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XXe siècle : l’époque moderne et l’avènement de la spécialité et de l’industrie du médicament
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Le vingtième siècle va poursuivre l’évolution engagée au XIXe siècle en matière d’organisation de la profession. Plusieurs évènements importants vont jalonner cette évolution, en particulier la création de l’Ordre des Pharmaciens (1945) et la transformation de la Société de Pharmacie de Paris en Académie Nationale de Pharmacie. Mais l’évolution majeure se fait surtout sur le plan technique, avec une complexité croissante de la fabrication des médicaments et un renforcement de l’assurance de la qualité des produits à tous les niveaux, associé à une présence croissante de l’Etat par une réglementation sur tous les aspects du médicament, de sa recherche à sa commercialisation. Ces contraintes multiples vont à la fois pousser au développement de la spécialité pharmaceutique dont le statut légal sera précisé au XXe siècle, et par une extraordinaire croissance de l’industrie du médicament. Alors que le XIXe siècle avait vu de timides tentatives pour industrialiser la recherche, la distribution et la production du médicament, cela devient la règle au cours du XXe siècle avec un double mouvement d’expansion du nombre d’entreprises pharmaceutiques, puis une concentration des acteurs économiques dans ce secteur en vue d’atteindre la taille critique pour supporter les investissements en R&D. L’évolution se fait également, en parallèle, avec l’apparition de substances actives extrèmement puissantes pour combattre les maladies tant aigûes que chroniques dont certaines régressent, mais d’autres se développent, en particulier en raison du vieillissement des populations occidentales. La mise au point des antibiotiques au niveau industriel après la 2° guerre mondiale va profondément changer le rapport au médicament et à la maladie. Les effets secondaires des médicaments sont l’objet d’une attention toute particulière, et la pharmacovigilance prend une place inexistante au siècle précédent. Un autre évènement majeur accompagne ces changements : le traitement social des malades avec la mise en place de la Sécurité Sociale en France. Le coût croissant des dépenses de Santé met le médicament au coeur des réflexions en matière d’études coût/efficacité et coût/bénéfices, sujets totalement absents lors des siècles précédents. Le médicament devenu très efficace est certes un enjeu de Santé Publique, mais est aussi devenu un enjeu économique majeur. Parmi les évolutions importantes du XXe siècle, on peut noter en particulier : – l’existence légal de la spécialité pharmaceutique – le développement considérable de l’industrie du médicament – les grandes découvertes de nouveaux médicaments (en particulier les antibiotiques) et de nouvelles formes galéniques, mais aussi l’abandon de médicaments ancestraux comme la Thériaque – la création de l’inspection pharmaceutique (1907) dans le cadre de la répression des fraudes – le rôle essentiel des pharmaciens militaires et coloniaux. – les changements réglementaires avec la loi de 1941 et la création de l’Ordre des pharmaciens (1945), mais aussi l’harmonisation européenne (Autorisation de mise sur le marché centralisée, pharmacopée européenne, etc.) Pour le XXIe siècle qui débute, on peut penser que certaines tendances de fond vont se poursuivre : – l’intervention de l’Etat dans le domaine pharmaceutique, à la fois pour des raisons de Santé Publique et pour des enjeux financiers de couverture sociale. La réglementation se complexifie chaque année et risque à terme de remettre en cause le difficile équilibre entre sécurité, coût et innovation. – après la période faste du XXe siècle, le nombre de nouvelles molécules commercialisées décroit régulièrement en raison des difficultés réglementaires et financières mais aussi en raison des maladies à traiter, souvent chroniques, difficilement modélisables chez l’animal et nécessitant des molécules industriellement coûteuses à produire. Si le pharmacien va sans doute rester un acteur essentiel dans la préparation, la délivrance et la distribution du médicament en France, il devient davantage chaque jour un relai d’information auprès des patients. Mais il est aussi concurrencé par Internet qui délivre partout dans le monde des médicaments achetés dans d’autres pays et les informations correspondantes. Leur qualité n’est évidemment pas garantie. |
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