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Histoire du Laboratoire LEO

Le Laboratoire LEO

Publicité pour la Fucidine Léo (1966). Série des miniatures persanes.
Entreprise hardie.Miniature persane du XVIe siècle Pour surprendre l’ennemi, il faut être rusé. Le prince Quasim, fils de Hamsa, traverse le fleuve dans une caisse rouge. Il ne craint pas les multiples dangers. Son fils encore plus téméraire et dédaignant les conseils de ses vassaux, se jette à l’eau avec son seul sabre à la main. Il surprendra certainement les gardiens ennemis endormis sur l’autre rive.

1°) Le logo de Léo , de son origine à nos jours (source : Laboratoires LEO)

Au Moyen-âge, il était de coutume d’utiliser les animaux comme Nom ou Symbole des pharmacies, tout comme les artisans ou les commerçants signalaient leurs échoppes par une enseigne spéciale désignant leur profession. Cette coutume apparût au temps ou le peuple ne savait pas lire, à l’intention des gens de maison qui faisaient les commissions.

Le lion et le cygne étaient les animaux les plus utilisés par les pharmacies, même les plus anciennes. La Kjbenhavns Loveapothek (La Pharmacie du Lion de Copenhague) fut fondée en 1620. Première pharmacie autorisée à Copenhague, elle prit spontanément le lion comme emblème dont plusieurs versions se retouvent sur les enveloppes d’ordonnance à partir de 1889, et comme enseigne à l’entrée de la pharmacie. C’est en 1905 que les pharmaciens, Clauson et Rink, achètent la Loveapothek. Un an plus tard, ils commencent les travaux. ils démolissent l’ancien bâtiment pour en construire un plus moderne. La nouvelle pharmacie revêt un style classique, le mobilier provenant de l’ancienne pharmacie est largement réutilisé pour la décoration du  nouveau bâtiment.

La soeur de Gustav Rink, Anna, étudiante à l’Ecole des Beaux-Arts de Copenhague, effectue une année d’étude à Paris. Cette même année, le Musée du Louvre fait l’acquisition de plusieurs fresques de la Perse Antique : En 1880, des archéologues français effectuant des fouilles, ont découvert et ramené à Paris un nombre important d’objets provenant du Palais du Roi Darius à Suse. Parmi ces nombreux objets datant de 500 avant J.C., se trouvent de nombreuses fresques de lion, et notamment un bas relief émaillé. Le lion assyrien, ainsi qu’on l’appelle désormais, qui décorait le palais de Darius, était une reproduction du lion du Palais de Nabucodonosor à Babylone construit 100 ans plus tôt. Ces fresques de lion qui ornaient les rues empruntées par les parades à Babylone avaient été ouvertes par des archéologues allemands quelques temps auparavant. Elles se trouvent aujourd’hui au Stattlische Museum de Berlin.

Le bas relief émaillé qui faisait partie des acquisitions du Louvre devient le modèle d’Anna Rink. Le splendide dessin qu’elle réalise, désormais propriété de LEO, deviendra sous une forme stylisée le logo de la pharmacie et de la Kjobenhavns Loveapthek Kemiske Fabrik, qui donnera naissance aux Laboratoires Léo. Ce logo ne subit que très peu de modifications au cours des années, si ce n’est le sens de la marche du lion, tantôt à gauche, tantôt à droite. C’est en 1911 que le lion marchant vers la gauche est enregistré comme Logo

A la mort de August Kongsted en 1939, la pharmacie et l’usine sont complètement séparées. La pharmacie opte pour un nouveau Logo. L’usine Lovens Kemiske Fabrik choisit le lion Perse. Les laboratoires LEO sont nés. Depuis ce jour là, le lion LEO marche toujours vers la droite. Depuis 1984, le groupe LEO international appartient à une fondation danoise pour la recherche pharmaceutique.

2°) l’histoire de LEO

Les Laboratoires LEO ont été créés 1908 à partir d’une officine dirigée par deux pharmaciens Auguste Kongsted et Anton Antons. En 1910, la société avait 3 salariés. Dix ans plus tard, il y en avait 80. L’entreprise est devenu par la suite « LEO Pharma », société familiale jusqu’en 1984, année où son propriétaire en fait don à une fondation. Dans les années 1920, LEO commercialise l’insuline. Pour la produire, LEO crée la Nordisk Insulin Foundation qui devriendra plus tard Norvo Nordisk, l’un des leaders dans le traitement du diabète. En 1940, LEO fut l’un des premiers laboratoires à commercialiser l’héparine dont il reste l’un des plus grands producteurs mondiaux. Dès 1943, la pénicilline fut mise au point par LEO, mais, du fait de la guerre elle dut attendre deux ans pour être commercialisée. Plusieurs antibiotiques suivirent, parmi lesquels l’acide fusidique (Fucidine®, Fucithalmic®) la pivampicilline (PONDOCIL®) et le Pivmecillinam (Selexid®). Plusieurs filiales furent créées en Europe dans les années 1950, et la filiale France en 1959.

