Histoire des Laboratoires DANIEL BRUNET

 A. DANIEL-BRUNET

Daniel-Brunet est né au Havre en 1882. Il a été tué à Boulogne sur Seine en 1943.

Il avait écrit une série de texte qui sera publié (date mal définie, mais probablement dans les années 1950) dans une Revue éditée par les Laboratoires Alf. DANIEL-BRUNET installés à Boulogne sur Seine. Cette Revue intitulé « Les Sources scientifiques et littéraires anecdotiques » publie dans son n°2 un texte sur Alfred DANIEL-BRUNET, dont il disait:

« Les Sources » étaient son oeuvre et il est naturel que le lecteur trouve à la première page de cette plaquette, qui reparaît après une interruption de 10 ans, l’hommage que nous devons à l’artiste, au réalisateur, à l’être extraordinaire qui fut le créateur des « Sources ». Grand amoureux de la beauté sous toutes ses formes, il créa de la beauté. La photographie ci contre le représente en « graveur de médailles » – graveur, il l’a été pleinement et dans tous les domaines – car il ciselait avec une finesse merveilleuse tout ce qui portait sa marque. Il suffit de relire le Sources, Migraines sentimentales, Comprimés d’Ironie, pour se rendre compte combien ses pensées, son style, ses sentiments étaient imprégnés de cette beauté qui fut le programme de sa vie.

Daniel-Brunet était un homme à passions; il en eut plusieurs :

Le travail, l’amitié, la beauté.

Fondateur de ses laboratoires, il honora la profession pharmaceutique entrée pour la première fois avec lui à l’Institut, par la porte des Beaux-Arts.  De ses plus belles mains d’aristocrate, il cultivait la fleur de l’amitié, et seul celui qui a eu le bonheur d’être son ami connait à jamais l’enchantement et l’inépuisable magnifiscence de ce sentiment.
La beauté a été la religion de sa vie; il sut la créer, il sut s’en entourer et si un grand Pape a pu dire un jour : « je veux que mon peuple prie sur de la beauté », on peut dire en toute certitude que Daniel-Brunet voulut, lui, « travailler dans la beauté ».

Quant à l’homme, à sa personnalité, le professeur H. Coutière en a brossé un portrait dans un passage de la préface des « Comprimés d’Ironie » que nous nous plaisons à reproduire: – Avec Daniel-Brunet « on a devant soi un chef, c’est à dire un homme qui sait promptement et sans peur, voir la forêt sans s’occuper des arbres, choisir ses responsabilités et, croyons-nous, aller droit aux solutions énergiques, dussent-elles alarmer les timides et les irrésolus ».

Ceux qui ont connu Daniel-Brunet le retrouvent tout entier vivant dans « les Sources »; les jeunes médecins le découvriront dans les numéros que nous allons publier, car tous les exemplaires à paraitre ont été rédigés par lui durant ses longues nuits d’insomnie et de travail, pendant les « années de disgrâce », suivant son expression, entre 1940 et 1943. »

« Issu d’une robuste lignée de marins

Né sur une jetée, un soir d’hiver

Par atavisme, j’aimais la mer »

A. Daniel-Brunet. « Au dessus des Choses »

Complément 2018

Alfred Daniel Brunet est né en 1882, il est diplômé de la Faculté de pharmacie de Paris. Il s’installe 141 rue de la Tour à Paris puis 62 boulevard Emile Augier. Il fabrique quelques médicaments dans son officine puis en 1911 crée un laboratoire. Il met au point un laxatif à base de mucilage de carraghoan, la Coréine qui va devenir le médicament vedette du laboratoire, puis un somnifère, un bouillon bromuré le Novo Brol sous forme de tablettes et en 1924 l’Ortho-Gastrine.

En 1921, il déménage 8 rue de la Source à Paris, en 1933 le développement de la production  le conduit à construire une usine 62 boulevard Jean Jaurès à Boulogne-sur-Seine.

Catalogue 1935

L’entreprise est prospère, elle publie des revues scientifiques: Les sources scientifiques, littératures et anecdotiques et la Revue Savoir. En 1935, Alfred Daniel Brunet fait construire une somptueuse villa à Saint Cloud inspirée de la villa Kerylos de Beaulieu-sur-Mer (Alpes Maritime) pour y exposer ses collections napoléoniennes. Il y donne des réceptions luxueuses jusqu’à son décès dans un accident de la route en 1943. Son épouse Suzanne prend la direction du laboratoire.

A partir des années cinquante, de nouvelles spécialités sont commercialisées: Bismuth Mucilage (1955), Anoréine (1959), Manicol (1964), Phytot DB (1964), Lithiagel (1967), Titanoréine (1980)

En 1978. la villa est achetée par la municipalité et  transformée en musée, Le Jardin des Avelines, les collections sont vendues aux enchères.

Les services commerciaux s’installent en 1979 112 rue de Silly à Boulogne-Sur-Seine et en 1989, 8 rue de la Cotte à Paris. Le laboratoire est vendu  en décembre 1988 aux laboratoires Jean Paul Martin, la production déménage à Bessay-sur-Allier (Allier). En mars 1990, suite à une fermeture imposée par l’inspection de la pharmacie en 1989. Jean Paul Martin va relancer avec succès les suppositoires et la pommade de Titanoréine. Ils ont fait l’objet d’une fusion absorption avec les laboratoires Jean-Paul Martin en 1991.

En 1994, les laboratoires Jean-Paul Martin sont absorbés par la Joint Venture entre le groupe Johnson et Johnson et MSD Consumer Pharmaceuticals.

 

Médicaments commercialisés par DANIEL-BRUNET en 1949-1950 (le Livre du Praticien) :

Biocéane, Biocrina, Cholergine, Coréine, Equisérine, Hépatine-Gad, Mégathion, Neurène, Novo-Brol, Olipan, Pulvita, Sydenhamine, Sérum de cheval Oliviéro, Synthagène, Stal-Kosal, Tanno-Calcine, Toenifuge Kirn.

Bibliographie

Francis Trépardoux, Alfred Daniel-Brunet, pharmacien membres de l’Institut, Revue d’Histoire de la Pharmacie, 1992, Vol 80, n°295, 388-394

Pierre Julien, Note sur les sources scientifiques, littéraires, anecdotiques, Revue d’Histoire de la Pharmacie, 1992, vol 80, n°295, 395

Pierre Julien, Gloire aux éphémères,  Revue d’Histoire de la Pharmacie, 2002, Vol 90, n°335, 502

JP Martin, information personnelle 2018

 

15 avril 2018

André Frogerais

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