Robert César Moreau (1916-2000)

7ème et dernier titulaire de la Chaire de pharmacie chimique,
né le 16 mai 1916 à Vitry-sur-Seine.

Ayant commencé son instruction à l’école primaire de a ville natale, Robert Moreau termina ses études secondaires au collège Chaptal, obtenant en juillet 1934 les baccalauréat de Philosophie et de Mathématiques.

Ainsi qu’il l’a raconté dans sa leçon inaugurale, il fut poussé vers les études de pharmacie par des conversations avec deux étudiants de cette discipline.

Il s’inscrit donc en octobre 1934 à la pharmacie Tabart où il accomplit son année de stage, puis à la Faculté de pharmacie de Paris.

Il y effectue des études exceptionnellement brillantes puisqu’il obtient successivement le premier prix des quatre années (avec la médaille d’or de 4ème année), les premiers prix  de travaux pratiques de chimie en première, puis en deuxième-troisième année, de chimie alimentaire de  qutrième année, de chimie-biologique et toxicologie de quatrième année, de micrographie de deuxième-troisième année et de bactériologie de quatrième année. il obtient aussi les prix de fondation : Buignet (Physique), Desportes (Botanique), Lebeault (Pharmacie). A ses examens de fin d’année ou probatoires, il obtient quatre fois la mention très bien, trois fois la mention bien. il est reçu pharmacien le 4 juillet 1939.

Entre-temps, il a été reçu premier au concours de l’Internat des hôpitaux de Paris en 1938. Il est affecté à l’hôpital Necker dans le service du doyen Fabre qui n’a pas manqué de remarquer un  aussi brillant étudiant. Il obtient la médaille d’argent du concours d’Internat en 1939 et la médaille d’or en 1942.

Cependant, il est mobilisé de septembre 1939 à août 1940. Il reprend ensuite son service à l’hôpital, devient moniteur aux travaux pratiques de première année et entreprend une licence ès-sciences à la Sorbonne. Il y obtient successivement les certificats d’études supérieures de chimie générale en 1941, de chimie biologique et de botanique générale en 1942, de minéralogie et de physique générale en 1944, ce qui lui confère le grade de licencié ès-sciences physiques.

Dès la fin de son Internat en 1943, à peine a-t-il eu le temps d’être nommé chef de laboratoire à l’hôpital Necker que, cette même année, il est reçu au concours des pharmaciens des hôpitaux, affecté d’abord à l’hospice Brevannes, puis à l’hospice d’Ivry et, depuis 1949, pharmacien chef de l’hôpital Beaujon.

Sa carrière universitaire se déroule parallèlement. Moniteur aux travaux pratiques de chimie analytique de 1941 à 1945, puis du certificat d’études supérieures de chimie biologique de 1945 à 1947, il est nommé chef des travaux pratiques de chimie analytique le 1er janvier 1948.

Il a soutenu en 1947 une thèse de doctorat d’état en pharmacie et il soutiendra en 1954 une thèse pour le doctorat ès-sciences physiques.

Il se présente au concours d’agrégation de décembre 1948 et, le 1er janvier 1949, il est nommé maître de conférences agrégé à la Faculté de pharmacie de Paris ; le 1er janvier 1956, il est nommé professeur sans chaire et, le 1er janvier 1958, professeur à titre personnel. D’octobre 1953 à février 1958, il est chargé d’un cours de chimie organique, puis, à partir de février, du cours de chimie analytique, chaire dans laquelle il est nommé à compter du 1er mars 1958. Mais, par le décès du professeur Delaby, la chaire de pharmacie chimique devient vacante et il est transféré à partir du 1er novembre 1958 par décret du 9 décembre 1958.

Recherches

Les premiers travaux du professeur Moreau ont eu pour objet l’action du soufre sur diverses substances organiques. Sa thèse de sciences a été en particulier consacrée à l’action du soufre sur le diphénylméthane.

Il s’est alors orienté vers la chimie organique pure. Depuis une douzaine d’années, il se préoccupe principalement d’obtenir des produits susceptibles de présenter une activité thérapeutique. Il s’ets ainsi intéressé à la préparation de divers thio-amides susceptibles de présenter une activité anti-tuberculeuse, cholérétique ou anthelminthique.

Il a préparé aussi diverses amidines substituées, ainsi que divers acides arylacétiques diversement substituées pouvant posséder des propriétés antiinflammatoires.

Il a entrepris également la préparation d’analogues sulfonés d’amides et de cétones en vue d’étudier l’influence du remplacement d’un groupement carbonyle par un groupement sulfonyle.

Robert Moreau est décédé le 5 juin 2000

Sociétés savantes et participation à des organismes consultatifs.

Membre de la Société de chimie biologique, de la Société Chimique de France, de l’Association française pour l’avancement des sciences, de la section scientifique de la Fédération internationale pharmaceutique, de la Société des Experts-chimistes de France, de l’American chemical society (depuis le 1er janvier 1959), de la Société française de thérapeutique et de pharmacodynamie (depuis le 15 janvier 1964), de la Société de biologie chimique, de l’ADRAPHARM et de la Société de chimie thérapeutique.

Membre du Comité consultatif des Universités (1969-1973).

Membre du Conseil régional de l’Ordre des Pharmaciens.

Membre du Conseil supérieur des hôpitaux (depuis 1959).

Membre titulaire de la Commission permanente de la pharmacopée depuis le 14 avril 1958 (Président de la sous-commission des médicaments nouveaux depuis 1970).

Secrétaire technique de la Commission nationale de la pharmacopée (A. du 26 mars 1973).

Expert pour la pharmacopée européenne (groupe 3 et groupe 11).

Membre de la Commission chargée d’émettre des avis en matière de licences d’office dans l’intérêt de la santé publique depuis juillet 1970.

Distinctions honorifiques

Membre résidant de l’Académie de pharmacie (novembre 1956) ; secrétaire annuel en 1970 (et président en 1988).

Membre correspondant de la Société chimique de Mexico (juillet 1964).

Membre honoraire de la Société pharmaceutique hellénique (22 mai 1972).

Treize fois lauréat de la Faculté de pharmacie de Paris.

Lauréat des hôpitaux de Paris (médaille d’argent puis médaille d’or).

Lauréat de l’Académie de médecine (Prix Demarle en 1943).

Officier d’Académie en 1953, officier de l’Ordre des Palmes académiques en 1957.

Chevalier de la Légion d’honneur (24 janvier 1959).

Officier de l’Ordre national du Mérite (16 juin 1966).

Voir aussi son éloge funèbre à l’Académie nationale de Pharmacie, le 9 janvier 2008, par Jean-Pierre Fournier