Vitriol de Chypre. |
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Le terme Vitriol recouvre toute une série de composés à base d’anions sulfate. Le Dictionnaire du Commerce de 1762 précise qu’il y a deux sortes de Vitriol de Chypre, l’un en morceaux qu’on appelle Vitriol de la Compagnie, « parce que la Compagnie Française des Grandes Indes en a la première apporte », et l’autre le Vitriol taillé, « parce qu’effectivement il est taillé en pointe de diamant ». Le Vitriol de Chypre, qui est du sulfate de cuivre, a reçu d’autres noms au cours d son histoire : sulfate de deutoxyde de cuivre, couperose bleue, cuivre vitriolé, vitriol bleu, vitriol de cuivre, vitriol de Vénus (qu’on trouve dans les recettes de Fournier), etc. Lemery lui donne aussi le nom de Vitriol de Hongrie. Il considère que le Vitriol en général est l’une des drogues les plus utiles en médecine. Quant au vitriol vert décrit par Lémery dont parle aussi FOURNIER, il s’agit de sulfate de fer dont Dorvault en donne toute une série de synonymes : couperose verte, vitriol martial, vitriol chalybé ou de fer, Calcanthum, Sulfate de protoxyde de fer, Sulas ferrosus.
Parmi les hypothèses pour expliquer le nom du Vitriol (Vitriolum en Latin), Lémery rapporte que c’est peut-être l’abréviation de « Visitabis Interiora Terra Rectificando Invenies Occultum Lapidem Veram Medicinam ».
Le terme Vitriol a donné lieu à une définition dans le Dictionnaire d’histoire de la pharmacie : « n.m. (du lat. vitrum : verre et vitreolus : vitreux). Nom chimique donné autrefois aux sels appelés aujourd’hui sulfates. C’est ainsi que l’huile de vitriol, ou esprit de vitriol, ou acide vitriolique ou simplement vitriol, correspond à l’acide sulfurique ; que le vitriol blanc ou vitriol de Goslar est le sulfate de zinc, le vitriol bleu ou vitriol de Vénus ou vitriol de Chypre est le sulfate de cuivre, et le vitriol vert est le sulfate de fer, appelé également sel de Mars vitriolé. Le sulfate de potassium est aussi appelé vitriol de potasse ou sel polychreste de Glaser.
L’acide sulfurique est caustique mais il peut être utilisé à faible dose comme astringent, calmant et hémostatique. Il entre dans la composition de l’eau de Rabel (une partie acide pour 4 d’alcool et quelques pétales de coquelicot) ou esprit de vitriol dulcifié ou alcoolé d’acide sulfurique qui s’emploie comme astringent, antiseptique et hémostatique, àç la dose de quelques gouttes à quelques grammes dans une potion, quelquefois pur pour arrêter le saignement dû aux sangsues. On le trouve aussi dans la limonade sulfurique (acide dilué, sirop simple, eau), l’eau d’arquebuse de Théden, le caustique safrané de Rust et de Velpeau. Il a été prescrit en gargarisme, lavement, potion, tisane. Destructeur des tissus, il a été utilisé mélangé à du charbon pour détruire les verrues. Syn. : couperose. » |