevalier de la Légion d’honneur en 1933, officier en 1947, commandeur en 1951, il était titulaire de très nombreuses décorations françaises et étrangères.
Biographies.
J.E. Courtois, Pierre Malangeau et Yves Raoul. René Fabre (1889-1966). Notice nécrologique. Bull. Soc. Chim. Bio. 49, 1967, p. 3-12.
René Truhaut. René Fabre (1889-1966), doyen honoraire de la Faculté de Pharmacie de Paris. La Presse médicale, n°23, 75, 13 mai 1967, p. 1207-1208.
Guillaume Valette. René Fabre (1889-1966). Ann. Univ. Paris, avril-juin 1967, p. 250-252.
Source : G. Dillemann. historique des Facultés de pharmacie… Produits et problèmes pharmaceutiques, 1970+
Voir aussi