Pierre médicamenteuse | |
La pierre médicamenteuse est bien décrite dans le Cours de chimie de Lémery qui signale que ce nom de « médicamenteuse » est dû au fait que ce médicament produit de bons effets. On y trouve de la litharge, du colcothar, du vinaigre, de l’alun, etc. On retrouve cette formule chez Dorvault en 1844 : Alun, Céruse, Bol d’Arménie, Sulfate de zinc, Sel d’ammoniac, Vinaigre, le tout devant être desséché au feu. L’auteur ajoute : « Préparation jadis célèbre, qu’on faisait dissoudre dans l’eau, après quoi on fomentait les ulcères sordides. On injectait aussi dans les fistules rebelles ». On trouve chez Fournier d’autres pierres médicamenteuses, qui sont présentes dans le Cours de chimie de Lémery : la pierre de philosophie, la pierre admirable.
La pierre des philosophes est d’une composition complexe avec de nombreux constituants : céruse, alun, vitriol, bol blanc, sel de tartre, camphre, encens…Quant à la pierre admirable, on y trouve à nouveau alun, vitriol, sucre, salpêtre, camphre… On y trouve également la pierre médicamenteuse de Crolius. Contenant vitriol vert, vitriol blanc, alun, absinthe, armoise, chicorée, etc.
Le Dictionnaire d’histoire de la pharmacie consacre un paragraphe aux pierres : »Nom générique donné autrefois à diverses substances solides utilisées en thérapeutique : Pierre à cautère : pastille de potasse employée comme caustique ; Pierre infernale : crayon de nitrate d’argent fondu ; Pierre divine : collyre composé de sulfate de cuivre, d’alun, de nitrate de potassium et de camphre fondus ; Pierre admirable : poudre composée de sulfate d’alumine, muriate d’ammoniaque, muriate de soude, sulfate de zinc, nitrate de potasse, sucre et camphre. Dissoute dans l’eau, cette solution servait comme collyre astringent ou aux injections dans les gonorrhées ; Pierre médicamenteuse : sulfate d’alumine, bol d’Arménie préparé, litharge en poudre, colcothar ou sulfate de fer calciné. Après macération dans du vinaigre fort durant quelques jours, on ajoutait du nitrate de potasse et du muriate d’ammoniaque. On faisait dessécher, puis on calcinait ce mélange et on le pulvérisait. C’était un astringent et un mondificatif dont on saupoudrait les anciens ulcères. On peut également citer les pierres de Goa (ou faux bézoards), composés de serres d’écrevisses de mer, de coquilles d’huîtres broyées, de musc, d’ambre gris, dont on faisait une pâte avec laquelle on confectionnait des boulettes de la grosseur des bézoards ordinaires, parfois roulées dans des feuilles d’or, séchées, puis polies. »
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