Les diurétiques ne furent pas en reste avec le fluméthiazide et le bendrofluméthiazide, qui précédaient le bumétanide (Burinex®), tous médicaments de synthèse.

L’époque récente est marquée par une recherche intense autour des analogues de la vitamine D, dont LEO s’est fait le leader mondial. Elle a conduit à la synthèse de l’alfacalcidol (Un-Alfa®) et du calcipotriol (Daivonex®/Daivobet®).

Le chiffre d’affaires du Groupe LEO Pharma avoisinait les 600 millions d’Euros en 2004. Le Groupe LEO Pharma employait alors plus de 3200 personnes à travers ses filiales dans presque tous les pays d’Europe, le Canada et Singapour et ses agents de représentation. Près de 150 pays commercialisent les produits LEO, y compris les Etats-Unis et le Japon

3°) Documents publicitaires:

Les Laboratoires LEO ont été un des plus prolyxes en matière de publicité pharmaceutique destinées au corps médical dans les années 1960. A titre d’exemples, on peut citer la série des gravures anciennes comme celle de la pharmacie dans un cabinet de chirurgien (Manuscrit du XV° s.) pour la fucidine en 1966, la série des bateaux pour la naturine Leo, les vitraux de la cathédrale de Strasbourg, l’art graphique chinois, le Brévarium Grimani (12 miniatures du XV° siècle), les miniatures Perses, les médecins dans l’histoire, l’écriture à travers les âges, les bateaux à roues et à vapeur du 19° siècle, la collection des cafés et estaminets de Paris, les bibelots, les outils de construction dans l’antiquité, les armes, etc.. 

 Source : Laboratoire Léo

Complément 2018

Les laboratoires Léo sont crées à Copenhague au Danemark. Dés 1886 la Pharmacie centrale de France importe leur pastilles comprimées de Chlorate de potassium en France.

Bulletin commercial de l’Union Pharmaceutique 1886

 En 1930 ils exportent en France leurs productions d’hormones et d’Insuline. Ils produisent à partir de 1945 de la pénicilline dont ils cèdent la licence de fabrication aux laboratoires Roger Bellon.

La société française des laboratoires Léo est constituée en 1958, elle absorbe en 1961 les laboratoires du Myoral et s’installe dans leur locaux 25 rue de Tournon à Paris, ils apportent une douzaine de spécialités l’Isonutryl, Glycosthene. Léo met sur le marché le Léodrine  un diurétique (1960) puis la Naturine (1961), le Tensionorme (1962), un antibiotique la Fucidine  et le Précyclan (1965).

En 1963, ils construisent une usine à Vernouillet prés de Dreux (Eure et Loir) d’une superficie de 5 000 m2, elle est inaugurée l’année suivante. L’usine regroupe toutes les activités de production (comprimés, pommade, poudre) de contrôle et d’expédition. En  1969, ils mettent sur le marché le Kaléorid, un comprimé de chlorure de potassium  retard qui connait un grand succès. Il est fabriqué selon un procédé original, à partir d’une matrice neutre. C’est un comprimé enrobé avec un vernis gastro résistant organique, l’enrobage est réalisé avec une installation de pulvérisation à lit d’air fluidisé  Wurster. qui fonctionne dans un atelier anti-déflagrant. C’est la seule installation de ce type qui existe en France.

En 1971, le siège social déménage 38 avenue Hoche à Paris puis en 1987, 6 rue Timbard à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). Le laboratoire met sur le marché de nouveaux médicaments très innovants: le Daivonex pour le traitement du psoriasis en 1992 et une héparine en seringue pré remplie l’Innohep (1995). La fabrication à Dreux des comprimés est abandonnée, l’usine est spécialisée dans la production de capsules d’héparine.

L’Usine de Dreux (1966)
Dispositif d’enrobage Wurster

 

 

 

 

 

 

 

 

               

 

Bibliographie:

La nouvelle usine des Laboratoires Léo à Dreux, France Pharmacie, 1966, n°10, 953

 

André Frogerais

2 novembre 2018

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