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Histoire du Laboratoire Servier

Histoire du Laboratoire Servier

Le Laboratoire SERVIER a été créé après la 2° guerre mondiale, en 19541, par Jacques Servier, pharmacien et médecin, qui racheta à l’époque un Laboratoire fabriquant du sirop, à Orléans : ce dernier comptait 9 employés. Au début, toute l’activité était concentrée dans cette ville, puis il y eut une première extension à Fleury-les-Aubrais (1956), puis à Gidy (Sur ce dernier site des travaux importants furent réalisés de 1997 à 1999). En 1960 s’ouvrit à Suresnes le premier centre de recherche SERVIER.

Le groupe acquit progressivement d’autres sites en France : Bolbec en Normandie (1962), Croissy, spécialisé en neurologie, puis des sites à l’étranger. En 1998, 70% des ventes de SERVIER se faisaient hors de France. Le Laboratoire est présent alors dans 130 pays sur 5 continents, à travers 73 filiales (dont la première filiale à Londres, en 1964).

Quant au premier Centre International de Recherche Thérapeutique (CIRT), il ouvrit à Londres en 1984. 5 ans plus tard, SERVIER embauchait son 1000° chercheur. Par ailleurs, au fil des années, SERVIER a acquis plusieurs sociétés : EGIS Pharmaceutical, en Hongrie (1995), ANPHARM, en Pologne (1997). Servier créé une filiale de génériques en 1996, Biogaran, qui devient leader du marché français. En 2003, SERVIER devint le premier groupe pharmaceutique en Russie et franchit alors le seuil des 15000 collaborateurs. En 2005, SERVIER employait 17000 salariés dont 2500 en Recherche et Développement, avec un Chiffre d’Affaires de 3.3 Milliards d’euro (100 millions en 1980) dont 82% à l’exportation. En 2006, Gidy accueille une nouvelle unité de production de 35000 m2.

Au niveau des produits, SERVIER lance en 1955 ses deux premiers médicaments : SARPAGANR (un anti-hypertenseur, extrait de Rauwolfia) et GLUCIDORALR (un antidiabétique), et va poursuivre par la suite une très forte activité de R&D, avec plus de 20000 brevets déposés depuis les origines de l’entreprise. En 1988, SERVIER est citée comme « le laboratoire le plus créatif » sur le plan mondial avec le lancement la même année de 4 médicaments nouveaux : 3 antihypertenseurs et un antidépresseur. La recherche explorait alors les pathologies cardiovasculaires, la cancérologie, la rhumatologie et les neurosciences (maladie d’Alzheimer, schizophrénie, dépression).

Dans les années 1960, SERVIER publie un magazine mensuel : « La médecine praticienne Magazine » avec des articles destinés à distraire. On y trouve des articles variés comme le récit imaginaire de Jerome Kalpka : « Trois hommes dans un bateau », mais aussi des bandes déssinées (Tintin au Tibet). Parfois, on peut y voir des articles historiques comme celui sur « La première anesthésie : 11 décembre 1844 ».

SERVIER poursuit sa route comme l’un des rares laboratoires français indépendants.

1. Cette information est à nuancer car le laboratoire existait dès 1949-1950 (voir plus loin)
 Un nouveau document rédigé par notre collègue André Frogerais en 2016 vient utilement compléter cette information

 

Médicaments commercialisés par Servier en 1949-1950 (Le Livre du Praticien) :

Gaduase, Imanasthme, muxol, Ozodor, Pyri-pyridium, Solution d’Ouabaïne (aérosol), Stérigyne (ovules), Bili-Muxol, Chlorasane, Spiralgine, Morrhuase, Stimulol

 

Marcel Servier, pharmacien diplomé en 1906 s’installe à Genouillat dans la Creuse puis à Vatan dans l’Indre et enfin en 1923 à Orléans, 25 rue Eugéne Vignat. Il fabrique dans son officine des spécialités confraternelles qui sont distribuées par la Cooper de Melun. Le principal produit est un succédané de l’huile de foie de morue la Gaduase. Il décède en septembre 1954, le laboratoire emploie 9 personnes. Ses fils Jean, pharmacien et Jacques, docteur en médecine et pharmacien lui succèdent. A l’édition du Vidal de 1954 figurent 6 spécialités.

 

Catalogue Cooper de 1930.

                                                                                        

Rapidement Jean Servier décide de se consacrer à son officine située 71 avenue des Champs Elysées à Paris. Jacques Servier reprend le laboratoire. Il met au point des spécialités originales qu’il commercialise avec succès :

– Un antihistaminique avec un effet retard le Domistan (1952)
– Un hypotenseur le Sarpagan (1955)constitué d’alcaloïdes extraits d’une plante tropicale, le Rowolfia Serpentina à laquelle il a consacré sa thèse de médecine en 1957
– Un sulfamide antidiabétique, le Glucidoral (1955) suite à des études publiées par des universitaires.

       

La production est réalisée à Orléans rue Vignat, l’usine produit des comprimés, des dragées, des pommades, des suppositoires, elle dispose d’un service de pharmacotechnie et un département de recherche. En 1956, un nouveau centre de production est inauguré à Fleury-les-Aubrais (Loiret). Les principes actifs sont produits à partir de 1962 à Bolbec (Seine Maritime).

                                                                 Atelier de compression et de dragéification (Orléans 1961)

Jacques Servier va multiplier les centres de recherches en France à Suresnes (1960), Croissy, à Londres, Brésil (2001), Pologne, Chine d’où vont sortir des médicaments originaux parmi les quels :

– Le Pondéral (1967) et l’Isoméride (1985) qui sont retirés du marché en 1997
– Le Diamicron, antidiabétique (1972)
– L’Arcalion, revitalisant (1973)
– Le Locabiotal (1973)
– Le Pneumorel, antitussif (1973)
– Le Daflon , veinotonique (1986)
– Le Stablon, antidprésseur (1987)
– L’Hyperium, hypotenseur (1987)
– Le Trivastal, traitement de la maladie de Parkinston (1990)
– Le Fludex , hypotenseur (1994)
– Le Vastarel, traitement de l’angine de poitrine (2001)
– Le Coversyl , hypotenseur (2004)
– Le Protélios, traitement de l’ostéoporose (2004)

L’entreprise consacre 25% de son chiffre d’affaire à la recherche et internationalise son activité, la première filiale est crée à Londres en 1964.
En 1972, une nouvelle unité de production est construite à Gidy (Loiret). Elle est baptisée l’usine village. Des centres de production sont également implantés en Espagne, Irlande, Chine, Maroc, Egypte, Pologne, Russie et Brésil. Ils sont construits par l’architecte Jan Losowski qui associe technicité et esthétique dans le respect des architectures locales. Ils sont l’image de la politique sociale du groupe.

 

                                                                                                                                           Usine de Gidy

Le laboratoire à partir de 1995 absorbent des entreprises étrangères : Egis en Hongrie (1995) Anpharm en Pologne (1997) et Pharlab au Brésil.

En 1996 profitant de l’expérience de sa filiale Egis , il créait le laboratoire Biogaran qui devient le leader français des médicaments génériques, son catalogue comprend plus de 700 spécialités. En 2009 un antidiabétique le Médiator est retiré du marché, il fait l’objet d’une violente polémique.

Jacques Servier décède en décembre 2014.

Le laboratoire devient la propriété d’une fondation, c’est le premier laboratoire français indépendant, il emploie 21 200 collaborateurs dont 3 000 se consacrent à la Recherche et au Développement. Les médicaments Servier sont vendus dans le monde entier : 92% sont prescrits hors de France.

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