Origine et évolution des statuts des communautés |
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La confection des médicaments, négligée par les médecins, devint donc le domaine d’une catégorie particulière d’individus qui se consacrèrent à cette activité et furent, peu à peu, encadrés par une législation.
La première réglementation apparut en 1140 ; elle concernait le royaume de Sicile. Vinrent ensuite les lois municipales d’Arles de 1162-1202, qui comportaient un paragraphe sur les speciatores. Ce furent toutefois les Constitutions de Melfi qui constituèrent le modèle le plus complet de la législation pharmaceutique du XIIe siècle. Les Constitutions de Melfi 14 Frédéric II (1194-1250) 16,17 était un personnage exceptionnel, alliant ouverture d’esprit et grande cruauté, Petit-fils de Frédéric Barberousse, il était un Hohenstaufen, empereur du Saint Empire Romain Germanique. Petit-fils de Roger II, roi normand de Sicile, il régnait sur un domaine qui comportait la Sicile et toute l’Italie du Sud, les Pouilles, la Calabre, Capoue, Naples, regroupant en somme l’ancienne Grande Grèce. Orphelin très jeune, il avait eu une enfance difficile, et il avait beaucoup fréquenté la partie arabe de la population de Palerme, s’initiant à la culture arabo-mulsumane. Devenu empereur, il eut de nombreux contacts avec le Sultan d’Egypte Al-Khamil, qu’il parvint à persuader de le laisser devenir Roi de Jérusalem pacifiquement. Admirateur d’Auguste et de son siècle, il souhaitait imiter son œuvre culturelle et législative. Placé à la croisée des cultures chrétienne et arabo-mulsumane, il sut s’inspirer du Code de Justinien., mais aussi des règlements arabes, pour organiser une royauté moderne et centralisée dans ses états siciliens. En pays germanique, en revanche, il encouragea la poursuite d’une organisation féodale, placée sous le contrôle des chevaliers teutoniques. Frédéric II plaçait la justice et la paix au centre de son système de gouvernement. Avec le concours de son brillant chancelier Pierre des Vignes, il fit rédiger le Liber Augustalis , publié le ler mai 1231. Ce recueil de Lois est connu sous le nom de Constitutions de Melfi et il est censé renouveler les Institutions de Justinien. Il sera complété, dix ans plus tard, par les Novae Constitutiones de 1241. Ce corpus réglementaire se préoccupe, entre autres, de pharmacie : Le titre 66 est intitulé : « du nombre des fidèles qui s’occuperont des électuaires et des sirops » ; il institue des responsables locaux : |