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Origine et évolution des statuts des communautés d'apothicaires (12)

Origine et évolution

des statuts des communautés
d’Apothicaires

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Bibliographie
Résumé

Florence: une guilde accueillante pour les artistes

Au XIIIesiècle, l’importance des marchands dans la vie publique de Florence était devenue prépondérante. Dès 1250, le gouvernement était passé des mains des nobles à celles de la bourgeoisie marchande et de l’artisanat. Les marchands étaient regroupés en associations (Arti) plus ou moins puissantes. Cette organisation a eu des répercussions sur le sort des apothicaires (speziali). En effet, pour jouir de la considération sociale, dans un tel contexte, les médecins n’eurent d’autre ressource que de s’associer aux apothicaires au sein d’un même arte, pour constituer la sixième des guildes majeures. L’ « Arte dei Medici e Speziali » devint ainsi la guilde la plus prestigieuse de Florence et attira de nombreuses personnalités étrangères au monde de la santé.

C’est ainsi qu’en 1295, Dante Alighieri (1265-1321) dut s’inscrire à une guilde pour récupérer l’usage des droits civiques, qui avaient auparavant été supprimés aux nobles. C’est la corporation des médecins et des apothicaires qu’il choisit, car elle englobait alors les libraires et pouvait donc accessoirement accueillir un poète.

L’ « Arte dei Medici e Speziali » comptait également parmi ses membres de nombreux peintres. Rien de vraiment étonnant à cela, puisque le mélange des pigments picturaux n’était pas sans rappeler les manipulations de la pharmacie galénique. Le spécialiste de la perspective, Paolo Ucello (1397-1475) faisait ainsi partie de l’Arte lorsqu’il peignit la fameuse bataille de San Romano. Non contente d’accueillir des artistes en son sein, la très riche confrérie des médecins et des apothicaires pratiquait également le mécénat, puisqu’elle faisait travailler l’illustre Sandro Boticelli, auquel elle commanda le fameux retable de l’Église Saint Barnabé.

Même la puissante famille des Médicis, en raison de son nom, n’était pas dépourvue de rapport avec la corporation. Ses armoiries comportaient cinq pièces héraldiques de gueules, de forme ronde (palle), qui ont été considérées soit comme des florins, en relation avec leur profession de banquiers, soit comme des pilules, en référence à un ancêtre apothicaire.

C’est dans ce contexte particulier qu’intervint la publication du célèbre Ricettario Fiorentino25 !

 

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