Né à Roubaix, le 25 novembre 1876, J. Willot obtint, en juillet 1900, le diplôme de pharmacien de 1re classe et celui de licencié ès-sciences chimiques. la même année, il fondait à Roubaix une officine avec vastes laboratoires de chimie et de bactériologie. En 1905, il soutenait, à Paris, une thèse de doctorat de l’université et était nommé chargé de cours de pharmacie à l’Université Catholique de Lille.

Le 2 août 1914, J. Willot était mobilisé comme pharmacien aide-major de 1re classe et était nommé pharmacien d’un hôpital de la Croix-Rouge à Lille. Dès leur entrée à Lille, en octobre 1914, les Allemands prirent possession de tous les hôpitaux de la ville, congédiant le personnel et s’appropriant le matériel. J. Willot s’adonna alors, à son laboratoire, mais la pharmacie ne suffisait pas à son dévouement.  J. Willot commença alors à imprimer, à l’intention de ses amis lillois, des télégrammes français captés par un de ses amis, l’Abbé Pinte. En février 1915, il fonde une Revue : « La Patience » qui fera place, plus tard, à « La Voix de la Patrie », puis, après de nombreuses difficultés, à « L’Oiseau de France », tous ces journaux étant distribués le plus souvent par Willot lui-même.

L’autorité allemande découvrit le poste clandestin de l’Abbé Pinte qui est arrêté. Le 19 décembre, J. Willot était arrêté, également, ainsi que sa vaillante femme. Après avoir été enfermé dasn des cellules aménagées dans des caves infectes, il passait devant le Conseil de guerre de Roubaix, le 10 avril 1917 et en même temps que ses amis, l’Abbé Pinte et Firmin Dubar, était condamné à dix ans de réclusion. Tous trois subirent leur peine dans la forteresse de Rheinbach. J. Willot fut soumis à un régime exceptionnel de sévérité, étant considéré comme « un Français des plus fanatiques contre l’Allemagne ».

A l’Armistice, il fut ramené à Roubaix par ses amis, mais se coucha et ne se releva plus. Il mourut au milieu des siens, le 1er avril 1919, après avoir reçu la croix de Chevalier de Saint-Grégoire- le-Grand.