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Paul Marie Alfred LEBEAU

 

Paul Marie Alfred LEBEAU

5ème titulaire de la Chaire de Pharmacie chimique

Né le 19 décembre 1868 à Boiscommun (Loiret)

Décédé le 18 novembre 1959 à Massy (Seine-et-Oise)

Né dans un village du Loiret où son père exerçait la profession de marchand tailleur, Paul Lebeau fit ses études primaires à l’école communale de son pays natal, puis vint à Paris au collège J.B. Say où il prépara le concours d’entrée à l’Ecole de physique et de chimie industrielles de Paris. Elève de cette école de 1885 à 1888, il en obtint le diplôme d’ingénieur, fut nommé préparateur du professeur Etard et le demeura jusqu’en juillet 1890. Il devint alors préparateur au laboratoire de toxicologie du professeur Henri Moissan à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris, où allait se dérouler toute sa carrière universitaire. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1892, il entreprit successivement des études à la Faculté des Sciences et à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Licencié ès sciences physiques en 1894, il soutint en 1898 sa thèse de doctorat ès sciences physiques avec des recherches sur le glucinium et ses composés. L’année suivante, il obtint le diplôme de pharmacien de première classe.

Dès 1892, il avait été nommé professeur dans la chaire de chimie appliquée de l’Ecole spéciale d’Architecture, fonctions qu’il conservera jusqu’en 1916. Le 1er juin 1899, il était institué agrégé de chimie et de toxicologie pour dix ans à compter du 1er novembre 1899 à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris.

Henri Moissan ayant été nommé professeur à la faculté des Sciences en juillet 1900, Paul Lebeau conserva à la Sorbonne les fonctions de directeur du laboratoire de chimie générale jusqu’au décès de ce maître en 1907, puis ensuite sous la direction  d’Henry le Chatelier pendant encore une année. De 1906 à 1908, il fut chargé d’un cours complémentaire de chimie minérale à la Faculté des Sciences.

Le 1er mars 1908, il était nommé professeur de toxicologie à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris, succédant à Auguste Béhal, transféré dans la chaire de chimie organique. Il ne devait conserver cette chaire que pendant dix ans, ayant été autorisé le 14 mars 1918 par le Conseil de l’Ecole à quitter la chaire de toxicologie pour celle de pharmacie chimique, devenue vacante par la nomination de son titulaire, Charles Moureu, à la chaire de chimie organique au Collège de France, le 10 juillet 1917. L’intérim du cours de pharmacie chimique fut confié au professeur Bougault, désigné par le Conseil de l’Ecole le 13 décembre 1917. Nommé à compter du 1er avril 1918 professeur de pharmacie chimique par décret du 19 mai 1918, Paul Lebeau conserva ce poste jusqu’à sa retraite le 30 septembre 1939, ayant été nommé professeur honoraire à cette date par décret du 11 août 1939.

Sa vigoureuse santé lui permit de continuer encore longtemps son œuvre scientifique. Il devait décéder en son domicile de Massy (Seine-et-Oise)  le 18 novembre 1959, à un mois de ses 91 ans.

 

TRAVAUX SCIENTIFIQUES

Les travaux de Paul Lebeau ont été exposés dans 142 notes et mémoires. Ils ont commencé par deux notes de chimie analytiques sur le dosage du cuivre et sur le dosage des halogènes libres, mais ses premières recherches de grande envergure ont été effectuées sur le glucinium et ses composés, sujet de sa thèse de doctorat ès sciences. A cette occasion, il analyse l’émeraude, décrit la préparation de la glucine pure ainsi qu’une méthode pratique de préparation électrolytique du glucinium grâce à laquelle il obtient cet élément avec un grand degré de pureté. Il prépare divers composés nouveaux, spécialement le fluorure, l’iodure et le carbure de glucinium.

Il s’est consacré aussi à des recherches fort importantes sur les arséniures et les antimoniures métalliques, et surtout sur les siliciures avec la découvertes des différents siliciures de fer et de divers nouveaux composés du silicium, en particulier le silico-éthane.

Dans le domaine de l’analyse des mélanges gazeux, il apporte une remarquable contribution, établissant en particulier une méthode de détermination de la composition des mélanges d’hydrogène et de carbures.

Pendant la guerre, il est nommé en 1915 à l’Inspection des études et expériences chimiques, et obtient de remarquables résultats dans l’étude dont il est chargé sur les mesures défensives contre les gaz de combat.

Après la guerre, il reprend avec A. Damiens ses recherches sur le fluor. Il découvre l’hexafluorure de soufre et le trifluorure de brome, puis décrit une nouvelle technique pour la préparation du fluor et, à cette occasion, il découvre le fluorure d’oxygène.

Ayant participé à la découverte du four à arc avec Moissan, il n’a jamais cessé depuis cette date de s’intéresser au domaine des hautes températures.

DISTINCTIONS HONORIFIQUES

Paul Lebeau a été appelé à siéger à la Commission permanente du Codex en 1918, au Conseil de l’Université de Paris en 1925. Il a été nommé directeur de laboratoire à l’Ecole pratique des Hautes Etudes en 1929 et assesseur du doyen de la Faculté de pharmacie en 1931.

Lauréat de l’Académie des Sciences avec le prix Cahours en 1895, avec la prix Bordin et la médaille Berthelot en 1905 et avec le prix La Caze en 1918. Lauréat de la Société de pharmacie (prix des thèses) en 1899. Médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900.

Membre du Conseil de la Société chimique de France depuis 1913, vice-président de cette société à plusieurs reprises à partir de 1921, puis président d’honneur.

Membre fondateur en 1921 du Comité des hautes températures dont il fut le président.

Membre de la Société de pharmacie de Paris (future Académie de pharmacie) depuis 1914, président en 1944.

Elu à l’Académie des Sciences en 1937.

Officier d’Académie en 1895, officier de l’Instruction publique en 1900.

Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire en 1917, officier en 1921 et commandeur en 1948. Commandeur de l’Ordre de la Santé publique.

Son éminente participation à la mise au point de moyens de lutte contre les gaz de combat lui valut d’être nommé, en 1920, commandeur des ordres de la couronne d’Italie, de la couronne de Belgique et de l’Empire britannique, en 1927 officier de l’Ordre de Saint-Sava de Yougoslavie et, en 1929, commandeur de l’Ordre de l’étoile de Roumanie.

 

BIBLIOGRAPHIE

Traité de pharmacie chimique (en collaboration avec G. Courtois), 2 vol., 224 P., Paris, Masson, 1930.

2° éd., 3 vol., 1938.

3° éd., 4 vol., 1946.

4° éd., 5 vol., 1956.

Les hautes températures et les utilisations en chimie, 2 vol., 1398 p., Paris, Masson, 1950.

 

Référence : G. Dillemann. Produits et Problèmes Pharmaceutiques (1975 ?)
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