illus014

Découverte de le codéine par Pierre Robiquet

La codéine : Pierre ROBIQUET (1780-1840)

Né le 14 janvier 1780 à Rennes (Ille-et-Villaine)

Décédé le 29 avril 1840

Né à Rennes où son père était imprimeur-libraire, Robiquet commença ses études dans un collège libre de Château-Gontier qui dut fermer ses portes à la Révolution, par suite du refus des prêtres enseignants d’être assermentés. Ses études venaient ainsi d’être interrompues lorsque ses parents furent arrêtés comme suspects et emprisonnés. Il dut alors pour vivre entrer comme apprenti dans une pharmacie de Lorient où il demeura pendant un an du 1er prairial an II au 4 prairial an III (du 20-5-1794 au 25-5-1795). Il la quitta pour la pharmacie de la Marine à Lorient puis, son père ayant été libéré, il le rejoignit à Rennes et travailla à la pharmacie centrale de l’Armée de l’Ouest. Il profita aussi de cette accalmie pour terminer ses études secondaires, puis partit à Paris pour compléter sa formation scientifique. Il devint l’élève de Fourcroy et de Vauquelin et, sous leur direction, commença avec Thénard une étude sur les calculs de la vessie.

Ses travaux furent interrompus par la conscription, en 1799, et il fut attaché quelque temps à l’armée d’Italie. De retour en France, il fut d’abord pharmacien à l’hôpital militaire de Rennes puis à celui du Val-de-Grâce, avant d’être rendu à la vie civile.

Il redevint alors collaborateur de Vauquelin qui le chargea de la préparation de produits chimiques divers dans son laboratoire personnel.

Il se fit recevoir pharmacien le 15 juin 1808, fit l’acquisition d’une officine à Paris et continua en même temps à s’occuper de la fabrication de certaines substances chimiques.

Le 30 août 1811, il était nommé professeur-adjoint d’histoire naturelle des médicaments en remplacement de Vallée, devenu titulaire. D’après ses biographes, Robiquet fut aussi répétiteur de chimie à l’Ecole polytechnique – mais les uns le font nommer à ce poste avant qu’il accède à l’Ecole de pharmacie, les autres l’y voient succéder à Cluzel, décédé en 1813. Comme nous l’avons vu, Vallée n’occupa sa chaire que peu de temps et Robiquet devint professeur titulaire dès le 5 octobre 1814, avec comme adjoint Joseph Pelletier.

L’enseignement de Robiquet rencontra un grand succès auprès des étudiants qu’il savait intéresser par son érudition et le choix des matières enseignées.

Cependant, dès le 11 septembre 1824, après 10 ans de professorat, sa santé le contraignit d’accepter les fonctions d’administrateur trésorier de l’Ecole et d’abandonner sa chaire à son adjoint, Joseph Pelletier.

Il succomba à une hémorragie cérébrale à 60 ans, le 29 avril 1840.

 

TRAVAUX

Robiquet était avant tout un chimiste et ses travaux ont été consacrés en majeure partie à la chimie végétale extractive. Il a toutefois publié d’abord quelques recherches importantes en chimie minérale, en particulier sur la préparation de la baryte pure et la purification du nickel et du cobalt par l’hydrogène sulfuré.

Son premier travail, en collaboration avec Vauquelin, l’avait conduit à découvrir un nouveau principe végétal – plus tard dénommé asparagine – dans le suc d’Asperges. Il revint à ce genre de recherches en analysant la Réglisse, les Cantharides d’où il isolait la cantharidine en 1812, le Café, dont il découvrait la caféine en 1820 en même temps que Runge, la racine de Garance dont il extrayait avec Colin le principe colorant en 1826. En 1830, avec Boutron, il identifiait l’amygdaline dans les Amandes amères et, en 1832, il isolait la Codéine de l’opium.

Cette énumération rapide montre assez l’importance de l’œuvre de Robiquet. Il fut d’ailleurs ainsi un des précurseurs de la Matière médicale moderne. Tout en rendant hommage au grand mérite de Robiquet et de son adjoint Pelletier, Planchon semble avoir ressenti quelques regrets de la direction de leurs travaux, dont il reconnaissait d’ailleurs « la plus haute importance ». Et cependant, si l’essai morphologique et anatomique des drogues végétales a eu – et a conservé – une grande importance, on ne pourrait plus concevoir actuellement un essai de ces drogues qui ne soit pas étayé par l’identification et le dosage des principes auxquels la drogue doit son activité, d’où l’importance de leur isolement et de l’établissement de leur structure.

 

DISTINCTIONS HONORIFIQUES

Membre de la Société de pharmacie dont il fut le secrétaire général de 1817 à 1824, et 1828 à sa mort, et qu’il présida en 1826. Membre titulaire de l’Académie royale de Médecine le 27 septembre 1820, à sa création. Membre de l’Académie des Sciences où il fut élu le 14 janvier 1833 dans la section de chimie, en remplacement de Chaptal.

Chevalier de la Légion d’honneur en 1830.

 

ICONOGRAPHIE

Son portrait en tenue de ville par Devouge en 1825 se trouve à la Salle des Actes. La photographie, qu’en a prise Blancard avant la restauration du tableau, est difficilement publiable. Aussi lui avons-nous préféré la photographie d’une lithographie évidemment inspirée de l’œuvre de Devouge.

Un des médaillons qui ornent la façade de la faculté représente Robiquet.

 

BIOGRAPHIE

Pierre Crété. Pierre Jean Robiquet (1780-1840). Figures pharmaceutiques françaises, 3 p.

A. Bussy. Eloge de Pierre Robiquet. J. pharm., avril 1841.

 Source :

Pierre Crété. Robiquet. Figures Pharmaceutiques françaises, 1953

Ordre des Pharmaciens (Site Internet)

Georges Dillemann. Produits et Problèmes pharmaceutiques (1975 ?)

Tags: No tags

Comments are closed.