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Histoire des Laboratoires CLIN-MIDY

Les Laboratoires CLIN-MIDY : création en 1971

 

 A la fin de la 2e guerre mondiale, qui a pour conséquence l’arrêt de la croissance de toutes les activités industrielles, la raréfaction des matières premières et la fermeture des marchés étrangers, le groupe se voit contraint de repenser et de reconvertir ses programmes de recherche, ses lancements de produits, ses prospections marchés et ses structures financières. Les thérapeutiques anti-infectieuses (arsenicaux et sulfamides) deviennent l’antibiothérapie. L’opothérapie à base de produits d’extraction fait place à l’hormonothérapie à base d’hormones hémisynthétiques ou intégralement de synthèse. Raymond et Yves COMAR, toujours aux commandes, avec l’aide de René BELHOSTE, préparent la société à cette formidable évolution en passant des accords avec des firmes américaines telles que BRISTOL ou CARTER-WALLACE.

Ces premières relations seront suivies, à partir de 1954, de véritables et durables partenariats : avec PFIZER pour, en autres, Diabinèse, Polymyxine, Terramycine, Viadril dans PFIZER-CLIN, avec SEARLE pour l’Aldactone et les produits anticonceptionnels dans BYLA-SEARLE, avec WYETH – branche pharmaceutique d’AMERICAN HOME PRODUCTS – pour Equanil, Seresta, Stédiril, Temesta dans WYETH-BYLA

La structure juridique est désormais basée sur une société holding, « Les Etablissements CLIN-BYLA », résultant de la fusion, effective le 19 octobre 1950, entre les sociétés BYLA et « COMAR et Cie », dont Raymond COMAR sera le Président jusqu’en juin 1974. La nouvelle holding contrôle donc, par le biais des Etablissements CLIN-BYLA, société financière n’ayant aucune activité industrielle, quatre sociétés d’exploitation : Les laboratoires CLIN-COMAR, les Laboratoires BYLA, les Laboratoires de Thérapeutique Vétérinaire LATHEVET et la Société d’Exploitation Industrielle (S.E.P.I.), le suivi des participations majoritaires dans PFIZER-CLIN et sa filiale chimique S.I.B. (Société Industrielle de Biochimie), basée à Massy, WYETH-BYLA et SEARLE, les services commerciaux au sein de DIPHAC, société chargée de la diffusion des produits. D’autres accords sont passés avec DUPHAR, MEIGI-SEIKA, notamment pour l’exploitation de la Mydécamycine, PHARMACIA, GLAXO, UGINE KUHLMAN-SEDAPH. Enfin, des fusions absorptions font entrer dans le Groupe les Laboratoires LAVRIL, créés en 1927, spécialisés dans la thérapeutique dermatologique – Fongéryl, Lactacyd – et dont l’usine de production est située à Hérouville, près de Caen, et les Laboratoires PORCHER, fabriquant des produits pour la dermatologie médicale – Dermacide -, dont les structures demeurent toutefois autonomes.

Les ateliers de chimie de Massy ne suffisant plus à fournir les quantités de principes actifs nécessaires au développement important des spécialités pharmaceutiques, la politique de décentralisation active décidée par le gouvernement incitant les entreprises à s’installer en province et l’indépendance algérienne, qui provoque le rapatriement des activités de l’usine ALGEROPIA de la famille KIEFFER – en janvier 1962, un accord est passé entres les familles KIEFFER et COMAR pour qu’ALGEROPIA rejoignent CLIN-BYLA -, une nouvelle usine est lancée à Aramon dans le Gard. Cette nouvelle exploitation reçoit le nom d’OPIARAMON. Elle constitue, avec les activités chimiques de Massy, nommées ALCASYNTHESE, et FRANCOPIA, un des trois pivots de l’activité Chimie de CLIN-BYLA. On y fabrique, en autres, le Méprobamate (Equanil-Mépronizine), la Spironolactone (Adactone-Aldactazine), le Pentosane-Polysulfate (Hemoclar), le Cetexonium (Biocidan). L’extraction et le traitement des alcaloïdes de l’opium y sont réalisés dans des ateliers de haute technologie. Parallèlement, est créée l’entité « Centre de Recherche CLIN-BYLA » afin de rassembler les secteurs de recherche des divers laboratoires. C’est de ce regroupement que naissent, dès 1967, les grandes molécules du Groupe qui vont assurer à CLIN-BYLA une croissance exceptionnelle : Clorazépate (Tranxène), au remarquable pouvoir anxiolytique, et Tétrazépam (Myolastan), myorelaxant puissant.

Pour répondre à la dispersion géographique, de plus en plus contraignante et coûteuse, des laboratoires de recherche situés à Gentilly, Massy, Caen, Nancy et Montpellier, la décision avait été prise, dès 1962, de regrouper l’ensemble des chercheurs à Montpellier. Cette politique voit, en 1970, Raymond COMAR et Jean COMAR, Directeur de la Recherche, lancer le nouveau Centre de Recherche de Montpellier. Le centre, implanté au milieu de 12 hectares, comporte quatre départements : Biologie, Chimie biologique et analytique, Chimie organique et Pharmacie galénique. En 1968, la séparation avec PFIZER, programmée de longue date dans les accords, conduit CLIN-BYLA à rechercher des partenaires français. Un premier accord est signé un an plus tard avec MIDY, fortement implantée en France dans le domaine des produits publics et disposant d’une présence économique comparable. Après deux ans de collaboration fructueuse, le 13 décembre 1971, la fusion des deux groupes est officielle et une nouvelle holding, CLIN-MIDY, devient le pivot de la nouvelle organisation.
Par souci de clarté et d’image le Groupe est alors rebaptisé C.M. industries.

A la fin des années 70, le chiffre d’affaires du groupe atteint six milliards de francs (4,5 pour la Pharmacie et 1,5 pour l’agro-alimentaire) et hisse la société dans le peloton de tête des grands groupes chimiques et pharmaceutiques.

1980 : Antoine, le fils de Robert, et Philippe, le fils de Pierre, ont désormais rejoint la société. Philippe, Secrétaire Général, a donc toutes les facilités pour étudier les perspectives d’évolution. Dans cette optique, il n’hésite pas à écouter les propositions de la banque LAZARD, dûment mandatée par SANOFI, n’étant pas engagé, tout comme son cousin Antoine, par le pacte de famille signé par leurs pères. C’est ainsi que C.M. industries, amputé de sa division alimentaire reprise entièrement par la famille MIDY intègre SANOFI, en octobre 1980, faisant plus que doubler la taille de SANOFI.

Source : Archives historiques SANOFI-AVENTIS, 2005

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