Simon Morelot (1751-1809) un pharmacien hors du commun
par Jean Flahaut (Simon Morelot (1751-1809), un pharmacien hors du commun.
In:Revue d’histoire de la pharmacie, 93ᵉ année, n°348, 2005. pp. 553-568.)
La vie familiale et professionnelle de Simon Morelot
Les Morelot ont constitué une grande et belle famille de Beaune dont de nombreux membres occupèrent des positions sociales intéressantes, tant dans le domaine religieux que dans celui de la thérapeutique (Chevaillier).
C’est à partir de Nicolas Morelot (1565-1627) que la généalogie a pu être précisée. Il était au départ potier d’étain. Puis trois générations plus tard, apparaît, avec Romain Morelot (1675-1755) un maître chirurgien juré ; il eut seize enfants, parmi lesquels Piene et Denis-Biaise furent chirurgiens et Claude fut apothicaire.
Claude Morelot (1719-1776) fut d’abord aide-major apothicaire dans les Armées du Roi, puis revint à Beaune où il s’installa marchand apothicaire vers 1740. Il devait alors avoir une position importante car un grand tableau, daté de 1751 et dû à Coquelet-Souville, se trouve actuellement dans l’ancien laboratoire de l’ Hôtel-Dieu de Beaune. Claude Morelot y est présenté au milieu de son officine, « portant perruque poudrée et habit noir avec jabot et manchettes ». À côté de lui se trouvent plusieurs personnages travaillant sur des préparations pharmaceutiques ; l’un manipule des pots, un autre tourne une spatule dans une bassine qui chauffe sur un réchaud ; un autre encore est assis près d’une énorme bouteille portant l’inscription « A rosae ». Tout ceci montre l’importance de la pharmacie de Claude Morelot.
Il épousa en 1746 Claudine Liger (1725-1793). Us eurent treize enfants parmi lesquels figure Simon Morelot qui fait l’objet de notre étude. Trois de ces enfants moururent à la naissance et quatre en bas âge. Parmi les cinq frères et soeurs de Simon qui restèrent en vie, figurent trois filles qui, toutes, se marièrent avec des pharmaciens.
Simon Morelot (1751-1809) épousa à Paris, le 28 avril 1772, Marie- Anne Lechasseur. Elle était née le 15 juin 1755 à Paris. Ils avaient donc, lui, vingt et un ans, elle, dix-sept ans.
Il ne semble pas que le ménage de Simon Morelot ait vécu en parfaite union. Les seules informations qui peuvent le montrer proviennent des demandes de congé présentées par Morelot lorsqu’il sera pharmacien militaire. En 1806, il fait part d’une « affaire de famille litigieuse », en 1808 « des affaires d’intérêt majeur m’appellent avec insistance ». Et, lorsqu’il mouna à l’Année en 1809, sa famille n’en sera prévenue que tardivement, sur l’insistance de son gendre. Le 8 février 1810, la mairie du XIIe anondissement de Paris délivrera un certificat d’après lequel « la dite dame Marie- Anne Lechasseur demeurant rue de la Harpe n° 88, n’étoit point divorcée d’avec ledit Simon Morelot », ce qui semble établir que quelques démarches avaient dû être antérieurement faites en ce sens, sans suites.
Simon et Marie-Anne Morelot eurent une fille. Nous n’avons aucune trace de la vie de celle-ci, de son mariage avec Denohé et de ses éventuels enfants dans les Archives de Paris.
Adolphe Fabulet, dans l’éloge de Morelot qu’il publia après son décès affirmera : « L’épouse et la fille infortunées qu’il laisse après lui regrettent ses vertus, l’excellence de son cœur et pleurent sa perte. »
Simon Morelot avait autour de lui un environnement pharmaceutique impressionnant. Aussi entreprit-il, dès l’âge de seize ans, son stage dans la pharmacie paternelle de Beaune. Mais curieusement, il chercha à s’en évader. Vers 1772, donc à l’âge de vingt et un ans, après avoir effectué quatre années de stage chez son père, il monta à Paris et poursuivit son stage, dans les officines de M. Fourcy, rue Aux-Ours et de M. Santene, rue Saint-Martin. Disposant alors de quatre années de stage effectuées à Paris, il avait la possibilité de s’installer à Paris après l’obtention de son diplôme.
Il obtint son immatricule le 14 novembre 1778, signé de MM. Becqueret et Santene. Il y était précisé que le candidat avait présenté son extrait baptistaire de la paroisse de Beaune du 4 juin 1751 ; un certificat de bonne vie et mœurs ; des certificats de stage – qui recouvraient plus de dix années – ; une connaissance suffisante de la langue latine.
Il pouvait alors subir les épreuves de la Maîtrise en pharmacie, pour lesquelles M. Santene lui fut désigné comme Conducteur. Il eut alors à effectuer en trois jours neuf préparations selon le Codex de Paris, à les commenter et à en donner une présentation synthétique en latin. Il reçut sa maîtrise le 19 janvier 1780, après avoir versé les 3 400 livres d’indemnité. Sa maîtrise est signée de MM. Tassaf, Charlard et Becqueret.
