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Jean-Pierre BOUDET

 Jean-Pierre BOUDET (1748-1829)

  J.-P. Boudet naquit à Reims le 26 octobre 1748, au sein d’une famille honorable. Son enfance ne fut pas heureuse ; à huit ans, il perdit son père ; six ans après, sa mère étant devenue aveugle, il fut obligé de quitter les études qu’il faisait avec succès au collège de Reims. Il entra comme élève chez un de ses parents pharmacien. Il vint ensuite à Paris dans les pharmacies de Mitouard, Pia et Deyeux. Boudet se rapprocha de Parmentier et de Bayen qui vont rester associer à son nom. De retour à Reims, Boudet se fit recevoir pharmacien en 1776, et prit possession d’une officine. Il fut nommé membre de la Société d’émulation de Reims puis devint professeur  de chimie appliquée, en emplacement de Pilâtre De Rozier.

Mais sa réputation et l’amitié de Bayen et Parmentier l’attiraient à Paris dix ans plus tard et il prit possession de la pharmacie de M. Deyeux. Il eut alors une part active aux travaux du collège des pharmaciens de Paris, dont il était membre depuis 1787. La Révolution vint bouleverser la vie de Boudet qui prit une part active aux évènements : malgré les occupations multipliées que lui donnait l’exercice de la pharmacie, il remplit les fonctions d’officier de la garde nationale, d’électeur, d’assesseur et de juge de paix, et de membre d’un bureau de conciliation. Le Comité de Salut Public le mit en réquisition et lui confia, en 1793, la surveillance de la fabrication des poudres et salpêtres dans plusieurs départements de la France. Dans les moments critiques des fureurs populaires il réussit à sauver quelques personnes, en particulier Acloque.

Bonaparte se préparait à partir en Egypte. Entraîné par les conseils de Berthollet, Boudet céda sa pharmacie à l’aîné de ses neveux et confia son avenir à la fortune de Bonaparte. Tout à la fois pharmacien en chef de la commission des arts et sciences, inspecteur des pharmacies du Caire, directeur des brasseries et distilleries, adjoint au conseil de salubrité et pharmacien civil, puis tout à tour pharmacien en chef de la marine et de l’armée de terre, il déploya dans toutes ces fonctions une énergie remarquable.  De retour à Paris, il fut nommé pharmacien en chef de la Charité. Rappelé à l’armée comme pharmacien principal en 1803, et envoyé au camp de Bruges, Bonaparte lui remit de sa main la décoration de la Légion d’Honneur. De Bruges, il partit avec le 3° corps pour les campagnes d’Autriche et de Prusse, et ne le quitta qu’en 1809 pour exercer, pendant la seconde campagne d’Autriche, les fonctions de pharmacien en chef de la grande armée. Enfin, ce fut sous le prince d’Esling qu’il termina sa carrière comme pharmacien militaire en 1810.

Rentré à la pharmacie de la Charité cette année là, il y consacra ses loisirs à la culture des lettres et des sciences. Ce fut alors que, rassemblant les observations qu’il avait recueillies en Egypte, il traça un tableau fidèle de l’art de la verrerie dans ce berceau de l’industrie humaine et son ouvrage prit place parmi les matériaux de ce grand monument encyclopédique qu’élevait alors l’institut d’Orient.  Il publia aussi sur le plan pharmaceutique et le Journal de Pharmacie s’enrichit de ses travaux. Avec M. Henry, il concourut à la rédaction du Code pharmaceutique des hospices civils, et Parmentier trouva en lui un collaborateur pour lutter contre la disette des denrées coloniales. Il dirigea la pharmacie de la Charité jusqu’en 1817, date à laquelle il prit sa retraite. Il resta un membre actif de l’Académie royale de médecine, de la Société de Pharmacie et de l’Athénée.

Jean Pierre Boudet est mort en 1829 à Paris

 Référence : Notice Historique sur Jean-Pierre BOUDET, par Felix Boudet, Paris, impr. de Fain, (1829)
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