Antoine LABARRAQUE (1777-1850) |
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Antoine-Germain Labarraque est né le 28 Mars 1777 à Bloron-Ste Marie (Basses-Pyrénées. A 13 ans 1/2, il entre comme élève chez Préville, pharmacien à Orthez. Il en sort à 16 ans (1793) pour être incorporé par réquisition à l’Armée des Pyrénées Occidentales dans les Grenadiers de la Tour d’Auvergne. Il est fait sergent sur le champ de bataille et, à ses moments de loisir de garnison, à St Jean de Luz, il travaille chez son logeur pharmacien. Puis, il est expédié en Espagne à l’Hôpital Militaire de Berra avec le titre de pharmacien-chef. Il attrape le typhus, absorbe des quantités de médicaments et résiste à tout cela. Il obtient sa licence le 12 juillet 1795 à 18 ans. Il est élève pendant deux ans à la pharmacie Féau à Montpellier, il suit les cours de Chaptal puis vient à Paris et entre le 2 juin 1799 dans l’officine de la veuve de Bertrand Pelletier (mort en 1797) qui était sous la tutelle de Bouillon-Lagrange et Parmentier. Il suit les cours de Morelot, Chéradame, et Vauquelin. Il est reçu maître le 8 juin 1805 et s’installe un an après pharmacien d’officine 65 rue Saint Martin à Paris. Il publie alors plusieurs notes (sur la dissolution du phosphore, les électuaires…) et lit, en 1809, à la Société de Pharmacie un mémoire sur les teintures alcooliques et quelques expériences sur la teinture alcoolique de benjoin ». Il est admis la même année à la Société. En 1820, la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale met au concours un prix de 1500 F pour trouver « un procédé chimique ou mécanique pour enlever la membrane muqueuse des intestins traités dans les boyauteries, sans employer la macération et en s’opposant à la putréfaction. Décrire la manière de préparer les boyaux par insufflation ». Labarraque, orienté par Charles Louis Cadet de Gassicourt vers cette recherche, s’intéresse à l’emploi du chlore très en vogue. Ayant observé l’intérêt du chlorure d’oxyde de sodium sur le traitement des plaies, et que c’est le chlorure le plus efficace comme désinfectant, Labarraque invente son fameux « chlorure d’oxyde de soude et de chaux » qui est une variété d’eau de Javel. Il enlève le prix et la Liqueur de Labarraque devint célèbre et très utilisée. On nettoya ainsi les écuries de l’armée, on traita l’égout Amelot, et lors de l’épidémie de choléra de 1832, Labarraque inonda le monde de ses produits bienfaisants. Il en distribua gratuitement à des bureaux de secours, à des indigents, à de nombreux établissements hospitaliers, notamment à La Havane, à l’île Bourbon, au Brésil. Mais c’est l’application des hypochlorites à la médecine humaine et à la purification des eaux qui constitue la plus importante conséquence des travaux de Labarraque. En 1825, Labarraque avait reçu le Prix Montyon de l’Académie des Sciences d’une valeur de 3000 F. L’Académie de Médecine l’accueillit en 1824 comme adjoint-résidant et en 1836, il est nommé au Conseil d’Hygiène publique et de salubrité du département de la Seine. Il est Chevalier de la Légion d’Honneur depuis 1827. En 1840, Labarraque retourna à Oléron : il fut fêté par le Conseil Municipal et le Corps pharmaceutique. Il en revint très fatigué et vendit à son gendre (Louis-René Le Canu) et à sa fille sa pharmacie et l’exploitation des produits désinfectants, que ceux ci revendirent à la Maison Frère. Atteint en 1846 par une première attaque d’apoplexie, il mourut à Galluis en Seine et Oise le 9 décembre 1850, à 73 ans. Ces cendres reposent au Père-Lachaise à Paris
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Référence : Henri Bonnemain |