Simon Morelot put alors s’installer. Mais il eut en ce domaine une activité assez inconstante, changeant à plusieurs reprises d’officine. Ceci peut expliquer que, suivant les auteurs qui décrivent son activité, les adresses en soient parfois différentes. Nous ne donnerons ici que les adresses figurant dans les Almanachs 4, sources officielles. Ses adresses y sont successivement :
– en 1781 et 1782, Grande Rue du Faubourg Montmartre (l’orthographe de son nom étant pour la première année Morlot) ;
– de 1783 à 1785, Grande Rue du Faubourg Saint-Martin ;
– en 1786 et 1787, rue Saint-Denis, « au dessus du Grand Cerf », ce que nous n’avons pu identifier ;
– de 1788 à 1800, rue Saint- Jacques, près de l’Église Saint-Benoit 22. C’est alors qu’intervint une profonde discontinuité car Simon Morelot ne tint plus d’officine.
En 1801 et 1802, l’Almanach national le situe « au Collège » – bien évidemment le Collège de la Société libre des pharmaciens de Paris – et en 1803 et 1804, « rue de l’ Arbalêtre » – qui est l’adresse du Collège. Nous venons ci-après que Morelot occupa en effet des fonctions de responsabilité au sein de l’École gratuite de pharmacie et fut logé à ce titre dans ses locaux.
En avril 1803, le Directoire exécutif supprima la structure précédente, créant à Paris une École de pharmacie officielle. Morelot fut obligé de quitter ses fonctions. Il logea rue de la Harpe, à peu de distance de ses anciens logements.
Mais il ne reprit pas d’officine, et l’Almanach national de 1804-1805 le dit « à l’armée » et ceci jusqu’en 1809, car il occupait alors des positions élevées dans le domaine de la pharmacie militaire, qui le firent participer aux grandes Campagnes de Napoléon. Son décès intervint en septembre 1809, et son nom disparut de la liste des pharmaciens parisiens.
Les larges compétences et l’intense activité pharmaceutique de Simon Morelot, tant au plan officinal qu’en celui de l’enseignement ou des responsabilités que nous appellerions de nos jours syndicales l’avaient conduit à d’autres responsabilités. Peu après la période révolutionnaire, il fut Inspecteur des officines centrales et spéciales – c’est-à-dire des Maisons d’anêt – du département de la Seine.
Il appartenait à diverses sociétés savantes telles, par exemple, en dehors de la pharmacie, la Société médicale d’émulation ou l’Académie virgilienne de Mantoue.
Simon Morelot mourut, à l’âge de 58 ans, dans le logement qu’il occupait au quartier général de l’Armée d’Espagne, en tant que pharmacien principal, près de Gérone en Catalogne. Une maladie contractée à l’armée, appelée « fièvre adynamique très aiguë », sans doute un typhus exanthématique, l’enleva en quelques jours. Le 15 septembre, il avait écrit à son gendre Denohé, employé au ministère de la Marine, qu’il était « dangereusement malade ». Mais sa famille ne fut pas prévenue de son décès. Son gendre écrivit le 7 octobre à son Excellence le ministre directeur de l’Administration de la Guene pour avoir des nouvelles précises. Le décès de Simon Morelot lui fut annoncé par une lettre du 19 octobre.
Dans l’intervalle, les effets de Simon Morelot avaient été vendus à l’encan pour une somme de 1 228,50 francs. Mais cette somme, ainsi que celle de 2 300 francs qui restait due sur son salaire de 1809, avaient été versées à l’Ordonnateur en Chef du 7e Corps d’Armée. Le grand problème qui se présentait alors était de transférer ces sommes sur le Trésor de Paris pour que Madame Morelot puisse les toucher.
Il en résulta un abondant échange de courriers entre Madame Morelot et l’ Administration de la Guene. Mais il ne semble pas qu’une solution ait été trouvée ; le ministre, en date du 12 janvier 1811 s’y opposait toujours, car les officiers n’étaient pas payés par le Trésor.
Heureusement, entre-temps, le 29 décembre 1810, un décret signé de Napoléon accorda à Madame Morelot « par exception une pension viagère de trois cents francs »… qui « sera payée par le Trésor ».
Dès la mort de son mari, Madame Morelot, qui ne disposait d’aucune ressource, quitta son domicile de la rue de la Harpe et vint habiter chez sa fille, rue Blanche de Castille (actuelle rue Saint-Louis-en-1’Isle). Lorsqu’elle put disposer de sa pension, elle s’installa à peu de distance de sa fille rue des Deux Ponts, en l’Ile Saint-Louis.
Morelot, le collège et la Société libre des pharmaciens de Paris
Toute sa vie, Simon Morelot fut passionné par la pharmacie. Adolphe Fabulet, qui l’avait bien connu dans le cadre de la 7e Armée, en 1808-1809, affirmera : « la pharmacie était à ses yeux un art sublime dont la culture devait honorer des gens bien nés » 8. En réalité, Morelot considérait avant tout la pharmacie en scientifique, et non sous l’aspect de la préparation et de la délivrance des médicaments. Pour lui, la pharmacie était indissociable de la chimie.
Simon Morelot, dès son installation en 1780 dans son officine de la rue du Faubourg Montmartre, devient membre du Collège de pharmacie comme tous les pharmaciens de Paris et de ses Faubourgs. Il semble apprécié par ses collègues puisque, lors de l’assemblée générale du 25 février 1791, il est appelé aux fonctions de scrutateur lors des votes, et est ensuite chargé (avec Delagrange) de « tenir la plume en qualité de secrétaire dans toutes les assemblées du Collège ».
Or, le 2 mars 1791, l’Assemblée nationale constituante décrète la suppression de toutes les maîtrises, et donc du Collège de pharmacie. Et, bien que cette décision soit annulée peu après, le 17 avril, pour le seul cas de la pharmacie, il n’empêche que le Collège en est profondément marqué et craint l’avenir.
