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Nicolas-Louis Vauquelin

Nicolas-Louis Vauquelin (1763-1829)

Né à Saint-André d’Herbelot, dans le Calvados, le 16 mai 1763, le jeune Vauquelin est issu d’une modeste famille de cultivateur. Il entra, en qualité de garçon de laboratoire, chez un pharmacien de Rouen. Gêné par le refus du pharmacien de l’admettre à des occupations d’un ordre plus élevé, Vauquelin décide de partir à Paris où il fut apprenti chez Picard, rue Saint-Honoré, puis chez Aupretre, rue Seine-Saint-Germain et enfin chez Cheradame, rue Saint-Denis. Ce dernier le recommanda à son cousin germain, le célèbre FOURCROY, qui le prit comme préparateur et en fit plus tard son collaborateur et son ami. .A la réouverture de l’École de Pharmacie en 1803, Fourcroy fit nommer Vauquelin Directeur de l’établissement, poste qu’il conservera jusqu’à sa mort en 1829. Vauquelin fut en outre Professeur à l’École Polytechnique, puis au Collège de France, à l’École des Mines, au Muséum d’Histoire Naturelle. Il succéda en 1810 à Fourcroy comme professeur de Chimie à la Faculté de Médecine. Il remplit en outre les fonctions de Chef de Bureau de Garantie à la Monnaie de Paris. Vauquelin fut membre de l’Académie des Sciences et élu membre de l’Institut (section Chimie) le 22 frimaire an IV. C’est en 1820, par ordonnance royale, qu’il fut nommé membre de l’Académie de Médecine. Membre fondateur de la Société de Pharmacie en 1803 (l’actuelle Académie Nationale de Pharmacie), il présida cette compagnie en 1805, 1808 et 1814. Le collège électoral de Lisieux le choisit comme député en 1827, deux ans avant sa mort dans son pays natal de Saint André d’Herbelot. .Les travaux de Vauquelin sont extrêmement variés. Au contact des riches collections de minerais, il s’intéressa à la composition chimique de certains d’entre eux : il fit l’étude de l’anatase, du béril de Saxe, des stéatites, des topazes, de l’aragonite, du wolfam, de la cérite, de l’émeri, de l’enclase, etc. On lui doit la découverte du Chrome à partir de crocoïse ou plomb rouge de Sibérie. Il découvrit la glucine dans l’Emeraude de Limoges. On en isola ensuite le beryllium. En 1804, avec Fourcroy, il repéra dans les mones de platine les caractéristiques d’un nouveau métal qui fut ensuite identifié par TENNANT la même année : l’Iridium. On lui doit également des recherches intéressantes dans le règne végétal : le tamarin, le salsola, la joubarbe, la belladone, le tabac, l’asperge (dont il tira l’aspergine avec Robiquet), etc. Il caractérisa l’acide quinique dans le quinquina. Il fit enfin des travaux sur les larmes, les cheveux, la salive, et fit l’extraction de l’urée à partir de l’urine.

Vauquelin était un expérimentateur de premier ordre. Modeste et laborieux, il s’attachait à la découverte de faits nouveaux plutôt qu’au développement de théories incertaines. Vauquelin était timide : en dépit d’une grande mémoire et de connaissances étendues, il se défendait mal d’un trouble extrême chaque fois qu’il commençait son cours.

Sa statue orne, avec celle de Parmentier, la cour d’honneur de la Faculté de Pharmacie de Paris, avenue de l’Observatoire.

Références :

  • Figures pharmaceutiques françaises. Notes historiques et portraits (1803-1963), Masson & Cie, Paris, 1953, 273
  • Grands pharmaciens, Paule FOUGERE, Buchet/Chastel ed., Paris, 1956, 336 p.
  • Dictionnaire d’Histoire de la Pharmacie, des origines à la fin du XIX° siècle, Olivier Lafont (sous la direction de), Pharmathèmes, Paris, 2003.

Complément pour Nicolas Vauquelin (1763-1829)

Nommé directeur de l’école de pharmacie de Paris dès sa fondation par le décret du 15 vendémiaire an XII, Vauquelin est le premier et le plus illustre des savants à qui fut confiée la direction de cette école. A l’occasion de la commémoration du deux-centième anniversaire de sa naissance, de nombreux articles, dont on trouvera la liste plus loin, ont été consacré à Vauquelin dans divers périodiques professionnels. Aussi ne pensons nous pas nécessaire d’écrire à nouveau sa biographie, et nous contenterons nous de rappeler les principales étapes de sa prestigieuse carrière.

