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Histoire de la SHP 1950-1989 (6)

Les  débuts…

par Henri Bonnemain                              6/7

 

Ils entrèrent. Le marchand n’aurait jamais espéré un tel honneur. Les inspecteurs lui remontrèrent alors sévèrement que « cet étalage pourrait tromper le public, pour s’adresser à lui et acheter des drogues qu’il ne lui est pas permis de composer ni de débiter », l’épicier se confondit en excuses et enleva les pots, qui ne contenaient que de la cannelle et quelques épices. De ce fait, il se vit infliger pour son imposture un forte amende, par sentence de police. Maintes autres fois on affirma le droit exclusif des apothicaires à exposer des pots spéciaux à l’exercice de leur art. Voilà bien sans doute l’origine de ces flacons remplis de liquides colorés qui désignent encore aujourd’hui plus d’une officine. »

Henri Gautier mit alors l’accent sur l’utilité de prévoir une collection avec un local approprié. « Nous avons déjà, dit-il, une collection modeste, que nous devons à la générosité de quelques confrères, en particulier à celle de M. Henri Fialon. Elle comprend déjà 300 pièces, qui ont reçu l’hospitalité provisoire de M. le PR Perrot dans le Musée de Matière médicale de l’Ecole. Mais le jour est proche où nos chères reliques recevront un logement plus approprié qui permettra de les mieux mettre en valeur. Une belle salle vient d’être débarrassée et, n’était le mobilier, sur lequel je crois pouvoir compter d’ici peu de mois, la maison serait toute prête. »

« Il faudra compléter notre modeste collection, ajoutait-il. A Paris et dans les environs, plusieurs établissements s’enorgueillissent de posséder des objets d’art relatifs à l’archéologie pharmaceutique, ce sont le Louvre, le Musée de Cluny, le Musée de l’Armée aux Invalides, la Pharmacie Centrale des Hôpitaux, la Manufacture de Sèvres, l’Hôpital de Saint Germain en Laye ; dans les départements, plusieurs facultés mixtes ont installé des expositions permanentes de ces objets. N’est-il pas regrettable que l’Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, si indiquée pour posséder une collection de ce genre, soit encore en arrière par rapport à ces autres établissements ? Messieurs, je compte sur le zèle éclairé de la nouvelle Société d’Histoire de la Pharmacie, je compte sur vous-même sur votre influence, votre générosité et votre bon goût pour m’aider à réparer le temps perdu. 

Je voudrais encore vous citer quelques phrases du discours de Dardanne, pharmacien et maire du IVème arrondissement : « Je me réjouis vivement de la création d’une Société d’Histoire de la Pharmacie, fondée par nos maîtres et que soutiendra l’Union Pharmaceutique, rompant un silence qui est une injustice, découvrant que la pharmacie française a un passé et un présent d’une importance scientifique primordiale. Une partie des plus précieuses découvertes de la chimie est sortie de nos laboratoires. Ils sont nombreux ceux de nos ancêtres, ils sont nombreux ceux de nos contemporains qui ont compté ou qui comptent parmi les bienfaiteurs de l’humanité. La médecine est très grande, la chirurgie est très belle, mais la pharmacie est belle et grande aussi. Elle exige des études et entraîne des responsabilités qu’il ne faut pas laisser méconnaître.

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