De plus, la situation politique empire, et chacun évite de se manifester publiquement. Le citoyen Morelot reçoit, le 25 messidor an II (13 juillet 1794) un certificat émanant du Comité révolutionnaire de la Section de Chaslier 23 à laquelle il appartenait, d’après son lieu de résidence. Il y est dit : « Les renseignementssur le patriotisme du Cit. ci-dessus désigné ainsi que sur sa conduite morale et politique, suivant la vue des pièces, annoncent qu’il est patriote. »
Ce comportement « patriotique » de Morelot explique que, pendant la « grande Terreur », il soit signataire de décisions du Collège concernant, d’une part, les « objets saisis par les autorités et envoyés par Elles au Collège » (29 frimaire an II, 19 décembre 1793) et, d’autre part, la « question du salpêtre » que le Collège estime être en dehors de son rôle (29 nivôse an II, 18 janvier 1794).
Dans son assemblée générale du 27 messidor an II (15 juillet 1794) – douze jours avant la chute de Robespierre – le Collège élit son comité directeur pour les deux années à venir, constitué de quatre prévôts et de douze députés. Parmi les députés figure Simon Morelot 9. Car celui-ci montre un grand intérêt à tous les problèmes professionnels, et surtout à ceux rencontrés dans la formation du pharmacien.
Il est ainsi conduit, en 1795, à appartenir à un comité de cinq citoyens qui se réunissent avec les prévôts du Collège afin de « prendre les anangemens nécessaires pour procéder aux cours d’instruction des Élèves ». Un an plus tard, de profondes transformations interviennent. Le 30 ventôse an IV (20 mars 1796), les pharmaciens créent la Société libre des pharmaciens de Paris, qui recouvre le Collège et en élargit ses activités. Par exemple, en plus des pharmaciens parisiens constituant jusqu’ici le Collège, les membres de la Société libre pounont être des savants non pharmaciens distingués par leurs connaissances et leurs travaux.
Les statuts de la Société libre sont publiés en vingt-cinq articles, le 16 thermidor an IV (3 août 1796).
Dès la mise en route de cette structure, Morelot y occupe une position dominante. Il est élu, le 25 fructidor an IV (11 septembre 1796) l’un des quatre prévôts, comme secrétaire adjoint du Bureau de la Société, à coté de Trusson directeur, Cheradame directeur adjoint et Delagrange secrétaire. Parmi les députés figurent de hauts personnages, tels Vauquelin et Parmentier. Morelot se trouve ainsi dans un remarquable environnement.
Au bout d’une année d’exercice, un tirage au sort, qui est prévu dans les statuts pour générer un renouvellement rapide des responsables, conduit Morelot à quitter ses fonctions de prévôt, ainsi que Cheradame. Ces deux citoyens sont curieusement maintenus dans le nouveau comité de direction, pendant une année, comme « mignons », dénomination bizane signifiant pour nous, sans doute, personnages aimables et utiles. Et, par exemple, nous les trouverons à côté des membres du Bureau, le 6 thermidor an VI (23 juillet 1798) afin de présenter les comptes relatifs à l’année 1797.
L’activité de Morelot se manifeste en de nombreux domaines de la vie du Collège. C’est ainsi qu’il lui est confié la rédaction d’un Almanach annuel qui décrit la composition et la vie du Collège au cours de l’année passée.
Le 29 brumaire an IX (20 novembre 1800) Morelot est à nouveau élu député au Conseil.
Une curieuse affaire intervient alors. Morelot et Guiart père – ce dernier étant prévôt – sont désavoués par le Conseil. Il leur est reproché d’avoir procédé à Étampes à la réception à la maîtrise de deux pharmaciens sans avoir préalablement reçu l’autorisation du Collège. Les deux hommes se défendent en affirmant qu’ils n’ont jamais utilisé le nom du Collège et qu’ils n’y étaient intervenus que comme amis des instances locales. Les choses en restèrent là.
C’est alors que le Directoire projette de réorganiser la pharmacie de la République, et de créer des Écoles officielles de pharmacie en diverses villes de France. En pluviôse an X (janvier 1802), le Comité directeur de la Société libre charge Morelot, Moringlane et Sureau de présenter un texte sur la réorganisation de la pharmacie. Le 27 pluviôse (16 février 1802), ce rapport est adopté après un orageux débat – car chaque membre est inquiet de l’avenir.
Puis arrive la loi du 21 germinal an XI (11 avril 1803), qui fixe l’organisation et la police de la pharmacie. La Société libre perd ses attributions, car même si le Collège de pharmacie « a rendu de si grands services à l’art de guérir », il n’est plus compatible avec « le génie de la République» . La reddition des comptes de la Société libre intervient le 4 messidor (23 juin), signée des treize membres du Conseil et du Bureau, dont Morelot. Le solde est positif de 790 livres. C’est alors la dernière réunion du Comité directeur de la Société libre.
Désireux de conserver leur rôle scientifique, les pharmaciens de Paris transforment leur Société libre en Société savante, la Société de pharmacie de Paris, le 15 thermidor an XI (3 août 1 803). Morelot va alors abandonner toute activité concernant la profession pharmaceutique, car n’ayant plus à enseigner et n’ayant pas d’officine, des contraintes financières vont le diriger vers des fonctions militaires. Et pourtant, de juillet 1794 à juin 1803, il n’avait cessé d’occuper des positions importantes au sein de l’École gratuite et de la Société libre : prévôt (1795-1797), député (1794-1795 et 1800-1803), responsable des enseignements de l’École gratuite, comme il sera montré ci-après. On peut imaginer la période de désespoir qu’il traversera alors.
