Origine et évolution
des statuts des communautés |
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Par Olivier LAFONT Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rouen 22, Boulevard Gambetta, 76183 Rouen cedex 1 |
Lorsque le chimpanzé se sent malade, il cueille des plantes purgatives qu’il s’administre lui-même, jouant à la fois le rôle de médecin, de pharmacien et de patient. Cela ne nécessite naturellement la mise en œuvre d’aucune sorte de législation. Les premiers hommes agiront peu différemment. C’est l’individualisation de ces différents états, patient, médecin, pharmacien, qui rendra nécessaire l’établissement d’une réglementation dont le but sera la préservation de la santé des hommes. Les origines de la législation pharmaceutique peuvent être recherchées dans les civilisations du pourtour de la Méditerranée : Mare nostrum. La Mésopotamie Antique Parmi les 20 000 tablettes sumériennes datant du 3e millénaire, découvertes à Nippur en 1889, on peut trouver, gravées dans l’argile, des listes de médicaments. Cette plus ancienne pharmacopée du monde méditerranéen ne s’accompagne toutefois pas d’une réglementation pharmaceutique. Quant au Code d’Hammourabi 1, qui date du XVIIIe siècle avant J.-C., il se présente plus comme un recueil de textes jurisprudentiels, reposant sur la Loi du Talion, que comme une véritable collection de lois. De plus, il n’aborde pas la question des médicaments. Tout au plus peut-on y trouver une illustration concrète de la notion de responsabilité médicale, à l’article 218 : « Si un médecin opère un homme pour une blessure grave avec une lancette de bronze et cause la mort de l’homme ou s’il ouvre un abcès à l’œil d’un homme avec une lancette de bronze et détruit l’œil de l’homme, il aura les doigts coupés ». Une autre traduction dit « la main ». Il faut décidément chercher ailleurs les sources de la législation pharmaceutique. |
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