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Histoire des Laboratoires DUCATTE

Laboratoires Fernand Ducatte

Les laboratoires Paillard et Ducatte sont fondés en 1903, 8 place de la Madeleine à Paris.  C’est d’abord un laboratoire d’analyses médicale, chimique, bactériologique puis un établissement de fabrication de médicaments injectables, d’ampoules et de sérums « sans nom » ou vendus sous la marque Lavoisier.

Afin de supprimer les seringues et assurer une asepsie parfaite, ils fabriquent un auto-injecteur et des ampoules auto-injectables, ce sont les précurseurs des seringues pré-remplies. Les ampoules sont équipées d’une aiguille.

      
Brevets N°FR  330 419 du 19/8/1903, FR 342 383 & FR 342 384  du 6/9/1904,  
 

 En 1905 Fernand Ducatte devient le seul actionnaire, la même année il participe à l’Exposition universelle de San Francisco.

En 1908 les bactériologistes Erslich et Hata fabriquent le Salvarsan un composé arsenical, baptisé 606 car c’était le six cent sixième dérivé synthétisé, très efficace contre la syphillis. Il est rapidement amélioré par le Néosalvarsan (914) mais se révèle toxique et ne peut être utilisé que par voie intra veineuse. En 1912 Fernand Ducatte commercialise une copie du Salvarsan, un soluté hypodermique conditionné en ampoules deux pointes, le Novarsan ou Arsenobenzol français pour le traitement de la syphilis. Il est fabriqué sous forme d’une suspension huileuse, elle est instable ce qui conduit  Fernand Ducatte a étudier d’autres présentations. Le Novarsan sec, l’ampoule contient de la poudre destinée à être délayée dans de l’huile stérile mais l’injection est douloureuse

Afin de fabriquer une suspension aqueuse pour injection intra musculaire, il imagine une présentation comprenant quatre ampoules, la première remplie d’une solution alcaline avec  une étiquette bleue, la seconde d’une solution acide avec une étiquette rouge, la troisième d’eau distillée stérile avec une étiquette blanche et la quatrième contient de la poudre.

 

Il existe également une version pour injection intra veineuse avec une ampoule de sérum physiologique de 50cc.

En 1919,le Docteur Lehnhoff-Wyld  met au point le Sulfarsénol , un dérivé sulfureux du Salvarsan, (thioarsphénamine) stable en solution aqueuse qui peut être facilement injectée par voie intra musculaire. Le Sulfarsénol va mettre un point final à la carrière du Novarsan.

Le catalogue se développe, il comprend de nombreuses spécialités:un revitalisant le Cerebron, la Paratoxine B du professeur Lemoine, le Gaiarsine Ducatte contre la grippe (ampoules et dragées), les pastilles laxatives de Chatel-Guyon. De nouvelles spécialités sont régulièrement commercialisées: le Cuprose du docteur Gaube du Gers (pour le traitement du  cancer!)  le Sclérosyne Ducattte, l’Electrode de sélénium, les Ampoules-Pansements à base de teinture d’iode (elles sont rebaptisées en 1915 les Ampoules du Soldat), le Cuprase, le Biosulfol (souffre colloïdal) le Novine .

En 1919, il achète aux laboratoires Toraude, les spécialités radiféres mises au point  par Alexandre Jaboin: le Radioplasme,  les gouttes radiféres du docteur Guyenot, le Radiosérum  soluble injectable Jaboin, le Radio- Santal, les Boues radioactives Jaboin, l’Actinofere Jaboin, les ampoules de radium insolubles au sulfate de Radium. Le laboratoire déménage 191 rue Saint honoré. En 1920 , il dépose des marques Radioactine et Radiocol.

La production  est installée 26 rue des Francs Bourgeois à Paris.

En 1920, il restructure ses activités:

 

–    les Laboratoires F.Ducatte, 191 rue Saint Honoré se consacrent aux analyses médicale , chimique et bactériologique et à la fabrication de spécialités

 

–    Les Laboratoires du Marais, 31 rue des Francs Bourgeois préparent les ampoules et sérums sous les marques Lux, Lavoisier et Ducatte. Il les cède en 1929 à Albert Rolland qui va produire les ampoules d’Hépatrol.

Il fonde en 1903 la Revue pharmaceutique d’hypodermie qui devient en 1911 la Revue moderne de pharmacie en association avec Louis-Gabriel Toraude. Elle cesse de paraitre en   1924.

En 1927, il met sur le marché l’Entéro-antigéne Danysz, une spécialité sous forme d’ampoules buvables ou injectables aux propriétés multiples, pour le traitement des maladies des voies digestives, de la peau, des cystites, des dépressions et des insuffisances endocriniennes puis la Sclérolysine contre l’artériosclérose en 1929.

Médicaments commercialisés par DUCATTE en 1949-1950 (Le Livre du Praticien): 

Biosulfol, Cérébron, Cérébro-Stimuline, Cuprase, Entéro-Antigènes, Gaïrsénan, Paratoxine, Sclérolysine)

En 1955 le laboratoire commercialise la Cérébro-Stimuline, un revitalisant à base de poudre de cerveau et de corticosurrénale sous forme de soluté et de granulé chocolaté puis cesse toute innovation.

A partir de 1955, Jean Ducatte succède à son père, avec son épouse Simone il s’installe dans une officine 11 boulevard  de Strasbourg, 13 spécialités sont inscrites au Vidal, elles sont progressivement retirées du marché. En 1970, il n’exploite plus que la Cérébro-Stimuline sous forme de gouttes qui est essentiellement vendue au Viet Nam. En 1974 il déménage dans une nouvelle officine , 167 avenue de Versailles mais les locaux ne sont plus adaptés à la production. La Cérébro Stimuline est cédée en 1992 aux laboratoires Lehning, elle est retirée du marché en 2002 suite à l’épidémie de la vache folle.

Bibliographie:

Fernand Ducatte, Une technique simple et nouvelle pour le traitement de la syphillis par le dioxydiamidoarsenbenzol ou Novarsan français, Revue moderne de pharmacie, n°1,  Fev 1911, 50-54

Fernand Ducatte, Le traitement pratique de la syphillis par le Novarsan français ou Novarsan-Ducatte, Paris 1912

Anonyme, Le Radium en thérapeutique, Les nouveautés du praticien, Besançon, 1921

Laboratoires Ducatte, Traitement des affections chroniques non contagieuses pa les entéro-antigénes d’après la méthode et suivant les procédés de M.Danysz, Paris, 1926

 

André Frogerais, 26 juin 2017

 

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