Simon Morelot et l’École gratuite de pharmacie
Parallèlement à ses activités officinales et associatives, Morelot va consacrer une partie essentielle de son temps à l’enseignement de la pharmacie. Déjà, le 3 floréal an II (22 avril 1794), le Comité du Collège avait nommé le citoyen Morelot pour remplacer le citoyen Demachy dans des « Cours révolutionnaires sur la fabrication du salpêtre, des poudres et des canons » faits par ordre du Comité de Salut Public.
En ventôse an III (mars 1795), Morelot fait partie, au sein du Collège, d’une Commission 12 chargée d’organiser, avec les prévôts, les cours d’une École de pharmacie. Il est évident que les cours publics et gratuits qui avaient été créés dix-huit ans auparavant par la Déclaration royale de 1777 devaient être revus.
Les propositions issues de la Commission sont acceptées par la Société libre le 17 germinal an IV (6 avril 1796). Cinq articles les décrivent. Citons l’article 2 qui précise que les cours de chimie et d’histoire naturelle ne comporteront que quarante leçons au plus, et l’article 3 qui désigne les citoyens démonstrateurs chargés provisoirement des cours. Morelot y figure.
C’est alors que le Directoire, par un anêté du 3 floréal an IV (22 avril 1796), crée l’École gratuite de pharmacie à partir du Collège de pharmacie qui participait jusqu’alors – plus ou moins bien il faut le reconnaître – à la formation du pharmacien. Une assemblée générale de la Société libre, le 13 prairial an IV (1er juin 1796) confirme cette décision, qui maintient l’enseignement dans les bâtiments du Collège, rue de l’Arbalêtre.
Puis, le 25 vendémiaire an V (16 octobre 1796), l’assemblée générale de la Société libre nomme les professeurs de l’École gratuite :
– chimie : Vauquelin et Bouillon Lagrange, adjoint Bourriat ;
– pharmacie : Trusson et Morelot, adjoint Nachet ;
– histoire naturelle : Demachy et Dizé, adjoint Martin ;
– botanique : Guiart père et Sagot, adjoint Guiart fils.
Un mois plus tard (5 nivôse an V, 25 décembre 1796), le Comité directeur de la Société libre fixe la durée des cours : « six mois, savoir ceux de pharmacie et d’histoire naturelle depuis le 15 mars jusqu’au 15 juin (vieux style), et ceux de Chymie et de Botanique, depuis le 15 juin jusqu’au 15 septembre. »
Cependant le déroulement de ces cours va inquiéter la Société libre. Celle-ci, le 24 ventôse an VI (14 mars 1798), estime que les cours durent trop longtemps, certains s’étant prolongés pendant cinq mois, et qu’ils deviennent alors trop coûteux. Un an après, le 26 ventôse an VII (16 mars 1799), l’assemblée générale de la Société libre ressent la nécessité de « surveiller la manutention des cours publics, et singulièrement celui de chimie, dont les dépenses sans résultats utiles jusqu’à ce jour se sont élevées […] à des sommes telles qu’il serait impossible à la Société […] de les supporter plus longtemps ». Guiart père « recommandable par son zèle, ses talents, son honnêteté » est chargé de cette surveillance moyennant son logement au Collège et une indemnité de six cents francs par année.
Peu après, Simon Morelot est affecté au Collège puisque, comme Guiart père, il est logé dans les bâtiments de la rue de l’Arbalêtre, étant chargé de la surveillance des enseignements. Il est simultanément obligé de quitter son officine de la rue Saint- Jacques. Ils seront les seuls à demeurer au Collège.
Entre-temps, le contenu de l’enseignement est une nouvelle fois modifié. Le 9 germinal an VI (29 mars 1798), les cours de chimie et de pharmacie sont fusionnés en un cours de chimie pharmaceutique, le cours d’histoire naturelle devient histoire naturelle médicale et pharmaceutique. Celui de botanique n’est pas modifié.
Le 5 pluviôse an IX (25 janvier 1801), les professeurs sont à nouveau désignés pour six ans :
– en chimie pharmaceutique : Bouillon-Lagrange et Nachet ;
– en histoire naturelle : Morelot et Bouriat ;
– en botanique : Sagot et Guiart fils.
Dans la séance de distribution des prix aux élèves de l’École gratuite de pharmacie du 21 vendémiaire an XI (13 octobre 1802) – qui sera la dernière organisée par l’École – après la proclamation des résultats, divers exposés sont présentés par Parmentier (sur le chocolat), par Cadet (sur l’arbre Civier), par Morelot (sur le lichen), par Guiart fils (sur un nouveau système botanique).
Ainsi, la position de Morelot au sein de l’École paraît essentielle.
Les projets du Directoire concernant la réorganisation de la pharmacie de la République et la création d’Écoles de pharmacie dans de grandes villes françaises préoccupent et inquiètent les membres de la Société libre des pharmaciens de Paris et, en particulier, les responsables de l’École gratuite, ainsi qu’il apparaît à plusieurs reprises en pluviôse an X (janvier-février 1802).
Ces craintes se concrétisent rapidement avec la loi du 21 germinal an XI (11 avril 1803). Une École de pharmacie va ouvrir à Paris, dans les locaux de la précédente École gratuite, rue de l’Arbalêtre. L’Administration de l’École est définie par le décret du 15 vendémiaire an XII (8 octobre 1803) ; le directeur en est Vauquelin. Mais Morelot n’est plus professeur. La raison de cette élimination nous échappe ; elle est sans doute politique, car Morelot avait la réputation d’être un excellent professeur, très attentif à ses élèves, possédant une grande maîtrise de ses enseignements, illustrée d’ailleurs par les ouvrages qu’il avait publiés parallèlement. Il aurait donc dû continuer son enseignement.
