Origine et évolution
des statuts des communautés |
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L’Empire Byzantin Pour l’époque byzantine, Guitard relève la formation d’un nouveau mot qui semble désigner celui qui prépare les médicaments :phmentarioV, transcription grecque du pigmentarius latin, étymologiquement simple marchand de couleurs 3. Il cite un passage d’Olympiodore, commentateur alexandrin de Platon, au VIe siècle : « Le médecin prescrit, le pigmentaire exécute en préparant ce qu’il faut pour la réalisation de l’ordonnance ». Le même terme aurait, selon P.G. Kritikos, désigné l’apothicaire des couvents byzantins. C’est un premier ancêtre sérieux du pharmacien. Il n’en demeure pas moins que le Livre du Préfet, réglementation stricte des professions commerciales, établi par Léon Le Sage (886-912), énumère 20 métiers, des orfèvres aux entrepreneurs de bâtiments, parmi lesquels on chercherait en vain une rubrique consacrée aux pigmentaires 6. En revanche, on retrouve les parfumeurs (chapitre X : Peri twn mureywn) et les épiciers (chapitre XIII : Peri twn saldamariwn). La distinction entre ces deux métiers reposait sur la nature des produits qu’ils vendaient, mais aussi sur le type de balance qu’ils utilisaient. Celle des parfumeurs, plus précise, comportait deux plateaux, alors que les épiciers se contentaient d’une balance à un plateau, du type balance romaine. Le mot saldamarioV, utilisé dans le Livre du Préfet, correspond au latin salgamarius, marchand de conserves (fruits secs), Il faut toutefois saluer la naissance, à Byzance, d’un autre nouveau terme grec médiéval, spizialoV, inconnu du Monde Antique, qui lui préférait arwmato-pwlhV, marchand d’aromates ou d’épices. L’épicier byzantin vendait un peu de tout, essentiellement les denrées alimentaires, de la farine au poisson fumé et même à la viande de porc, en passant bien sûr par l’huile d’olive, mais aussi des objets courants comme de la vaisselle ou de la quincaillerie…. Ce n’était vraiment pas un spécialiste du médicament ! |