Henri-François Gaultier de Claubry (1792-1878) |
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Henri-François Gaultier de Claubry est né le 21 juillet 1792 à Paris, où son père Charles-Daniel (1757-1821), reçu maître en chirurgie le 17 juin 1782, était attaché en qualité de chirurgien par quartier au comte d’Arras. La plupart de ses biographes ont admis à tord qu’en Henri-François a aussi été chirurgien et même, par confusion avec son frère, chirurgien-major de la garde impériale. Ce frère aîné, Charles-Emmanuel-Simon (25/12/1785-24/12/1885), après avoir été chirurgien militaire dans divers corps de troupes, dont la Garde, fut reçu docteur en médecine le 26 mai 1814, et élu, lui aussi, à l’Académie de médecine. D’après la notice sur les travaux qu’il a publié, Henri-François n’embrassa pas d’abord la carrière médicale : d’ailleurs, on ne connaît aucune thèse de médecine publiée sous ses prénoms. Dans la biographie qui lui est consacrée, en 1904, dans l’ouvrage du Centenaire de l’Ecole de Pharmacie de Paris, Béhal a donc tort lorsque, pour expliquer pourquoi son nom était déjà à peu près oublié à cette époque, et après avoir ironisé sur une note qu’il lui attribue concernant une blessure du nerf sciatique poplité externe, il écrit que les fonctions médicales de son prédécesseur avaient « imprimé à ses recherches un peu de manque de précision qui existait alors dans la médecine ». En réalité, Henri-François nous apprend lui-même qu’âgé de moins de 14 ans, il entreprenait déjà l’étude de la pharmacie en travaillant dans les officines de Pelletier et de Boudet ainsi qu’à l’hôpital de la Charité. En 1809, il entre au laboratoire de Gay-Lussac à l’Ecole polytechnique et, en 1812, il exerce pendant trois ans, sans appointements, les fonctions de préparateur du cours de Thénard à la faculté des sciences. En 1818, il est nommé répétiteur de chimie à l’Ecole polytechnique et attaché au cours de Thénard, poste qu’il abandonne en 1824 après avoir soutenu sa thèse de doctorat es-sciences sur la classification des minéraux. Pendant toute cette période, il enseigne aussi la physique pendant quatre ans au collège Stanislas puis à l’Athénée royal et à la société des Bonnes Lettres, la physique et la chimlie à la Société des Bonnes Etudes. En 1824, il prend la direction d’une fabrique d’aciers et, à ce titre, obtient une médaille d’argent à l’exposition de 1827. En 1832, il redevient répétiteur à l’Ecole polytechnique et, cette même année, il est reçu pharmacien à l’Ecole de Paris, le 4 août, avec une thèse « De l’Acétification ». Le 4 mars 1835, il est nommé professeur-adjoint de chimie de l’Ecole de Pharmacie de Paris ; le 23 avril 1858, il est chargé du cours de chimie organique de cette école et obtient, peu après, un congé pour motifs de santé. Le 2 décembre 1859, il est nommé professeur de toxicologie en remplacement de Caventou, admis à la retraite. Il l’était à son tour le 1er janvier 1868, et décédait à Paris dix ans plus tard.
Travaux de recherches Sans doute le professeur Gaultier de Claubry s’est-il intéressé à des sujets très divers. Néanmoins, la partie la plus importante de ses recherches a-t-elle été consacrée à des problèmes de chimie ou de biologie. Il s’est ainsi intéressé à l’iode, à sa présence dans l’eau de mer et dans les algues et à ses combinaisons avec les substances animales et végétales (iodure d’amidon). Il s’est préoccupé de la nature du chlore, a étudié les allumettes chimiques avec ou sans phosphore, les applications des composés du zinc avec les conséquences qui en résultent pour l’industrie, l’action des « chlorures alcalins » comme désinfectants. Dans le cadre des substances organiques, ses recherches se rapportent aux calculs rénaux, à l’inuline, aux matières colorantes de la garance, à la préparation de l’acide gallique, à l’analyse de la laitance et des œufs de carpe, à l’extraction et à l’emploi de la gélatine des os. D’autres ont porté sur les méthodes de recherches des alcalis organiques dans les cas d’empoisonnement, ou sur des sujets mis au concours, tels que le procédé pour reconnaître le mélange de fécule avec la farine de blé ou l’étude de la fermentation acide. On connaît aussi de lui des études sur les soupapes et les rondelles fusibles des machines à vapeur, sur les fours à cuire les briques, sur le chauffage et la ventilation des grands édifices, etc.
Distinctions honorifiques Nommé membre du Conseil de salubrité en 1829, élu membre titulaire de la section de physique et de chimie médicales de l’Académie de médecine, le 28 novembre 1848. Officier de la Légion d’Honneur, il était aussi chevalier de l’Ordre des Saints Maurice et Lazare d’Italie. Bibliographie : notice sur les travaux de H. F. Gaultier de Claubry
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Références : G. Dillemann. Historique des facultés de Pharmacie. Produits et prblèmes pharmaceutiques, 1978 ? |