Morelot se trouve contraint de quitter les locaux de l’École, dans lesquels il habitait avec son épouse. Il adresse aussitôt une lettre à Vauquelin par « laquelle il demande à être autorisé à conserver le logement que l’ancienne Administration du Collège de pharmacie lui avoit accordé ». L’Administration (de l’École) répond qu’elle n’a pas « en son pouvoir d’aquiesser à sa demande, et qu’il ait en conséquence à se pourvoir d’un logement d’ici au premier germinal prochain » (22 mars 1804).
Morelot prend alors la décision d’entrer dans l’Armée.
En conclusion, Morelot, après avoir participé au redémanage de l’École gratuite de pharmacie, y aura été constamment professeur pendant six ans. Nous allons retrouver ses préoccupations d’enseignant dans ses activités militaires, et dans les ouvrages qu’il publia parallèlement et que nous décrirons plus loin.
Simon Morelot, pharmacien militaire
Dès le 22 mars 1804, Simon Morelot quitte l’École de la rue de l’Arbalêtre et demeure rue de la Harpe en attendant une position répondant à ses désirs.
Pourquoi se dirige-t-il alors vers l’Armée ? On ne peut répondre avec précision ; mais l’exemple de son père Claude Morelot, qui fut aide-major apothicaire dans les armées royales, y est peut-être pour beaucoup.
Dans le but d’y parvenir, il fait intervenir l’aide de nombreuses personnalités auprès du ministre directeur de l’Administration de la Guene, son excellence Dejean.
Dès le 22 prairial an XII (11 juin 1801 4), le préfet du département de la Seine le « recommande à toute la bienveillance de son Excellence » soulignant que Morelot a rempli « avec zèle et d’une manière distinguée » différentes fonctions dans l’administration du département de la Seine, et notamment dans les infirmeries des prisons.
À cette demande est jointe une lettre signée de Morelot qui précise ce qu’il souhaite :
« Monseigneur Une place de pharmacien de lm classe à l’Armée de Brest est vacante. Le Professeur Morelot, chargé depuis douze ans de l’instruction publique au Collège de Pharmacie, auteur de deux ouvrages qui ont été accueillis des Savants et du public, sollicite cette place. Il ose espérer que son Excellence l’accordera aux services qu’il a rendus à la science et à l’art, et notamment aux officiers de santé des armées, en contribuant à leur instruction.
Salut et profond respect.
Morelot rue de la Harpe n° 124″
Quelques jours plus tard, le 13 messidor an XII (2 juillet 1804), une lettre signée des quatre inspecteurs généraux du Service de santé (Jane, Heurteloup, Desgenette et Parmentier) intervient dans le même sens :
« A la suite de la mise à la retraite du Sieur Villette, pharmacien de 1ère classe de l’Armée de Brest, il est nécessaire de lui donner un successeur… présentent Monsieur Morelot pour être attaché à cette armée en qualité de pharmacien de lre classe. Monsieur Morelot est auteur d’ouvrages estimés, il a rempli avec… »
Simon Morelot est presque immédiatement nommé pharmacien de lre classe à l’Année de Brest (le 21 messidor an XII, soit 10 juillet 1804). Il va y rester près de deux ans.
En dehors de ses fonctions pharmaceutiques, son goût pour l’enseignement le conduit à délivrer des cours de chimie et d’histoire naturelle à ses subordonnés, de façon gratuite.
Le 2 messidor an XIII (21 juin 1805), le commissaire ordonnateur en chef du Camp de Brest adressa au ministre de la Guene une demande de congé d’un mois pour Morelot, à laquelle le Ministre répondit :
« Je ne puis Monsieur accéder à la demande que vous me faites d’accorder un congé d’un mois avec appointement au Sieur Morelot Pharmacien de lre classe du Camp de Brest. Tous les officiers de santé attachés aux Camps ou Armées doivent toujours être à leur poste.
Signé Dejean »
Et le ministre ajoute : « J’adhérerai à la demande aussitôt que cela sera possible. » Morelot, le 14 thermidor (2 août) obtient l’accord du ministre, avec mission de se procurer à Paris « quelques objets accessoires à l’instruction et à ses cours, qu’il n’a pu trouver à Brest.
Peu après, au début de l’année 1806, Morelot est nommé pharmacien en chef du Corps d’Armée du général Gouvion-Saint-Cyr, et participe à la Campagne de Prusse et de Pologne. Il a la possibilité de séjourner assez longuement à Leipzig et de participer à la vie de l’Université. Il faut souligner que Leipzig avait une réputation de capitale intellectuelle où se réunissaient de multiples sociétés savantes et académies, et possédait un remarquable rayonnement dans le domaine des sciences et des arts. Simon Morelot y donna, de février à avril 1807, des cours de chimie et d’histoire naturelle qui feront ultérieurement l’objet de son dernier ouvrage présenté dans le chapitre suivant. Il en est remercié par un diplôme de membre d’honneur de l’Université, et Morelot se décrira, dans son dernier ouvrage, comme étant « Docteur médecin de l’Université de Leipsic », ce qui demande à être confirmé.
