Alphonse MILDE-EDWARDS |
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Alphonse Milde-Edwards avait six ans quand, en 1841, il vint habiter le Muséum du Jardin des Plantes avec ses parents. Il ne quittera plus ce lieu. Il y grandira dans l’intimité de grands savants qui, entre autres, ont pour noms Etienne et Isidore Geoffroy Saint Hilaire, Adrien de Jussieu, Gay-Lussac, Chevreul, J.-B. Dumas, Becquerel. Il y fera ses premières armes de zoologiste, y enseignera, et en prendra, plus tard, la direction. Alphonse était le fils de Henri Milne-Edwards, physiologiste renommé, professeur d’entomologie et de mammalogie au Muséum. Anglais de naissance, il avait pris la nationalité française en 1814. Tous naturellement, Alphonse suivit les traces de son père. Très brillamment puisque, en quatre ans (1860-1864), il enleva les doctorats en médecine, sciences et pharmacie. Si bien, qu’agrégé à trente ans, il était nommé professeur de zoologie à l’Ecole supérieure de Pharmacie, tout en travaillant au service d’entomologie du Muséum. En 1876, il succédait à son père. Membre de l’Académie des Sciences en 1879. C’est un accident matériel, survenu en 1861 au câble sous-marin reliant la Sardaigne à l’Algérie qui piqua sa curiosité et engagea ses recherches. En effet, sur les parties immergées en grande profondeur et remontées, on découvrit tout un monde vivant de mollusques et crustacés inconnus jusqu’alors. Le savant compris immédiatement l’importance qu’il y aurait à explorer les fonds marins. Il monta donc deux expéditions scientifiques. Entre les années 1880 et 1883, il affréta deux navires : le Travailleur et le Talisman, et sillonna méthodiquement les côtes de l’Altantique et de la Méditerranée. Du golfe de Gascogne à la côte de Provence, des Canaries aux Açores, ils draguèrent minutieusement, et ramenèrent une précieuse cargaison de crustacées, décapodes, mollusques vivants et fossiles, qui permit de connaître la faune sous-marine et alla enrichir la collection du Muséum. D’autre part, Milne-Edwards étudia les oiseaux et les mammifères des régions australes (Chine, Tibet, Madagascar). Sous une apparence chétive, le savant était d’une activité débordante. Il se reposait de son travail en montant à cheval ou en se livrant à des exercices physiques. La mort le surpris au seuil du XX°siècle, en 1900. |
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Texte de Nicole Richet |
Complément (G. Dillemann*, 1970+)
Distinctions honorifiques
Elu membre de l’Académie des Sciences (section de zoologie) le 7 avril 1879, il en était le vice-président au moment de sa mort.
Elu membre de l’Académie nationale de Médecine en 1885 dans la section de Thérapeutique et d’Histoire Naturelle, et de la Société nationale (aujourd’hui Académie) d’Agriculture en 1892.
Il reçut la grande médaille d’or de la Société de Géographie en 1884 et fut président de cette Société de 1897 à sa mort.
Commandeur de la Légion d’honneur en 1899.
Biographies :
- Lacroix Alfred. Notice historique sur Alphonse Milne-Edwards… lue dans la séance publique annuelle du 22 décembre 1924. Institut de France, 74 pages. Bibl. Fac. pharm. N°7.504.
- Coutière Henri. M. Le docteur A. Milne-Edwards, 1900, Bibl. Fac. pharm. n°23.497.
- Coutière Henri. Notice biographique de A. Milne-Edwards in Ouvrgae du centenaire de l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris, 1903, p. 339-343.
- Valette Guillaume. Alphonse Milne-Edwards in Figures pharmaceutiques françaises, 1953, p. 167-172.