La Phosphatine Falières

 

La Phosphatine Falières.

Un modèle d’imagination en matière de publicité pharmaceutico-alimentaire

 

 Le pharmacien Emile Falières montre aux XIXe siècle l’importance des phosphates dans l’alimentation. C’est lui qui sera à l’origine de la Phosphatine Falières dont l’histoire ne retiendra sans doute que las magnifiques publicités qui furent publiées. Au début du XXe siècle, c’est la Maison Chassaing qui récupére le produit et en fait la promotion. C’est à Asnières que, dès 1866, M. Eugène Chassaing établit la maison dont il resta le directeur jusqu’en 1912. A cette date, sous la raison sociale G. Prunier et Cie, M.G. Prunier en devint le gérant. MM. Chassaing de Borredon, docteur en médecine, chevalier de Légion d’honneur, et Le Coq, pharmacien de 1° classe, docteur en droit, lui succédèrent.

Spécialisée dans la fabrication des produits physiologiques, la maison Chassaing est connue encore pour la Poudre laxative du Dr Souligoux, les Produits phéniqués du Dr Déclat, le Sirop Coclyse et le Vin de Chassaing.

Les publicités pour la Phosphatine Falières furent très nombreuses et de nature très diverses. La forme la plus célèbre est sans doute la série de conte édité par le Laboratoire, comme par exemple Briffaut le Bon Chien ou les bienfaits de la Phosphatine Falières, avec les dessins de Benjamin Rabier.

 

©Collection Bruno Bonnemain

 

Vous pouvez découvrir ce conte (n°3) des Phosphatines Falières dans le détail en cliquant sur le mot BRIFFAUT.

                         
©Collection Bruno Bonnemain
 

©Collection Bruno Bonnemain

Jean le Malfaisant, par Benjamin Rabier

 

 

Plusieurs autres contes seront publiés, comme « Les petits Tambours », par Bernard Naudin, « Le nouveau Chaperon rouge », par Louis Morin, « Un Bon petit coeur », par Geoffroy, « Jean le Malfaisant, par Benjamin Rabier, « Histoire véridique de Samson, par Abel Truchet, ou encore « La Phosphatine Falières en Bretagne », par Charles Huard.

     
©Collection Bruno Bonnemain
 


©Collection Bruno Bonnemain

Un exemple d’illustration dans l’histoire de Samson vue par Abel Truchet

 

Mais la « Phosphatine Falières » ne se contente pas de faire appel aux dessinateurs célèbres de son époque. L’entreprise multiple les objets publicitaires, surtout ceux destinés aux enfants : protèges cahier, et plus encore les « bons points » dont on va donner ici quelques exemples. ces « bons points » peuvent prendre des formes variées mais les thèmes le sont plus encore.

Nous voyons ici une première série de bons points sur le thèmes des régions de France. Derrière l’image représentant la région, le texte d’accompagnement vante les mérites de la Phosphatine Falières mais donne aussi une description en quelques lignes de la région, comme le montre ici l’exemple de l’Orléanais.

 

        
©Collection Bruno Bonnemain
       
©Collection Bruno Bonnemain
 

Une autre série de « bons points » traite des inventions. on voit ici deux exemples : la bicyclette et l’avion. Dans les deux cas, le texte au dos donner un bref descriptif du sujet choisi

        
©Collection Bruno Bonnemain
     
©Collection Bruno Bonnemain
 

Cette troisième série de « bons points » est en rapport avec le futur métier des élèves : docteur, général, as de l’aviation, académicien ! …

        
©Collection Bruno Bonnemain
 

Les deux dernières séries de « bons points que nous verrons sont associées aux évènements historique (Le Jeu de Paume, La Fronde, par exemple) ou à des phrases célèbres de l’histoire.

 

               
©Collection Bruno Bonnemain

 

 

                    
©Collection Bruno Bonnemain
             
©Collection Bruno Bonnemain
 

Nous avons ainsi pu visualiser quelques beau exemples de bons points qui supportent la publicité de la Phosphatine. Une autre forme de publicité, davantage destinées aux adultes, consista à valoriser des textes littéraires. En voici trois exemples avec les fables de La Fontaine : L’enfant et le maitre d’école, Le pot de terre et le Pot de fer, et les deux mulets

     
©Collection Bruno Bonnemain

 

L’enfant et le maitre d’école.  La morale est mise en exergue :
Je blâme ici plus de gens qu’on ne pense. Tout babillard, tout censeur, tout pédant se peut connaitre au discours que j’avance

 

      
©Collection Bruno Bonnemain
Le Pot de terre et le Pot de fer. La morale : Ne nous associons qu’avec nos égaux…
 

     
©Collection Bruno Bonnemain

Les deux mulets. La morale :
Ami, lui dit son camarade, il n’est pas toujours bon d’avoir un haut emploi….

 

Ce même format a également servi à l’impression de « Menus » où la Phosphatine avait peut être sa place mais plus probablement était absente des menus ! Le thème général est l’Orange à travers le monde, avec les illustrations de L. Chalon. Les deux exemples de menus sont ici associés d’une part au texte de Maurice Vaucaire sur Obeissance et Patience, et d’autre part au texte du même auteur intitulé Japonerie. L. Chalon , dans le premier menu, représente Le paon aux oranges et pour le second, la danse aux oranges

    
©Collection Bruno Bonnemain
Obeissance et Patience (Illustration de L. Chalon)

                                                  Obeissons donc à l’enfant,
                                                Pour lui changeons notre nature
                                                Soyons coursiers, bateau, voiture
                                                Char, automobile, éléphant
                                                Soyons tout hors ce qu’il défend

                                                En nous trainant à quatre pattes
                                                A travers tout l’appartement
                                                Nous singerons exactement
                                                Sur le tapis et sur les nattes
                                                Henri Quatre et les acrobates

                                                Pierre est rajah, Paul est cocher,
                                                Colette ignore le vertige;
                                                Il faut rouler, glisser, marcher;
                                                Jacqueline ose cravacher
                                                Notre pauvre dos sans prestige.

                                                En échange, on nous chérira
                                                Mille fois plus que la nourrice ;
                                                N’est-il pas vrai, Pierre, Maurice,
                                                Paul, Jacqueline et coetera ? …

                                                Maurice VAUCAIRE

 

   
©Collection Bruno Bonnemain
Japonerie (Illustration de L. Chalon)

On peut voir à travers ces exemples combien La Phosphatine Falières a bénéficié d’une publicité importante, diversifiée dont on ne voit dans cet exposition que quelques exemples !

Fin de l’exposition

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