Jacques CLARIONNé le 12 octobre 1776 à Saint Pons de Seyne (Basses Alpes) Décédé le 29 septembre 1844 à Garches
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Après des études au collège d’Embrun, Jacques Clarion entra en apprentissage chez M. Jaramey, pharmacien à Seyne. C’est de cette époque que date sa passion pour la botanique par la pratique fréquente d’herborisation dans les Alpes, où il devait découvrir de nouvelles espèces. Deux ans plus tard, pris par la réquisition, il devait quitter Seyne pour l’armée d’Italie auprès de laquelle il recevait le 25 frimaire an III (15 décembre 1794) une commission de pharmacien de 3° classe – ou de chirurgien militaire, d’après Chatin. Cela n’interrompit pas d’ailleurs ses herborisations et, franchissant le col du Grand Saint Bernard, avec l’armée, il en profite pour récolter de nouvelles plantes. Il assiste ensuite au siège de Mantoue et quitte l’armée au milieu de l’an VII après la paix de Campo Formio, non sans avoir herborisé auparavant dans le Tyrol et l’Istrie. En l’an VIII, il reprend ses études à Paris, tout en étant attaché au laboratoire de Deyeux à la Faculté de Médecine comme aide puis chef des travaux de chimie. Il obtient, à cette époque, les prix de chimie et de botanique au Collège de pharmacie et hésite quelque temps entre les deux sciences. En 1803, il est docteur en médecine et en 1805, maître en pharmacie. Ses protecteurs Deyeux et Vauquelin venaient de lui faire obtenir sa nomination comme pharmacien ordinaire de l’empereur et directeur de la pharmacie impériale de Saint-Cloud, poste qu’il conservera sous Louis XVIII et Charles X. Le 23 décembre 1818, il était nommé professeur adjoint de botanique à l’Ecole de pharmacie, en 1822 membre titulaire de l’Académie royale de Médecine et en février 1823, professeur d’histoire naturelle médicale à la Faculté de Médecine. On sait qu’à la suite de graves désordres qui se sont produits le 18 novembre 1822 à la séance solennelle de la Faculté de Médecine de Paris, cette faculté avait été supprimée par une Ordonnance du 21 novembre. Le 2 février 1823, une autre Ordonnance créait une nouvelle faculté, destituait ses anciens professeurs et en nommait de nouveaux. C’est ainsi que fut nommé Clarion. Toutefois, après le changement de régime, consécutif à la révolution de 1830, une Ordonnance du 5 octobre 1830 révoquait les Ordonnances de 1822, destituait les professeurs nommés en 1823 et réintégrait dans leurs fonctions les anciens professeurs. Clarion fut ainsi destitué de sa chaire en 1830 et se consacra désormais uniquement à ses fonctions de l’Ecole de pharmacie. On remarquera que sur son portrait de la Salle des Actes, Clarion porte le costume des professeurs de la Faculté de médecine, tel qu’il résulte de l’arrêté du 20 brumaire an XII et d’une délibération de l’Ecole de médecine de Paris en date du 30 frimaire an XII. Retirés depuis de nombreuses années à Garches d’où il ne sortait que pour les devoirs de sa charge, il y est décédé le 29 septembre 1844 à l’âge de 68 ans. Se partageant l’enseignement de la botanique à l’Ecole de Paris avec Guiart fils, professeur titulaire, il s’était consacré à la botanique systématique et à la direction des herborisations, tâche dans laquelle il excellait. Bien qu’il ait contribué largement à une meilleure connaissance de la flore française, comme correspondant des principaux auteurs des flores de France, il n’a rien publié dans le domaine de sa science de prédilection. On ne connaît de lui que deux mémoires ou thèses qur des sujets de Matière médicale (Recherches chimiques comparées sur des Rhubarbes exotiques et indigènes et Etude sur les eaux distillées des plants inodores) ainsi que deux autres se rapportant à la biologie humaine (Mémoire sur les liquides contenus dans l’estomac de l’homme – Mémoire sur la nature du principe colorant des ictériques).
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Référence : G. Dillemann. Produits et Problèmes Pharmaceutiques (1975 ?) |