Le 24 mars 1806, il adresse à l’intendant général de la Grande Armée, une demande de congé de 4 mois pour se rendre à Paris « où une affaire de famille litigieuse m’appelle »[…]« avec appointements, ma modique fortune ne me permet pas d’entreprendre un voyage si dispendieux en faisant le sacrifice de mes émoluments ». Ceci ne lui sera pas accordé.
Deux ans plus tard, le 29 avril 1808, il présente au ministre de la Guene une nouvelle demande de congé de trois ou quatre mois, en y conservant ses appointements, afin de se « rendre à Paris où des affaires d’intérêt majeur m’appellent avec insistance ». Ceci n’aura pas de suite car, trois mois plus tard, le 13 juillet 1808, il adresse au même ministre une lettre dans laquelle il s’enhardit « à vous prier de m’ élever au grade de pharmacien principal dans l’armée qu’il plaira à votre Excellence de me désigner ».
Le 30 septembre, il est affecté au Corps d’Armée d’Espagne, où il reste sous l’autorité du général Gouvion-Saint-Cyr. En tant que pharmacien principal, il assure la fourniture et la gestion pharmaceutique de l’Armée. Il a en particulier sous ses ordres Adolphe Fabulet, pharmacien major, et établit avec lui de chaudes relations d’amitié. Et, « tous ses loisirs étaient féconds et avaient un but honorable. Il portait infiniment d’attachement à ses subordonnés. On l’a vu même, […] faire en leur faveur autant de soins qu’il aurait pu en mettre dans une École […]».
Simon Morelot ne profitera de cette position que peu de temps, puisqu’une « fièvre adynamique » le fera disparaître brutalement en septembre 1809.
Nous avons vu, dans le premier chapitre, toutes les difficultés liées à ce décès.
En conclusion de cette approche des activités de Morelot, nous pouvons affirmer qu’il s’agissait d’un homme profondément enthousiaste de l’art et de la science pharmaceutique, mais qui possédait avant tout des qualités d’enseignant où il réunissait un souci du contact humain et une grande maîtrise de la présentation des connaissances.
Les publications de Simon Morelot
Nous avons précédemment montré la grande diversité des activités pharmaceutiques de Simon Morelot, successivement en milieu officinal, puis au sein du Collège de pharmacie et, finalement, dans l’Armée impériale. Il n’entreprit la rédaction de mémoires scientifiques et d’ouvrages qu’au cours des dix dernières années de sa vie.
Simon Morelot, s’il affirme souvent que la pharmacie et la chimie ne forment qu’une unique science, ne paraît pas avoir été un chimiste expérimentateur de niveau élevé, bien que pharmacien très actif. On ne trouve que peu d’articles scientifiques signés de lui ; ils sont publiés entre 1799 et 1803.
Le premier est intitulé : « Nouvelles observations sur la feuillaison et l’ef- feuillaison », avec « l’indication des signes qui annoncent la pleine vigueur des feuilles des végétaux et le moment où l’on doit les récolter pour les usages pharmaceutiques et économiques ».
Le second mémoire, publié en collaboration avec M. Grille, sans doute en édition particulière, est une petite brochure intitulée Quelques vues sur l’emploi de l’oxyde de manganèse dans les maladies cutanées.
Puis viennent deux mémoires publiés par la Société médicale d’émulation en 1803:
– Mémoire sur le lichen français, vulgo-Tourne-sol en pain, qui reproduit la conférence qu’il avait présentée le 13 octobre 1802 dans la séance de distribution des prix de l’École gratuite de pharmacie. Il y montre comment réaliser la fermentation de lichen en présence d’urine pour obtenir un colorant rouge pourpre de consistance ferme ;
– Mémoire sur l’analyse des vins, dans lequel il aborde successivement la dégustation , les examens physiques, les analyses chimiques puis les examens par « le calorique » conduisant à un extrait dont il montre comment tirer des indications précieuses. Il est l’un des premiers chimistes à apporter des détails précis sur la manière d’analyser les vins et d’examiner « les bonnes qualités qui constituent les vins généreux ».
L’activité rédactionnelle de Simon Morelot s’est manifestée dans plusieurs importants ouvrages, certainement inspirés des cours qu’il avait donnés à l’École gratuite de pharmacie, mais considérablement développés. Les deux premiers ouvrages ne cachent d’ailleurs pas leur origine puisque leurs intitulés commencent par « Cours élémentaires… » et ceci dans les deux domaines enseignés par Morelot, l’histoire naturelle et la chimie pharmaceutique.
Cours élémentaire d’histoire naturelle pharmaceutique, ou description des matières simples que produisent les trois règnes de la nature généralement comprises sous l’acceptation de matière médicale ; présentée d’abord par règne, ensuite par genres, et enfin par espèces avec les noms de chacune, leur origine, leurs propriétés, leurs préparations, leurs principaux usages, leurs propriétés physiques et médicinales et considérées par leur rapport avec la doctrine pneumato-chimique (c’est-à-dire la nouvelle chimie) 18. Dans cet important ouvrage, de 2 volumes in-8°, paru en 1800, Morelot ne réunit que les matières simples qui « sont d’usage en pharmacie, en chimie et dans les différens arts qui en dérivent, notamment dans ceux du teinturier et du fabricant de couleur […] etc. »
L’ouvrage est divisé en trois parties : Règne minéral, Règne Végétal, Règne animal.
Cours élémentaire théorique et pratique de pharmacie chimique, ou Manuel du pharmacien chimiste. Dans celui-ci l’orientation du pharmacien vers la chimie y est développée. Il fait intervenir 3 volumes in-8° et aura deux éditions en 1803 et en 1805.
