Extrait de l’ouvrage du docteur Dehaut (1902) sur ce sujet1 :
Dans beaucoup de maladies dépendant du développement excessif du système lymphatique, ou se rattachant à des accidents syphilitiques antérieurs, ou bien à une constitution scrofuleuse, les médecins désiraient administrer l’iode en même temps de le fer, cette association donnant les meilleurs résultats. Mais l’iodure de fer est un composé instable ; peu à peu, l’iode se sépare du fer et se disperse dans l’air, en sorte que les médicaments préparés avec ce remède ne se conservent pas. Aussi, on comprend l’empressement sympathique avec lequel l’Académie de Médecine approuva l’invention de M. Blancard, laquelle consistait à enfermer les pilules d’iodure de fer dans une enveloppe résino-balsamique pouvant empêcher l’iode de s’échapper. Grâce à ce procédé ingénieux, on a maintenant des pilules d’iodure de fer qui se conservent toujours, sans que le remède subisse aucune altération. Cependant, depuis quelque temps, M. Blancard reçoit des plaintes qui tendraient à faire supposer que son produit n’est pas toujours aussi efficace qu’autrefois. cela provient de ce que certains industriels fabriquent mal, avec des matières impures, des pilules qu’ils font passer pour les véritables.
Dans le but de prémunir le public contre ces tromperies, nous reproduisons ici une déclaration publiée ma M. Blancard à ce sujet :
« Pour empêcher toute confusion entre les pilules qui sortent de notre maison, les seules qui puissent être désignées sous le nom de Pilules de Blancard, et celles d’une autre provenance, qui, légalement, ne peuvent être livrées au public sous la même dénomination, nous croyons devoir prévenir ici nos confrères et les malades que nos pilules ne se vendent jamais en vrac mais seulement en flacons et demi-flacons de 100 et 50 pilules, qui tous portent notre signature, apposée au bas d’une étiquette verte, et notre cachet d’argent réactif fixé à la partie inférieure du bouchon. depuis longtemps, ces marques de fabrique sont déposées au greffe du Tribunal de commerce de Paris. Nos pilules d’iodure de fer se trouvent dans toutes les pharmacies. Pharmacien, rue Bonaparte, 40, Paris. »
Rien ne montre mieux l’acharnement des contrefacteurs et des imitateurs de mauvaise foi que le grand nombre de condamnations qui ont été prononcées par les tribunaux français et étrangers, à la requête de M. Blancard ; mais n’est-ce-pas là aussi la preuve de la grande faveur dont jouissent partout les vraies pilules de Blancard ? Aussi, dans cette note, notre intention est moins d’indiquer les propriétés reconstituantes d’un remède connu et apprécié par tous les médecins, que de fixer l’attention de nos lecteurs sur les diverses sortes de concurrence déloyale qui s’exercent sur le nom de Blancard ; les uns mettent sur leur étiquette Façon Blancard ; d’autres disent Formule de Blancard, Procédé de Blancard, etc. Défiez vous de toutes ces insinuations trompeuses, et ne recevez que des flacons portant la signature…
Il y a des médecins qui, dans certains cas, préfèrent donner l’iodure de fer à l’état liquide. Cette indication est facile à remplir, à l’aide du sirop d’iodure de fer inaltérable que M. Blancard prépare aussi. Ce sirop convient surtout aux jeunes enfants qui ne savent pas avaler les pilules.
Avis important concernant les véritables pilules de Blancard.
- Manuel de médecine, d’hygiène, de chirurgie et de pharmacie domestiques par Dehaut…24ème édition, Paris, chez l’auteur, 1902