Georges DENIGES (1859-1951)

Georges Denigès est né à Bordeaux le 25 décembre 1859. Ses parents le destinaient à la profession d’architecte. Passionné de chimie, il installe un « laboratoire » au domicile familial. Bachelier ès lettre et ès sciences, il va successivement obtenir son diplôme de licencié ès sciences physiques (1880), celui de docteur en médecine (1884), puis de pharmacien de 1° classe (1888). Il est docteur ès sciences en 1891. En 1892, il soutient sa thèse de pharmacie. En 1889, il avait affronté avec succès le concours d’agrégation des Facultés de Médecine (section de chimie et toxicologie).

A partir de 1888, Denigès occupa diverses fonctions au sein de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux : Préparateur de chimie, puis chef des travaux chimiques et pharmaceutiques, et l’enseignement de la chimie. En 1898, il devient le premier titulaire de la chaire de chimie biologique qu’il gardera 32 ans. Bien que médecin, Denigès est d’abord un spécialiste de la chimie analytique et de microcristallisation. Il réalisera également des travaux en chimie organique et minérale, en chimie biologique, en toxicologie et en chimie alimentaire.

On peut donner quelques exemples de son apport scientifique :

• La cyanoargentimétrie, ou méthode de Liebig-Denigès. Cette méthode mise au point par Denigès de façon méthodique permet le dosage de l’acide cyanhydrique en solution aqueuse, des cyanures alcalins ou organiques. Il adapta la méthode au dosage de l’acide cyanhydrique dans l’eau de Laurier-cerise et au cas particulier du cyanure de mercure.
• Denigès mit au point divers réactifs de laboratoire utiles pour l’analyse organique : le réactif methylglyoxalique, le réactif au sulfate mercurique acide (avec la méthode chronométrique), le réactif hydrostrychnique de Malaquin-Denigès, le réactif sulfomolybdique, et la fameuse méthode de destruction nitrosulfurique.

 Denigès était un grand professeur, apprécié de ses élèves. Officier de la Légion d’Honneur, il était titulaire de nombreuses décorations et récompenses.  Membre de la Société de Pharmacie de Bordeaux, il en fut deux fois le président, puis le Président d’Honneur.

Georges Denigès est décédé en février 1951

Références :

• Figures Pharmaceutiques Françaises (1803-1953). Masson, Paris, 1953
• Georges Denigès (1859-1951). Quelques aspects de son œuvre en chimie analytique. Guy DEVAUX, RHP, 2002, L, 336 : 717-722