Alors que, dans le précédent ouvrage, l’auteur n’avait pas eu la possibilité d’introduire les unités du système métrique (auxquelles la plupart des pharmaciens portaient peu d’intérêt), il les utilise ici, toujours accompagnées entre parenthèses des anciennes unités (grains, scrupules, gros, onces et livres).
Dans son introduction, Morelot développe ses idées sur la liaison profonde existant entre la pharmacie et la chimie : « On peut être chimiste sans être pharmacien, mais on ne peut être pharmacien sans être chimiste. » L’ouvrage est divisé en trois parties : pharmacie végétale, pharmacie minérale, pharmacie animale.
Curieusement, cet ouvrage sera une nouvelle fois édité en 1814, donc bien après le décès de Morelot comme étant une seconde édition. Le cosignataire est alors F.V. Mérat, qui effectuera de nombreuses conections et additions 19.
Ces publications successives prouvent le succès de ce Cours élémentaire. Il apporte, en effet, au pharmacien d’officine, des descriptions précises de tous les médicaments, ainsi que la définition et la description des diverses opérations pharmaceutico-chimiques.
Nouveau dictionnaire général des drogues simples et composées de Lémery, revu, corrigé et considérablement augmenté par Simon Morelot : « contenant les noms français, latins, officinaux, vulgaires et systématiques des plantes : leur classification […];[…] l’indication de leurs parties utiles à la médecine et à la pharmacie […]. » (1807).
La référence à Lémery (1645-1715) dans le titre de cet ouvrage est assez surprenante, car plus de quatre-vingt-dix ans se sont écoulés depuis la publication du Dictionnaire universel des drogues simples de Lémery dans sa seconde édition de 1714. L’ouvrage de Morelot est profondément différent de celui de Lémery, tant par son esprit que par ses connaissances. Par exemple, Linné, Tournefort, Jussieu ont introduit des classifications des plantes inconnues de Lémery. La chimie a subi sa profonde révolution et est entrée maintenant dans l’ère de la nouvelle chimie. La minéralogie fait parallèlement intervenir la classification de Haiiy. Aussi, on ne retrouve pratiquement rien dans ce nouveau dictionnaire de ce qu’avait rédigé Lémery. Alors, pourquoi Morelot fait-il appel à Lémery dans le titre – est-ce pour attirer l’attention du public par l’intermédiaire de ce nom prestigieux ?
Il n’empêche que nous avons là un ouvrage très important, en deux épais volume in-8°, s’ achevant sur 20 planches en couleur, reproduisant chacune 6 plantes gravées en taille douce. Il donne une vue précise des connaissances de l’époque. Mais, comme tous les dictionnaires scientifiques parus en cette période, le prodigieux essor de toutes les connaissances le rendra très vite obsolète.
Histoire naturelle appliquée à la chimie, aux arts, aux différents genres de l’industrie, et aux besoins personnels de la vie (1809). C’est le dernier ouvrage de Simon Morelot, puisqu’il paraît l’année de son décès.
Morelot, alors pharmacien major de l’Armée, conçut et rédigea cet ouvrage « en Pologne dans une chaumière, sans le secours d’aucun auteur classique […]; doué d’une mémoire prodigieuse et d’une facilité extrême il composait ses écrits au milieu du tumulte des armées et des honeurs de la guene ». En réalité, cet ouvrage repose en grande partie sur les cours qu’il donna de février à avril 1807 dans le cadre de l’Université de Leipsic.
Morelot présente une théorie générale de la formation de tous les corps, qui est particulièrement surprenante. Les corps qui existent de nos jours ont leur origine dans des agents primitifs, à partir desquels ils se sont développés. Ces agents primitifs sont les combustibles simples gazeux, « hydrogène et azote », ainsi que le « principe de combustion, l’oxigène ».
La combinaison des corps gazeux combustibles avec le « gaz oxigène » est accompagnée de dégagements de lumière, de calorique libre, de la formation d’air respirable et de celle de l’eau.
Ceci conduit à des productions immédiates : au premier ordre celle des végétaux, puis au second ordre celle des animaux. Le développement, l’accroisse-
BIBLIOGRAPHIE ET NOTES
AP Archives de Paris (bd Serrurier)
BHVP Bibliothèque historique de la Ville de Paris
BIUP Bibliothèque interuniversitaire de pharmacie
Faculté de pharmacie de Paris V RHP Revue d’histoire de la pharmacie
1. Georges Chevaillier, Une grande famille beaunoise, les Morelot, 1998, BIUP, réf. 163930 – s.n., s.d.
2. Marie Delépine, « La Boutique des Morelot à Beaune », Rev. Hist. Pharm., 1953, n° 136, p. 49-51.
3. Le tableau de Coquelet-Souville représentant la pharmacie Morelot est reproduit à deux reprises (couverture et p. 187) dans Voyages vers les apothicaireries de J.D. Picard.
4. Almanach royal, puis national, puis impérial. BIUP. cote P 30743. Listes des pharmaciens de Paris avec leur adresse et leur date d’obtention de maîtrise.
5. Procès-verbaux des délibérations du Collège de pharmacie de Paris, puis de la Société libre des pharmaciens de Paris. Archives BIUP, Registre 344. Des extraits, très précis et détaillés, de ces procès-verbaux s’étendant du 10 septembre 1779 au 23 juin 1803, ont été publiés, d’abord par E.-H. Guitard puis par H. Bonnemain, depuis le n° 209 (juin 1971) jusqu’au n° 265 (juin 1985) de la Revue d’histoire de la pharmacie, sauf dans certains numéros, par exemple à la suite du décès de E.-H. Guitard, le 21 mai 1976 (arrêt de la publication de juin 1976, n° 229, à décembre 1977, n° 235).
