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Poudre et Pastilles américaines du docteur Paterson

Extrait de l’ouvrage du docteur Dehaut (1902) sur ce sujet1 :

L’estomac et les intestins sont sujets à des maux chroniques variés, fréquents, souvent capricieux, et on ne saurait être surpris de voir les meilleurs remèdes guérir ou soulager les uns, et se montrer sans action chez d’autres, qui semblent pourtant affectés de maladies semblables. C’est à cause de cela que, dans le cours de notre ouvrage, nous avons indiqué plusieurs remèdes, afin que les personnes difficiles à guérir fussent à même de passer de l’un à l’autre, jusqu’à ce qu’elles aient rencontré celui qui s’adapte le mieux à leur cas particulier. Pour compléter la liste de ces remèdes stomachiques, nous donnerons ici quelques explications sur les pastilles et la poudre du docteur Paterson.

Comme tout le monde le sait, les Anglais et les Américains du Nord font un usage exagéré de toutes espèces de viandes, ce qui les oblige à faire un emploi non moins exagéré des épices les plus fortes, pour rendre la digestion possible. Une conséquence de ce régime échauffant, c’est la grande fréquence des maladies de l’estomac et des intestins. C’est en s’adonnant spécialement à l’étude de cette catégorie de maladies si communes que le docteur Paterson, qui exerçait à New York, acquit une grande réputation dans toute l’Amérique. Un des remèdes dont il faisait un usage fréquent, et auquel son nom demeure attaché, consistait en une combinaison de bismuth et de magnésie, combinaison calculée de manière à neutraliser les quelques inconvénients attachés à chacune de ces substances. C’est la formule de cette préparation qui a été importe en France par M. Fayard, et qui se présente sous les deux formes de pastilles et de poudre.

Les pastilles de Paterson sont destinées aux personnes qui n’ont besoin du remède qu’à petites doses, à celles qui voyagent ou qui sont obligées de s’absenter souvent et qui prennent le remède dans l’intervalle des repas.

La poudre de Paterson, qui renferme le bismuth et la magnésie dans les mêmes proportions que les pastilles, est disposée en paquets destinés à être absorbés au commencement du repas.

Propriétés. Ces propriétés consistent essentiellement à régulariser les fonctions de l’estomac et des intestins et à calmer une foule de malaises, de troubles et de souffrances plus ou moins intenses ayant leur siège dans ces organes. il faudrait énumérer tous les maux qui peuvent atteindre les diverses parties de l’appareil digestif pour montrer les cas dans lesquels ces poudres ou ces pastilles peuvent rendre des services signalés. Il nous parait plus simple de dire aux personnes délicates dont les organes digestifs présentent quelque imperfection, qu’elles ont de grandes chances d’y remédier par l’emploi de ce remède.  Bien entendu, on ne saurait prétendre que le remède de Paterson réussira également bien dans tous les cas où il sera employé, puisque aucun remède ne possède un tel pouvoir ; mais il est inoffensif, et on ne doit pas hésiter à en faire l’essai, car ceux qui n’en tireraient aucun bien n’ont rien à craindre d’en ressentir aucun mauvais effet. En Europe, et dans toute l’Amérique, une multitude de personnes de tout âge, de toute condition, ont pris l’habitude de prendre quelques pastilles de Paterson aussitôt qu’elles ressentent quelque menace de souffrance intestinale.

Doses et mode d’emploi. Les pastilles de Paterson contiennent chacune cinq centigrammes de magnésie et de sous-nitrate de bismuth. Elles conviennent dans le cas d’indisposition légère ou de troubles chroniques des voies digestives sans gravité. La dose est de dix à vingt pastilles par jour pour les adultes et de cinq à dix pour les enfants.

La poudre de Paterson est beaucoup plus active que les pastilles. Elle est divisée en prises contenant chacune cinquante centigrammes de magnésie et de bismuth. Elle s’emploie à la dose de une à huit par jour pour les adultes, et de une à quatre pour les enfants.

On peut aussi employer les deux préparations simultanément : la poudre en se levant, en se couchant et à la fin des repas, et les pastilles dans l’intervalle.

On trouvera des explications plus étendues dans l’instruction qui accompagne les boites. Nous ajoutons, pour terminer, que ces pastilles et cette poudre ne sont incompatibles avec aucun autre médicament, et que les personnes qui font l’emploi de notre médication peuvent s’en servir en même temps, lorsqu’il y a lieu… »

  1. Manuel de médecine, d’hygiène, de chirurgie et de pharmacie domestiques par Dehaut…24ème édition, Paris, chez l’auteur, 1902
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