Théraplix :
L’un des laboratoires pharmaceutiques incorporé dans SANOFI via Rhone-Poulenc (1956)*
THERAPLIX a été fondé en 1931 par François-Albert Buisson, pharmacien né le 3 mai 1881 à Issoire.
Auparavant, ce dernier avait fondé à Paris, le 4 mars 1928, les Établissements Albert-Buisson, au 147 rue de Sèvres. Ses relations avec Camille Poulenc étant étroites, François Albert-Buisson rentre peu après au Conseil d’administration de Poulenc Frères. En 1928, les Établissements Albert-Buisson fusionnent avec la Société des Usines du Rhône. En décembre de la même année, création de la Société Parisienne d’Expansion Chimique (Specia). En 1931 sont donc créées le 19 mars la Société chimique et atomistique et le 30 avril la Société Générale d’Applications Thérapeutiques – alias Théraplix – expression pharmaceutique de la précédente, dans lesquelles Rhône-Poulenc acquiert très rapidement des participations. Les deux nouvelles entreprises ont leur siège social au 157, rue de Sèvres puis, à partir de 1932, au 93 rue de Sèvres.
En 1935, François Albert-Buisson accède à la présidence de Rhône-Poulenc – Président du Conseil d’administration de la Société des Usines Chimiques Rhône-Poulenc (S.U.C.R.P.) – qu’il conservera jusqu’en 1956.
Après la défaite de juin 1940, la S.U.C.R.P. fut coupée pendant cinq ans de ses filiales étrangères (A titre d’exemple – Italie : mise sous séquestre par la banque d’Italie de Rhodiaseta Italiana et Farmaceutici – Angleterre : confiscation des actions Rhône Poulenc de May and Baker fait du « Trading with the Ennemy Act » – U.S.A. : mise sous séquestre des brevets Rhône-Poulenc et des revenus afférents.
En France, dès 1940, I.G. Farben, représentant les intérêts chimiques allemands, exige le basculement du système de redevances S.U.C.R.P. / I.G. Farben en faveur de cette dernière. Une nouvelle convention, dénonçant les accords de 1925 signés entre les deux sociétés, est imposée à la S.U.C.R.P. par Bayer. Signée à Leverkusen le 30 décembre 1940, elle est ratifiée par le Gouvernement français le 30 janvier 1941 : la S.U.C.R.P. s’engageant à verser 5% des ventes sur 14 produits et 10% des ventes sur 9 produits distribués par Specia.
Par ailleurs, Bayer demande une participation au capital de la S.U.C.R.P. : proposition rejetée par le Conseil d’administration du 28 novembre 1941. Bayer exige alors de la S.U.C.R.P. de participer à la constitution d’une société pour exploitation de ses anciens brevets et ceux non retenus par Specia : il est alors décidé de passer par une société française existante.
Le 19 février 1942, l’accord signé avec Bayer se porte sur les marques pharmaceutiques de la Société Chilique et Atomistique exploitées par la Société Générale d’Applications Thérapeutiques, alias Théraplix. Le capital de Théraplix est porté à 50 millions de francs (capital initial de 5 millions de francs) par émission de 45 000 actions en partie souscrites par Bayer et la répartition du capital de Théraplix est désormais la suivante :
– S.U.C.R.P. = 49%
– BAYER = 49%
– Groupe Faure-Beaulieu = 2%.
Cet accord est dénoncé par les autorités économiques du Reich qui imposent que la participation allemande au capital de Théraplix soit portée à 51%. Les pouvoirs du Conseil d’administration et de l’A.G. sont ensuite suspendus et les autorités allemandes nomment M. Linneman, directeur de l’usine de Fribourg, comme administrateur de la société. L’usine de Montrouge est agrandie et fabrique donc, jusqu’à l’effondrement de la puissance allemande en France en 1944, des spécialités Bayer.
Médicaments commercialisés par THERAPLIX en 1949-1950 (Le Livre du Praticien) : Adiazine, Alcathion, Benzoplix, Bromical, Demanyl, Dentamide, Dycholium, Efryl, Emétoplix, Exoseptoplix, Exosulfonyl, Ferriscorbone magnésienne, Ficalon, Glucoplix, Gynoplix, Hémotonine, Ifranol, Impatine, Iodoplix, Lévulinate de calcium Théraplix, Mandélium, Mistol éphédriné, Néo-Feroxal, Noctivane, Nujol, Oxyferriscorbone sodique, Privénal, Réalphène, Révalbine, Salcyl, Sédol, Septoplix, Spasédol, Supponéryl, Suppo-Sédol, Rutascol, Suppo-Spasédol, Tétra-Sulfamide Théraplix, Thiacyl, Thiacyl au carube, Véronidia. |
*Ce texte est issu de Sanofi (Service des Archives centrales)