Sel de Seignette, de la Rochelle, d’Epsom
Là encore, ces sels sont bien connus par les historiens de la pharmacie. Le sel de Seignette était connu aussi sous le nom de sel de la Rochelle ou sel polychreste soluble. Il s’agit d’un tartrate double de sodium et de potassium. Il avait été inventé par le pharmacien Seignette, de La Rochelle, et était utilisé comme purgatif. Le sel d’Epsom est constitué de sulfate de magnésium. On utilisait de multiples autres noms : Sel d’Egra, de Sedlitz, de Seidchutz, anglais, cathartique ou amer, ou encore Sulfas magnesicus. En 1844, Dorvault donne quelques explications sur son origine : « On le trouve en dissolution dans les eaux de la fontaine d’Epsom en Angleterre, et dans celles de Sedlitz et d’Egra en Bohême. On l’en retire par évaporation et par cristallisation ». Ce sel d’Epsom était utilisé comme purgatif.
Voici ce qu’en dit le Dictionnaire d’histoire de la pharmacie :
« Sel de Seignette : Nom anciennement donné au tartare double de sodium et de potassium (ou crème de tartre rendue soluble par l’alkali de la soude), issu des recherches de l’apothicaire rochelais Jehan Seignette et de ses fils Jehan et Elie. La commercialisation de ce produit date de 1655 environ (1672, date souvent indiquée, correspond à des démarches pour obtenir une autorisation royale d’exercice professionnel, obtenue en 1673). Il reçut le nom de polychreste par allusion aux nombreuses vertus qu’on lui attribuait. Il jouit d’une grande réputation. Gilles-François Boulduc (1675-1742), spécialiste de ces sels purgatifs, précisa sa snature chimique en 1731. Il se présente sous la forme de prismes volumineux d’aspect, leur ayant conféré le nom de sel des tombeaux, inodores, efflorescents, légèrement amers. Diurétique à la dose de 2 à 4 g et purgatif à celle de 15 à 60 g. Syn. : sel de La Rochelle, sel Polychreste.
Sel d’Epsom : Syn. : sel anglais, sel d’Egra, sel purgatif amer, sel de Sedlitz. De la ville d’Epsom, station thermale anglaise très célèbre au XVIIe s.. Sulfate de magnésium hydraté (7 H20) naturel, appelé aujourd’hui epsomite (n.f., 1870). Mis en évidence dans l’eau d’Epsom par Henri Wicker, en 1616. Préparé par synthèse à partir de 1710, à l’aide de vitriol de fer et de lessive de sel de mer.
Employé per os ou en lavement comme laxatif (à la dose de 6-7g) et comme purgatif (à la dose de 15-60 g) ; un peu plus irritant et un peu moins cholagogue que le sulfate de sodium. Se trouve aussi dans l’eau de Sedlitz (ville de Bohême) et sert à confectionner l’eau de Sedlitz artificielle, qui en contient 30g par litre avec de l’acide tartrique et du bicarbonate de sodium. Baumé le nomme sel cathartique amer dans les Elements de pharmacie, 3e édition, 1773, P. 896. Il ne faut pas confondre le sel d’Epsom et le sel d’Epsom de Paris ou de Lorraine qui était du sulfate de soude extrait des eaux-mères du sel commun. »