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Serment de Montpellier au XVIIIe siècle

 Serment de Montpellier au XVIIIe siècle1

 Ce que doivent jurer les présentez à la maistrise des apoticaires avant de prendre les ornemens de maistrise :

Je jure que je serai fidelle et obeissant à l’Université en médecine de cette ville et que j’honorerai messieurs les professeurs du Roy et docteurs en médecine; et si je sçay quelque chose contre l’honneur d’aucun, je le lui notifierai,

Item, je jure que je porterai à l’assemblée des maistres de l’art l’honneur qui leur est deu, et que j’aideray mes compagnons de conseil, assistance et faveur,

Item, je jure que j’observerai tous les statuts de maistrise, ordonnez ou a ordonner,

Item, je jure que j’exerceray fidèlement l’art de pharmacie; et que j’achèterai les simples bons et choisis, et que je dispenserai tous les remèdes prescrits des médecins et les médicaments composez qu’on a coustume de faire aux boutiques pour l’usage, selon conscience, et que je rejetteray tous les médicaments corrompus, soit qu’ils soient simples ou composez,

Item, je jure que je ne baillerai aucun médicament sans ordonnance des médecins, excepté le clystère commun et la potion cardiaque, et contrevers et que je ne souffriray point que les chirurgiens ordonnent des remèdes internes, principalement purgatifs, et encore moins les empyriques et opérateurs, mais seulement par les médecins approuvez,

Item, je jure que si les médicaments prescrits et ordonnez par les médecins défaillent en ma vboutique, soient simples ou composez, que je n’en substitueray point, et que je ne supposeray point un qui pro quo sans le conseil des médecins; que s’il se présente quelque doutte en l’intelligence en dispensation des remèdes, je me retireray à eux, afin qu’ils s’expliquent et ordonnent ce qu’il faut faire,

Item, je jure que je ne bailleray point aux filles des médicaments provoquant les mois, ny aux femmes les abortifs, ny ne permettray que les autres les baillent sans conseil des médecins, soubs mesme peine,

Item, je jure que je vivray en paix avec mes compagnons et maistres de l’art, et que je ne débaucheray point ny leurs serviteurs, ny ceux qui travaillent pour eux,

Item, je jure que je traiteray humainement les apprentis et serviteurs de boutique, et les enseigneray fidelement,

Item, je jure que je seray libéral envers les povres et que je n’exigeray rien de mes débiteurs, que selon conscience et seray content de mon salaire.

 1. Histoire de l’organisation sociale en Pharmacie – F. Prevet 1940, p. 570

 

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