Pierre Etienne Charles Laruelle
(15 août 1923, Rouen – 4 août 2006)
Après ses études secondaires au lycée Corneille à Rouen et l’obtention en 1940 de son baccalauréat de l’enseignement secondaire (Latin-Grec-Mathématiques), Pierre Laruelle effectue son stage chez son père, Ernest Laruelle, docteur en pharmacie, en 1940-1941.
Il mène ensuite parallèlement à Paris des études dans les Facultés des sciences et de pharmacie.
En 1942, il obtient le certificat d’études supérieures de mathématiques générales avec la mention assez bien puis, en 1944, ceux de physiques générale avec la mention assez bien et de chimie générale avec la mention bien, licence ès sciences qu’il complète en 1947 par le C.E.S. de mécanique rationnelle.
Ses études de pharmacie sont aussi brillantes : en 1943, il obtient le premier prix de 2ème année et en 1944, le 1er prix de travaux prtaiques de chimie analytique de 2ème et 3ème années.
Appelé à l’activité dans l’Armée de mer le 6 mars 1945, il doit interrompre ses études jusqu’à se démobilisation le 14 juillet 1946, après avoir été nommé aspirant le 1er octobre 1945 et enseigne de vaisseau de 2ème classe le 1er avril 1946. Il est diplômé pharmacien le 5 novembre 1946.
Reçu 12ème au concours de l’Internat des hôpitaux de Paris en 1943, il est nommé chef de laboratoire de chimie biologique en 1946 et il conserve ces fonctions jusqu’à son succès en 1951 au concours des pharmaciens des hôpitaux de Paris. Il est affecté à l’hôpital Claude Bernard de 1951 à 1957 puis à l’hôpital Tenon depuis 1958.
Il mène parallèlement une carrière universitaire à la faculté de Paris : assistant délégué (en 1949) puis titulaire (en 1951) de la chaire de physique, après avoir obtenu le grade de docteur ès sciences physiques, il est reçu au concours d’agrégation de 1958 dans l’option de Physique et nommé maître de conférences agrégé le 1er octobre 1958. Professeur sans chaire, le 1er janvier 1961, il fut titularisé à titre personnel le 1er octobre 1967 puis nommé professeur titulaire dans la chaire de Physique, le 1er octobre 1971.
Travaux de recherche
Les travaux scientifiques de Pierre Laruelle se rapportent à deux domaines principaux : la biologie clinique et la cristallographie physique.
1. Biologie clinique.
Travaux en relation avec ses différentes fonctions hospitalières : recherche sur les méthodes cliniques d’études de la coagulation sanguine et sur la technique de coagulation-dilution. Étude des variations journalières du cholestérol sérique : étude de l’action hypouricémiante de la benzodiarone per os.
2. Cristallographie physique.
Le travail présenté en 1956 comme thèse en vue du doctorat ès-sciences physiques consistait en une contribution à l’étude des propriétés physiques de l’oxyde mercurique. Pierre Laruelle y démontra le polymorphisme de l’oxyde mercurique, dont les deux variétés officinales (jaune et rouge) sont l’une et l’autre la forme orthorhomique pure. Mais il apparait, des des conditions particulières de préparation qu’avaient précisées M. guillot et J. Chalchat, une variété rhomboédrique, que ses paramètres cristallins rendent proches du cinabre HgS.
Amené par ce sujet à développer des techniques de cristallographie, notamment par diffraction des rayons X, il a constitué dans le laboratoire de Physique un groupe qui s’est proposé de déterminer des structures cristallines. Les premiers travaux concernaient aussi bien les molécules organiques synthétiques ou naturelles (alcaloïdes en particulier), que des composés inorganiques. Puis le centre de gravité s’est déplacé vers l’étude des composés minéraux, spécialement ceux qui étaient préparés dans le laboratoire de Chimie minérale du Professeur Flahaut. Ce laboratoire et le laboratoire de physique ont été fondus pour constituer le laboratoire de Chimie minérale et structurale, formation de recherche associée au C.N.R.S.
Dans ce cadre, P. Laruelle continua à diriger le groupe de cristallographie . La majeure partie des composés étudiés sont des dérivés des terres rares, ou des dérivés mixtes contenant plusieurs anions et plusieurs métaux, mais en général préparés à haute température. La structure cristalline, qui donne avec une grande précision l’arrangement des atomes, éclaire les chimistes inorganiciens sur les relations stéréochimiques que les éléments entretiennent entre eux dans la phase solide. Elle est indispensable pour comprendre les propriétés physiques (électriques et magnétiques) qui sont étudiées par ailleurs, et pour orienter les synthèses.
Dans ce travail d’équipe, Pierre Laruelle a assumé, seul ou avec J. Flahaut, la direction d’une dizaine de thèses de doctorat ès-sciences physiques.
Fonctions diverses
Membre du Comité consultatif de 1971 à 1973. Membre du Comité national du C.N.R.S. depuis 1976 (Section XIII : Physique de la matière condensée : cristallographie).
Sociétés scientifiques
Membre de la Société de Biologie clinique.
Membre de l’Association française de cristallographie (ancien-vice-président).
Membre de la Société française de minéralogie et de cristallographie.
Distinctions honorifiques
Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques le 2 juillet 1964, officier le 16 juillet 1973.
Source : G. Dillemann. Historique des Facultés de Pharmacie et de leurs chaires magistrales. Produits et problèmes pharmaceutiques (1970-1973)