6. Catalogue des Maîtres en pharmacie. Archives BIUP. Registre 24.
7. Immatricule de M. Morelot. Archives BIUP. Registre 48.
8. Adolphe Fabulet, « M. Morelot », Bull. Pharm. 1810, T. II, p. 43-46 (voir note 26).
9. Les membres du Bureau sont : quatre prévôts (Bailleau, Buisson, Bacoffe et Trusson), et douze députés (Néret, Quinquet, Desprez, Guiart père, Steinacher, Demachy, Lamégie, Morelot, Sagot, Porcher, Trouillet).
10. Les députés sont : Moringlane, Tancoigne, Vauquelin, Valmont de Bomare, Charlard, Bataille, Parmentier, Costel, Le Canut, François, Lescot, Goupil fils. Ce Conseil entrera en fonction le 1er vendémiaire an V (22 septembre 1796).
11. Les prévôts sont : Trusson, Bouillon Lagrange, Cheradame et Guiart père. Les députés sont : Moringlane, Morelot, Pia, Labric, Pujo, Déyeux, Auprestre, Fourcy, Parmentier, Delunel, Solomé et François.
12. Les membres de cette Commission sont, en dehors des quatre prévôts et de Morelot : Sagot, Desprez, Cheradame et Steinacher 5.
13. Les cours sont donnés par 5 :
– en chimie : Bailleau, Deyeux, Lagrange et Vauquelin ;
– en histoire naturelle : Demachy, Delaplanche, Morelot et Trusson ;
– en botanique : Guiart, Buisson et Sagot.
14. L’École spéciale de pharmacie de Paris fut dirigée par Vauquelin, directeur, Trusson, directeur adjoint, Cheradame, trésorier. Elle délivrait quatre enseignements :
– chimie : Pr Bouillon-Lagrange, adjoint Henry ;
– pharmacie : Pr Nachette, adjoint Bouriat ;
– histoire naturelle des médicaments : Pr Laugier, adjoint Vallée ;
– botanique : Pr Guiart père, adjoint Guiart fils (noms écrits Guyart).
15. Archives Soc. Hist. Pharm. Fac. Pharm. Paris.
16. Mémoires de la Société médicale d’émulation, an XI (1803). T. V. Le mémoire sur le lichen est donné p. 281 et celui sur les vins p. 294. B. Ac. Med., Réf. 92797.
17. Brochure, in 8°, Grenoble, 1800.
18. « Le cours élémentaire d’histoire naturelle pharmaceutique » fut édité chez le libraire éditeur Giguet et Cie, « Maison des Petits Frères, à côté de la Bourse ». BIUP, Réf. 14729-1.
19. Le cours élémentaire […] de pharmacie chimique ou Manuel du pharmacien chimiste fut édité en 1803 par Poigné et en 1805 par Rémont. L’édition de 1814, faite en collaboration avec F.V. Mérat, fut éditée chez Méquignon-Marvis sous le nom de 2e édition. BIUP, édit. 1803, Réf. 14284-2.
20. Nouveau Dictionnaire général des Drogues simples et composées […] est édité par Rémont, Éditeur Libraire, rue Pavée Saint- André – Paris. BIUP, Réf. 11657-1.
21. Histoire Naturelle appliquée à la chimie […] fut édité par le libraire F. Schoell, rue des Fossés Saint-Germain et par la Librairie Stéréotype de H. Nicolle, rue des Petits Augustins. BHVP, Réf. 948206.
22. L’église Saint-Benoît fondée au VIe siècle, traversa à partir de 1790 de multiples vicissitudes et fut démolie en 1854. L’angle nord-est de la Sorbonne recouvre une partie de son emplacement.
23. La Section de Chaslier (ou Chalier) s’appelait aussi Thermes de Julien jusqu’à ce qu’en 1795 elle ait le nom de Sorbonne. Rappelons que l’actuelle place de la Sorbonne s’appelait place Chalier. Cette Section – l’une des 48 sections créées dans Paris en juin 1790 – avait une très petite étendue, entre approximativement les actuels boulevard Saint-Michel et rue Saint-Jacques, au niveau de notre Sorbonne.
24. Archives de la Défense. Secteur Armée de Terre. Château de Vincennes. Dossier Simon Morelot, 741-3.
25. S. Morelot, J. Physique, 1799.
26. Il existe une incertitude sur la date du décès de Simon Morelot. Dans l’éloge publié par Adolphe Fabulet 8, la mort de Simon Morelot est indiquée le 28 novembre. Tous les documents ou biographies qui furent publiées ultérieurement utilisent cette information [par exemple Chevaillier l, Michaud dans sa Biographie universelle, Hoefer dans sa Nouvelle Biographie générale (1861)]. Or, dans les manuscrits conservés aux Archives de l’Armée de Terre M et qui traitent du décès et des affaires qui en découlèrent, tous citent le 18 septembre (ou plutôt 18 gbre). De plus, la correspondance échangée au cours des deux années suivantes paraît confirmer notre date.
27. Après la création de la Société libre des pharmaciens de Paris, et après celle de l’École gratuite, le mot Collège aurait dû disparaître. Or, il sera très souvent utilisé pour désigner l’École gratuite et parfois aussi, avec une certaine ambiguïté, la Société libre. Nous nous reportons ici, chaque fois, aux termes utilisés dans les archives de la Société.