Jean Lucien Régnier (1892-1946)
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Né le 4 juin 1892 à Blanzy-les-Mines (Saône et Loire), c’est au Lycée Saint-Lambert, près de Lyon, puis au Lycée de Dijon, que Jean Régnier a effectué ses études secondaires qui l’on conduit au baccalauréat. Suivant alors les traces de son père, pharmacien d’officine, il entreprend tout naturellement ses études de pharmacie. Il accomplit son stage à Lyon, puis il s’inscrit à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Ses études furent particulièrement brillantes : nommé interne des hôpitaux dès sa première année d’études (1911-1912), il est lauréat au concours de deuxième année (1912-1913) et médaille d’or en troisième année (1913-1914), non sans avoir remporté divers prix de travaux pratiques. Mobilisé le 11 août 1914, alors qu’il avait terminé ses trois ans de scolarité, mais non encore passé tous ses probatoires, il est affecté à une section d’infirmiers militaires et, peu après, à un groupe de brancardiers du 33e C.A. Il exécute ses pénibles fonctions avec un courage exemplaire. En juillet 1917, il est muté à l’Ambulance chirurgicale N°1 en qualité de bactériologiste, et il y rend de très grands services. Le 18 juillet 1918, il obtint son diplôme de pharmacien. En 1919, il reprend sa place d’interne, et est nommé préparateur aux travaux pratiques de Microbiologie, poste qu’il abandonnera en 1928 pour celui d’assistant du cours. Il va alors compléter sa formation et entreprendre une double carrière universitaire et hospitalière. Dès 1920, il est reçu au concours du Pharmacopat des Hôpitaux de Paris, puis il obtint sa licence ès-sciences naturelles, son doctorat en pharmacie en 1922, et son doctorat ès-sciences en 1925 ; il subit avec succès l’examen d’aptitude aux fonctions d’agrégé des Facultés de pharmacie en 1926. Il a par ailleurs, entrepris des études de médecine qu’il terminera en soutenant sa thèse en 1929. Institué agrégé près de la Faculté de pharmacie en 1930, et chargé des fonctions de chef de travaux de chimie analytique de deuxième année, il est nommé maître de conférence en 1937, et professeur dans la chaire de microbiologie en 1941. Avant d’accéder à cette chaire, Jean Régnier sera amené à dispenser des enseignements dans des disciplines variées selon les nécessités de l’époque : il sera chargé du cours de Matière médicale en 1931, 1936 et 1937, puis de conférences complémentaires dans cette matière en 1940-1941. En 1935, M. Goris lui confiera le cours de pharmacie galénique et M. Lutz celui de bactériologie en 1938. Il fera également des conférences de parasitologie humaine en 1937-38. Toute cette activité pour l’acquisition de ses grades, pour la réussite aux concours et, ensuite, dans ses tâches d’enseignant, n’empêcheront pas Jean Régnier d’accomplir une œuvre scientifique tout à fait remarquable. Ses premières recherches microbiologiques furent entreprises durant la guerre à l’autochir N°1 et lui permirent, par une sérothérapie précoce, de sauver l’existence de très nombreux blessés. L’essentiel de son étude a été présenté dans sa thèse de doctorat en pharmacie « L’Evolution microbienne dans les premières heures de la plaie de guerre ». A l’instigation de Marc Tiffeneau, Jean Régnier s’orienta ensuite vers des recherches pharmacodynamiques sur l’anesthésie locale, qui occupèrent la majeure partie de son activité, et sont l’objet principal de ses quelques 250 publications. Ces recherches peuvent grossièrement être rattachées à deux pôles d’intérêts : la mise au point de méthodes de mesure de l’activité des anesthésiques locaux et des essais d’amélioration de leur activité en favorisant leur pénétration intracellulaire par des conditions physico-chimiques convenables. Bibliographie Influence de la concentration des ions H sur un phénomène physiologique : anesthésie de la cornée par le chlhydrate de cocaïne. thèse Doc. Sc. Nat., Paris 1925. Méthode de mesure de l’activité des anesthésiques locaux. Thèse Doc. Médecine , Paris, 1929. Avec E. Gellhorn : la perméabilité en physiologie et en pathologie générale. Biographie Jean Régnier (1892-1946) par Mlle S. Lambin. Compte rendu de la Séance publique annuelle de l’Académie de Pharmacie du 8 janvier 1969, p. 42-56, avec photographie/ Jean Régnier (1892-1946) par G. Valette. Annales pharmac. franç., 1946, 4, p. 9-10.
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Référence : G. Dillemann. Historique des Facultés de Pharmacie. Produits et problèmes pharmaceutiques, années 1970. |