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Eugène Soubeiran

Eugène SOUBEIRAN (1797-1858)

1er titulaire de la Chaire de Physique

Né le 4 prairial an V (24 mai 1797) (Paris)

Décédé le 17 novembre 1858 à Paris.

  Eugène SOUBEIRAN était le plus jeune des six enfants d’une famille protestante, originaire des Cévennes, mais fixée à Paris où son chef  avait une charge d’agent de change. Celui-ci fut ruiné par la malhonnêteté de deux clients et alla s’installer à Houilles où il créa une entreprise de blanchisserie. Le jeune Eugène, alors âgé de douze ans, quitta le lycée Louis le Grand pour entrer en apprentissage dans l’affaire de son père qui, d’ailleurs, dût bientôt fermer ses portes. Il lui en resta cependant un goût prononcé pour la chimie qui, s’ajoutant à la menace prochaine de la conscription, l’incita à se destiner à la pharmacie militaire. Refusé comme commis dans une pharmacie parisienne à cause de sa petite taille, il partit à Montpellier avec M. Pouzin, grand ami de sa famille et professeur de botanique à l’Ecole de pharmacie. Il s’initia alors à la pharmacie, d’autant plus facilement que M. Pouzin venait d’hériter d’une officine. Cependant, en 1816, il est rappelé à Paris par son père et il devient second élève de M. Montillard, pharmacien rue Saint-Honoré. Celui-ci lui laissa un peu de temps libre pour préparer le concours de l’internat des hôpitaux auquel il fut reçu second en 1819. Il fut alors nommé élève chimiste à la Pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris et obtint successivement les médailles d’argent et d’or du concours de l’Internat. En juin 1823, il est reçu au concours de pharmacien chef des hôpitaux et affecté à l’hôpital de la Pitié. En mars 1832, il deviendra directeur de la Pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris et le restera jusqu’à sa mort.

Cependant, le 24 mai 1824, il est reçu à Paris pharmacien de première classe avec une thèse sur la nature chimique de la crème de tartre soluble par l’acide borique.

Il poursuivra d’ailleurs ses études en faisant sa médecine et c’est à près de 58 ans, le 19 août 1853, qu’il soutiendra à Strasbourg sa thèse de doctorat « De l’étude de la pharmacologie ».

Le 22 février 1833, il est nommé professeur adjoint de physique de l’Ecole de pharmacie de Paris ; le 19 octobre 1834, il devient titulaire de la chaire de Physique de cette Ecole ; par décret du 10 décembre 1853, il est nommé titulaire dans la chaire de pharmacie de la Faculté de médecine de Paris, mais il ne l’occupe qu’un peu moins de cinq ans, étant décédé le 17 novembre 1858. 

TRAVAUX SCIENTIFIQUES

Ses premiers travaux en 1824 portent sur la constitution de la crème de tartre soluble, sorte d’émétique dans laquelle l’oxyde d’antimoine est remplacé par l’acide borique. Ils le conduisent à étudier la préparation de l’émétique et la composition de l’acide borique et des borates. Il étudie également les sels de mercure, en mettant au point un procédé de fabrication du calomel, et les halogènes. C’est dans ce domaine qu’il acquit sa célébrité par la découverte du chloroforme publiée en 1831 dans les Annales de Chimie (Recherches sur quelques combinaisons du chlore), à peu près en même temps que von Leibig mais indépendamment l’un de l’autre. Il étudie aussi la préparation de l’éther, l’acide tartrique, le camphre et les camphènes, ainsi qu’un grand nombre de matières premières végétales (Sené du Sénégal, racines de Manioc et de Ratanhia) et leurs préparations galéniques (Aconit, Colchique – Sirops d’Asperge et de Laitue – Huiles de Croton, d’Epurge et de Laurier). 

DISTINCTIONS HONORIFIQUES

Membre résidant de la Société de pharmacie de Paris (future Académie de pharmacie) depuis 1824, il en fut le président en 1840 et en 1857, et le secrétaire général de 1840 à 1855. Membre adjoint résidant de l’Académie de médecine en 1825 et titulaire en 1835. Membre du Conseil d’Hygiène publique. Chevalier de la Légion d’honneur.

BIBLIOGRAPHIE

Manuel de pharmacie théorique et pratique, 1826.

Nouveau traité de pharmacie théorique et pratique en deux volumes, dont il a été publié 6 éditions entre 1836 et 1863. Regnauld en assura ensuite trois autres éditions.

Précis élémentaire de physique, 1842-1844.

 

Références : Journal de Pharmacie et de Chimie. Tables 1895-1909. Doin et fils éditeurs, 1913, p 55-56

G. Dillemann. Le Pharmacien Biologiste Tome XII, n°115

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