Laboratoires HOUDE
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Alfred Houdé est né le 24 mai 1854 à Vincelles (Yonne), il est diplômé pharmacien de 1°classe en 1880 et acquiert la pharmacie Véé, 42 rue du Faubourg Saint Denis à Paris. Il se livre à des recherches de chimie végétale qui le mêne en 1884 à l’isolement de la colchicine à l’état cristallisé, il reçoit pour ses travaux le prix Orfila décerné par l’Académie de Médecine.
Il réussit à fabriquer des granules de colchicine titrés à 1mg de produit cristallisé d’activité constante ce qui représente une amélioration par rapport aux préparations concurrentes. Le succès de ses granules auprès du corps médical l’incite à renouveler une telle démarche pour divers alcaloïdes et glucosides en préparant des spécialités à titre garanti en principes actifs. Il cède en 1887 son officine et crée le laboratoire Houdé pour la fabrication de spécialités à base d’alcaloïdes et d’hétérosides, il y adjoint un laboratoire d’extraction et de purification des principes actifs. Il commence par fabriquer des pastilles et un élixir de cocaïne puis des granules de spartéïne et de colchicine. En 1898 le catalogue comprend 52 spécialités. Le laboratoire est domicilié 29 rue d’Albouy (elle est rebaptisée rue Lucien-Sempaix à partir de 1946) puis déménage 9 rue Dieu en 1910.
Alfred Houdé décède en 1919, son gendre Maurice Delourme avec le concours de Charles Peyrotte lui succède. En 1923, le catalogue comprend 112 formules de granules, le laboratoire exporte dans le monde entier dont l’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale : Cuba représente 5% du chiffre d’affaire. Maurice Delourme décède prématurément en 1925, Charles Peyrotte est nommé président, il est remplacé en 1938 par le petit fils du fondateur Jean Delourme.
Entre les deux guerres le catalogue évolue peu il est essentiellement constitué de granules titrés et de pastilles d’alcaloïdes.
A partir de 1948 une nouvelle gamme de spécialités est commercialisée à partir d’un dérivé hydrosoluble de la théophylline : la Neutraphylline. Les locaux parisiens devenant trop exigus, la production est déménagée en 1953 dans une ancienne usine textile. 15 rue Olivier Metra, Paris XX°. L’extension de cette usine ayant été refusée, le laboratoire Houdé est invité à se décentraliser ce qui le conduit à construire une usine à l’Aigle (Orne) qui est inaugurée en 1964. L’usine de la rue Métra est démolie et remplacée par un immeuble de bureau de 3 300 m2 qui abrite le siège social. L’hôtel de la rue Dieu est réaménagé en Centre de recherche sous la direction de Jean -Pierre Fourneau, le fils d’Ernest Fourneau.
La nouvelle usine sur un terrain de 5 hectares a une superficie de 5 500 m2, elle produit des comprimés, des dragées, des granules, des suppositoires, des ampoules injectables, En 1969, Jean Delourme-Houdé, le petit fils du fondateur décide de céder l’entreprise au spécialiste des antibiotiques SIFA Diamand qui désire se diversifier. L’année suivante le groupe SIFA est absorbé par Roussel, les laboratoires Houdé fusionnent avec les laboratoires de l’ISH sous la direction du docteur Cons, ils apportent leur gamme: Binoctal, Di-Antalvic, Imménoctal, Solupred. L’usine de Compiégne est cédée à Hoescht.
Les laboratoires Houdé conservent leur indépendance au sein du groupe Roussel, ils commercialisent de nouvelles spécialités: Sérécor, Ulcar. Le PDG Michel Delage organise le 2 décembre 1986 un colloque pour le 100° anniversaire. Le siège social déménage à la Défense, 1 terrasse Béllini. En 1997, le groupe Roussel fusionne avec Hoescht et Marrion, la raison sociale change et devient Laboratoires Hoescht-Houdé. En 1999, le groupe fusionne avec Rhône Poulenc , ils prend le nom d’Aventis, la marque Houdé disparait. En 2003, la Colchicine et le Colchimax sont cédés aux laboratoires Mayoli Splinder. La commercialisation de la Yohimbine cesse en 2013,
En 2001 l’usine de l’Aigle employait 170 personnes, elle est cédée au façonnier Famar.
Bibliographie: Alfred Houdé, Pérennité des Alcaloïdes, Laboratoires Houdé, 1985, Editions Louis Pariente Anonyme,Les nouvelles installations des laboratoires Houdé, France Pharmacie, Vol 17, 1964, 859
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