Histoire des Laboratoires DESCHIENSPublicité pour le sirop Deschiens (Carte postale) |
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Nous disposons de peu d’informations sur les Laboratoires Deschiens. Par contre, la biographie de Edmond Deschiens a été publiée en 1957. Edmond Deschiens est né à Paris le 9 janvier 1880. Pharmacien de l’Ecole supérieure de Pharmacie en février 1905, il a soutenu, l’année suivante, une thèse préparée au laboratoire du Professeur Henri Gautier, sur l’acide hypophosphorique et ses sels. Améliorant les techniques de préparation, il a réussi à obtenir, avec de bons rendements, de nombreux hypophosphates, neutres ou acides, dont certains étaient préparés pour la première fois. Sa thèse fut honorée d’une médaille d’Argent de la Société de Pharmacie. Il a publié plus tard une intéressante brochure sur l’opothérapie osseuse et, en 1947, une étude : Action de l’iode sur l’hémoglobine. Edmond Deschiens était à la tête d’un laboratoire réputé et occupait une place éminente dans le monde pharmaceutique. Il avait une connaissance approfondie des problèmes industriels et devait à son expérience une très large autorité, qu’il exerçât comme Président du Comité Central des Chambres Syndicales, comme vice-président du Comité des élections consulaires et de l’Union des Fabricants, pour la protection de la propriété industrielle. Il était membre du Conseil Central B de l’Ordre des Pharmaciens, et membre du Comité Directeur du Patronat français. Il était membre fondateur de la Société des Amis de la faculté de Pharmacie. Deschiens était fort averti des questions sociales et consacrait une large partie de son activité à diverses œuvres de Mutualité, d’hygiène sociale, et de bienfaisance. Dès 1911, à l’Académie de Médecine, une médaille d’or lui était décernée par la Commission de l’hygiène de l’enfance. Il était membre de l’Académie de Pharmacie depuis 1948. Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire, en 1921, il avait été ultérieurement promu Officier, pour services exceptionnels, puis en 1937 Commandeur, sur la proposition du Ministère du Commerce. Il était Commandeur de l’Ordre de la Santé Publique.
Victor-Pierre-Edmond Deschiens est mort le mercredi 2 octobre 1957
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Source : Annales Pharmaceutiques Françaises, 1957 : 95 |
Complément 2018
Laboratoires Deschiens
Victor Deschiens met au point une préparation à base d’hémoglobine en 1871. Son procédé consiste à isoler et rompre les globules rouges par l’action simultanée de l’éther, de l’alcool, du vide et du froid. Il publie de nombreuses études sur l’opothérapie hématique.
A partir de 1885, il fabrique le Sirop d’hémoglobine Deschiens et en confie la commercialisation aux laboratoires Adrian. Avec son fils Edmond (1880-1957) reçu pharmacien à Paris en 1905 , il en reprend à son compte l’exploitation et fonde le laboratoire éponyme 9 rue Paul Baudry, Paris.
L’Hémoglobine Deschiens est fabriquée sous forme de sirop, élixir, granule, dragée dans une usine à Romainville , 29 route de Noisy. En 1911 l’usine emploie 70 personnes et produit annuellement 30 tonnes d’hémoglobine. Le médicament est prescrit pour le traitements des anémies, de la neurasthénie, des faiblesses, la convalescence, le surmenage, c’est la spécialité emblématique du laboratoire. la moitié de la production est exportée.
Le laboratoire produit exclusivement des produits opothérapiques : un extrait d’os l’ Holos, un extrait de foie l‘ Hépathémo,
Après la Seconde Guerre mondiale, le laboratoire ne se renouvelle pas. En 1974, il est absorbé par son voisin, les Laboratoires Lefrancq. En 1992, les produits opothérapiques sont interdits, le sirop d’Hémoglobine est retiré du marché. Il n’était plus acheté que par les comédiens qui l’utilisaient dans les scènes de meurtre car bien que de couleur rouge, il se lavait facilement à l’eau.
Bibliographie:
Victor Deschiens, Notions sur l’utilisation de l’hémoglobine en thérapeutique et sur une nouvelle présentation de la substance, 1885
Victor Deschiens, De l’hémoglobine dans le traitement de la chlorure, de l’anémie et des maladies liées aux altérations du sang, Paris 1888
Edmond Deschiens, Contribution à étude de l’action de l’iode sur l’hémoglobine, Annales Pharmaceutiques françaises, 1947, 483
Bruno Bonnemain, Quand le sang et la viande étaient des médicaments, Revue d’Histoire de la Pharmacie, 2003, vol 81, n° 340, 617
André Frogerais
30 juin y