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Parfumerie glycérique de Bruère Périn

Extrait de l’ouvrage du docteur Dehaut (1863) sur ce sujet1 :

Les propriétés pénétrantes et assouplissantes de la glycérine sont maintenant connues et appréciées partout; tout le monde sait que c’est le meilleur moyen connu pour préserver la peau des gerçures, des crevasses, des engelures, etc.

Mais, il n’est que juste de reconnaître que c’est M. Bruère Périn qui a pensé, le premier, à faire entrer la glycérine dans les préparations de parfumerie, à une époque où cette substance n’existait pas encore dans le commerce. Cela résulte du rapport à la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, rapport qui approuve les procédés imaginés par M. Bruère Périn pour obtenir la glycérine complètement purifiée, ce qui n’était pas une chose facile. Voici un passage de ce rapport, qui a été fait par M. Chevalier, membre de l’Académie de Médecine : « La Glycérine, comme l’eau, se mêle aux liquides aqueux, à l’alcool, aux vinaigres; elle mouille les corps sans les graisser comme l’huile; elle est onctueuse et ne s’évapore pas au contact de l’air; elle se charge facilement de l’arôme des huiles volatiles ; elle n’est pas susceptible de rancir et de fermenter. M. Bruère-Perin a fait entrer la Glycérine dans des savons de toilette; il l’a fait servir à la préparation d’un vinaigre cosmétique, d’alcoolats aromatiques et de divers autres objets de parfumerie. Nous nous sommes assurés que le Savon à la Glycérine conserve sa consistance première; qu’il donne de & l’onctuosité à la peau. Nous avons fait essayer, et de la Glycérine pure pour le lavage des mains, et du Vinaigre à la Glycérine, dans le cas où l’on fait usage du vinaigre cosmétique, et on nous a déclaré qu’on s’était très bien trouvé de cet usage. Nous pensons, d’après ce qui vient d’être dit, que l’application de la Glycérine à l’art du parfumeur est une heureuse idée »

Vinaigre de Bruère Périn, aromatique et dulcifié.

En raison de ses propriétés onctueuses et lénitives, dont les heureux effets ont été constatés dans le RAPPORT officiel, ce Vinaigre est appelé à remplacer, avec
grand avantage, toutes les préparations cosmétiques analogues. En effet, l’action irritante et siccative que les Eaux de Cologne et les Vinaigres seulement aromatiques exercent sur les personnes dont la peau est irritable, se trouve complètement neutralisée, dans celui-ci, par sa combinaison avec la Glycérine, principe essentiellement pénétrant et assouplissant. On arrête la chute des cheveux causée par les pellicules, ainsi que les démangeaisons, en mouillant la
racine des cheveux avec ce vinaigre.

Savon de Bruère Périn, à la Glycérine.

Ce savon, qui ne durcit pas, pénètre et assouplit la peau, lui communique une onctuosité qui préserve les mains des crevasses et des gerçures. Employé pour la barbe, il l’attendrit, facilite l’action du rasoir et garantit le visage de l’irritation douloureuse appelée feu du rasoir, effet produit, le plus souvent, par la causticité du savon.

Pâte de Bruère Périn, à la Glycérine.

Cette pâte onctueuse est généralement employée par les person-nes dont la peau délicate et susceptible ne peut supporter le contact d’un savon, quelque dulcifié qu’il soit ; aussi est-elle préférée, avec raison, aux pâtes d’amandes, solides ou liquides, car elle a sur elles l’avantage de préserver les mains des crevasses et des gerçures, tout en les blanchissant et en assouplissant la peau. On en prend gros comme une noisette, que l’on met dans le creux de la main, avec quelques gouttes d’eau; on s’en frotte pendant un moment toute la surface des mains, puis on les lave.

L’hiver, pour se préserver les mains des crevasses et des gerçures, on devra, le soir, les enduire d’un peu de cette pâte, les recouvrir, ensuite, avec des gants, et
ne les laver que le lendemain matin.

Glycérine pure de Bruère Perin.

Cette glycérine est celle qui est employée pour les préparations ci-dessus. Elle est agréablement parfumée et peut servir à tous les usages de la glycérine des pharmacies. Elle n’est guère plus chère que les produits douteux que l’on achète au détail, on la trouve chez les parfumeurs, et par flacons du prix de 1 fr. 50.

  1. Manuel de médecine, d’hygiène, de chirurgie et de pharmacie domestiques par Dehaut…10ème édition, Paris, chez l’auteur, 1863
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