Extrait de l’ouvrage du docteur Dehaut (1902) sur ce sujet1 :
« Les goutteux ont souvent de la répugnance pour les remèdes qui les ont soulagés dans les crises précédentes. C’est pour cela que nous indiquons plusieurs traitements dont la bonté est reconnue et qui peuvent se remplacer, n’ayant pas l’un pour l’autre une action contraire…
Un de nos plus savants pharmaciens, M. Lartigue, de Bordeaux, membre correspondant de l’Académie de médecine de Paris, a inventé un médicament connu sous le nom de Pilules de Lartigue, dont on ne saurait trop recommander l’emploi contre la goutte et toutes ses manifestations.
La plupart des remèdes en usage dans le traitement de la goutte sont, comme les pilules de Lartigue, à base de colchique ; mais, voici en quoi les pilules de Lartigue diffèrent des autres préparations ; le colchique présente un inconvénient très sérieux, c’est de produire assez souvent une vive irritation des organes digestifs ; or, à la suite de nombreuses recherches, M. Lartigue a reconnu que ces accidents dépendaient de la présence, dans le colchique, d’un principe âcre, nuisible, qu’il a réussi à séparer, par un procédé spécial, des autres principes du colchique. Préparée avec l’extrait dépouillé du principe âcre, les pilules de Lartigue ne présentent aucun des inconvénients des autres préparations de colchique. leurs effets sont tellement certains qu’on peut les considérer comme un remède par excellence, comme un véritable spécifique de la goutte.
Par l’emploi prolongé de ces pilules, dans l’intervalle des crises, ou lorsqu’une crise menace de se produire, on réussit presque toujours à prévenir le retour des accès, sinon à guérir tout à fait la maladie… »
Manuel de médecine, d’hygiène, de chirurgie et de pharmacie domestiques par Dehaut…24ème édition, Paris, chez l’auteur, 1902
Voir également sur gallica l’ouvrage de Lartigue paru en 1847