Vauquelin et la pharmacie

1777 : Garçon e laboratoire chez l’apothicaire Mezaire, à Rouen, puis chez les apothicaires parisiens Picard, Auprestre et Cheradame.
1795 : Maître en pharmacie.
1796 : professeur de chimie à l’École gratuite de pharmacie.
1803 : Directeur de l’Ecole de pharmacie de Paris, membre fondateur de la Société de Pharmacie de Paris

Les autres fonctions de Vauquelin

1794 : professeur adjoint à l’Ecole polytechnique. Inspecteur des mines.
1801 : professeur au Collège de France.
1804 : professeur au Muséum d’histoire naturelle.
1820 : professeur à la Faculté de médecine.
1827 : Député de Lisieux.

Honneurs et distinctions de Vauquelin

1793 : membre de l’Académie des Sciences.
1803 : Chevalier de la Légion d’honneur.
1809 : Chevalier d’Empire.
1820 : membre de l’Académie de médecine.
1821 : Chevalier de l’Ordre de Saint-Michel.
Une rue de Paris dans le 5° arrondissement porte son nom, ainsi qu’une salle à la Faculté de Pharmacie de Paris.
Un monument (colonne surmontée d’un buste) a été érigé à Saint-André-d’Herbelot.

Bibliographie

1) Eloge de Vauquelin, Histoire des membres de l’Académie royale de médecine ou recueil des éloges lus dans les séances publiques par E. Pariset, Paris, 1850, 2 volumes, t. I, p. 317-350.
2) Dr A. Lutaud. Vauquelin. Bull. Soc. Hist. Pharm. 1916, 3, 241-244, avec portrait de Besselièvre.
3) Paul Dorveaux. Vauquelin fut-il membre de l’Académie royale des Sciences ? Rev. Hist. Pharm. 1932, 20, 57-60, avec portrait de C.J. Notté.
4) M. Bouvet. Vauquelin fut-il membre de l’Académie des Sciences ? Rev. Hist. Pharm. 1955, 43, 66-70.


Numéro spécial du Moniteur des pharmacies et des laboratoires, n°569 bis, mai 1963, illustré avec les portraits peints par Devouges et par Besselièvre, la lithographie de Delpech et le timbre de 1963 :

5) Doyen G. Valette. Introduction
6) Doyen R. Fabre. Vauquelin et l’Institut de France.
7) M. Bouvet. De la chaumière à l’Institut.
8) L. Cotinat. Décorations, récompenses et distinctions décernées à N.L. Vauquelin.
9) M. L. Leprestre. Nicolas Vauquelin, pharmacien militaire.
10) Dr. J. de Kearny. La petite histoire.
11) Prof. G. Champetier. L’oeuvre scientifique de Nicolas Vauquelin.
12) Prof. L. Domange et G. Kersaint. Vauquelin, chimiste-minéraliste.
13) R. Y. Mauvernay. Vauquelin biologiste.
14) F. Lot. Les applications modernes des découvertes de Vauquelin.


15) M. Bouvet. Nicolas Vauquelin. La Pharmacie Française, N° Spécial, 1963.
16) Prof. Delépine. Vauquelin : ses oeuvres chimiques. Rev. Hist. Pharm. , n°177, 1963, p. 78-88.
17) Doyen Valette. Vauquelin, sa vie. Ibidem, p. 89-96
18) Prof. Dillemann. Les pharmaciens, chevaliers de l’Ordre de Saint-Michel. Prduits et problèmes pharmaceutiques, 22, 1967, p. 831-836

Source : G. Dillemann. Historique des Facultés de Pharmacie…  Produits et problèmes pharmaceutiques, 1970+

Autres articles parus dans la RHP :

Bouvet Maurice. Le grand Vauquelin n’est pas l’inventeur du sirop de Mou de Veau ! (Il y a Vauquelin et Vauquelin… ). In: Revue d’histoire de la pharmacie, 45ᵉ année, n°153, 1957. pp. 103-105.

Lemay Pierre. Encore un mot sur Vauquelin : Une spécialité de Vauquelin apothicaire. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 21ᵉ année, n°81, 1933. pp. 45-47.

Guitard Eugène-Humbert. Le centenaire de Vauquelin. In: Bulletin de la Société d’histoire de la pharmacie, 17ᵉ année, n°65, 1929. pp. 364-365

Bonnemain Bruno. Vauquelin s’est même intéressé aux cloches !. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 89ᵉ année, n°332, 2001. pp. 548-549.

B. M. Vauquelin… et les crayons. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 44ᵉ année, n°149, 1956. pp. 332-333.

Bouvet Maurice. Nicolas Vauquelin, droguiste. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 46ᵉ année, n°156, 1958. pp. 246-252.

Bouvet Maurice, Kersaint Georges. A la gloire de Nicolas Vauquelin. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 51ᵉ année, n°176, 1963. pp. 17-25.

Bonnemain Henri. Vauquelin et la Société Philomathique. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 52ᵉ année, n°183, 1964. pp. 149-154.

etc..

 

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