Sirop de Dubé : sirop émétique, purgatif, vermifuge et fébrifuge indiqué dans le traitement des fièvres quarte, tierce et quotidienne, et du parasitisme par les vers, dont le taenia, chez l’enfant et chez l’adulte. Ce sirop a été proposé par Paul Dubé docteur en médecine, auteur au XVIIe siècle d’un traité de médecine publié à Paris et intitulé Le médecin des pauvres qui enseigne le moyen de guérir les malades par des remèdes faciles à trouver dans le Païs & préparer à peu de frais par toutes sortes de personnes.
La préparation est la suivante : chaire de coing (astringent, adoucissant) coupé en tranches, racine de souchet (plante poussant au bord de l’eau, dont la racine est comestible, appartenant à la famille des Cyperaceae, qui comporte le papyrus), cannelle (vermifuge). Couper et piler le tout, puis le faire bouillir dans du vin étendu d’eau, exprimer (expression). Faire infuser à chaud du verre d’antimoine (oxysulfure d’antimoine artificiel, de composition variable, contenant de la silice, vitreux, et de coloration jaune) finement pulvérisé et doublement enfermé dans un linge noué. Ajouter à l’infusé, le suc de coing préparé précédemment. Ce sirop est proche du sirop émétique de Charas, présent dans sa Pharmacopée royale galénique et chymique, dont les deux principes actifs sont le verre d’antimoine et le suc de coing épuré. Il est obtenu par digestion du verre d’antimoine et du suc, filtration, chauffage avec du sucre jusqu’à consistance de sirop et aromatisation par quelques gouttes d’essence de cannelle.
Auteur : Pierre Labrude. Dictionnaire d’Histoire de la Pharmacie, des origines à la fin du XIX° siècle, Olivier Lafont (sous la direction de), 2° édition, Pharmathèmes, 2007