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Pastilles de Dethan au chlorate de potasse

Extrait de l’ouvrage du docteur Dehaut (1902) sur ce sujet1 :

… Lorsque la bouche, la gorge et le larynx sont en parfaite santé, tout leur système glandulaire fonctionne au mieux, sans que nous en ayons conscience ; mais, lorsqu’il se produit une inflammation, même très légère, les petites glandules ne travaillent plus correctement, et le mucus qu’elles sécrètent ne remplit plus les conditions nécessaires ; ou bien, il est trop épais ; ou bien, il n’est pas assez abondant ; ou bien, il manque tout à fait. Nous sommes avertis de ce fait par une sensation de sécheresse ; par un gêne pour parler, pour avaler ; par une voix enrouée ; quelquefois, par des crachats collants qui sont constitués par du mucus mal élaboré, etc.

On sait que souvent il suffit de penser à une chose savoureuse pour que les glandes salivaires se mettent à fonctionner ; dans ce cas elles fabriquent de la salive dont on n’a pas besoin pour le moment. S’il était possible de commander aux glandes muqueuses, si on pouvait les forcer à travailler plus activement, on remédierait ainsi à la sécheresse et aux trouble qui en résultent. Eh bien, cela est possible.

Il y a 25 ans, on a découvert ce fait, que le chlorate de potasse possède la singulière propriété de sortir par les glandes en question, lorsqu’il a été absorbé n’importe comment. Or, pendant que le sel traverse tous ces petits organes, pour s’en aller, il les oblige à fonctionner, d’où résulte un soulagement rapide. Il suffit de continuer à prendre le remède, à dose suffisante, pour que la guérison arrive.

Dès le début, se rendant bien compte de l’importance que cette découverte promettait d’acquérir bientôt, M. Dethan, pharmacien de Paris, chercha quel serait le moyen le plus pratique de mettre ce nouveau remède à la portée de tout le monde. Le chlorate de potasse devant produire son action sur les parois de la bouche et de la gorge, la forme de pastilles se présentait tout naturellement, et cette forme rationnelle fut si bien appréciée par tous les médecins, que les pastilles de Dethan furent bientôt connues et employées dans le monde entier.

D’après ce qui précède, il est aisé de se rendre compte de l’efficacité des pastilles de Dethan dans les diverses espèces d’angines ou esquinancie ; dans les extinctions de voix par irritation du larynx ; dans le croup, les aphtes, les inflammations aigües ou chroniques de amygdales. Elles sont d’une véritable utilité aux personnes qui fatiguent leur gorge ou leur larynx comme les avocats, les prédicateurs, les chanteurs, les professeurs, etc. On les recommande particulièrement aux fumeurs, pour calmer ou éviter l’irritation produite par le tabac. Elles produisent les meilleures effets dans les maladies de la bouche, de la langue et des gencives.

Le triomphe du chlorate de potasse se montre, de la manière la plus évidente, dans les maux de la bouche causés par le mercure.

Il y a des personnes dont la gorge ou le larynx redeviennent malade à tout propos, soit pour avoir trop parlé, soit pour avoir eu froid, soit pour avoir fumé. Que ces personnes soient toujours munies d’une boite de pastilles de Dethan, afin d’en prendre aussitôt que la gorge commence à souffrir ; elles pourront ainsi diminuer considérablement leur malaise ou en arrêter le développement.

On ne doit pas s’attendre à ce que les pastilles de Dethan guérissent toutes les maladies pouvant survenir dans la bouche ou dans la gorge ; mais, comme il est toujours avantageux d’activer la sécrétion muqueuse, et  comme, d’ailleurs, le chlorate de potasse est inoffensif, il est toujours bon d’employer ces pastilles, même lorsque d’autres moyens sont nécessaires… L’emploi du chlorate de potasse n’est pas incompatible avec celui de nos pilules ; en effet, il est bien reconnu que la constipation et l’embarras des intestins aggravent tous les maux susceptibles de se produire dans la gorge et dans son voisinage. Notre médication purgative et alimentaire, suivie avec persévérance, est souvent le meilleur, ou même le seul moyen de faire cesser la disposition aux maux répétés de la gorge, que les pastilles de Dethan dissipent bien chaque fois, mais dont elles ne sauraient empêcher le retour.

Mode d’emploi – Il est extrêmement simple : il suffit de laisser fondre lentement une pastille dans la bouche, en ayant soin d’avaler la salive. S’il s’agit d’un mal peu intense, on prend une pastille toutes les deux heures environ. S’il s’agit d’un mal sérieux ou pénible, on prend tout de suite trois ou quatre pastilles ; puis on continue en en prenant une par heure. Il n’y a pas à se préoccuper du moment des repas.

Dans toutes les pharmacies, on trouve des pastille de chlorate de potasse faites à l’imitation de celles de Dethan. Quelques pharmaciens les préparent eux-mêmes. mais le plus grand nombre trouve plus commode de les acheter toutes faites chez leurs droguistes, lesquels, à leur tour, s’en approvisionnent chez des fabricants quelconques. Là encore, on le voit, il n’y a aucune garantie pour le public sur la qualité du produit.

Il faut donc, comme nous le recommandons toujours, demander les pastilles de Dethan, portant sur l’étiquette la signature de l’inventeur… Nous sommes bien assurés que ceux qui prendront les pastilles vraies, après avoir employé celles des pharmacies, n’auront pas de peine à constater la différence qu’elles présentent.

  1. Manuel de médecine, d’hygiène, de chirurgie et de pharmacie domestiques par Dehaut…24ème édition, Paris, chez l’auteur, 1902
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