Théophile-Jules PELOUZE (1807-1867) |
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Né le 26 février 1807 à Valogne dans la Manche, il connut une enfance difficile ce qui ne l’empêcha pas de faire des études honorables. Son père Edmond Pelouze, était un industriel dans le domaine de la chimie et l’auteur de divers ouvrages techniques. Théophile-Jules Pelouze fit ses études pour être pharmacien à La Fère. En 1827, il devient l’assistant de Gay-Lussac et de Lassaigne. Il fut admis dans les services de la pharmacie de La Salpêtrière à Paris en 1828. Il est interne en pharmacie en 1829. En 1830, il devient professeur de chimie à l’Université de Lille. Il revient à Paris en 1833 comme répétiteur et travaille pour l’Hôtel des Monnaies et pour l’Ecole Polytechnique. En 1836, Pelouze rencontre von Liebig et s’associe à ses travaux. Il découvre avec lui l’acide nanthique qui donne aux vins leur bouquet. Il devient membre de l’Académie des Sciences en 1837. Cette même année 1837, il est élu à la Société de Pharmacie dont il deviendra le Président en 1842. Il fonde rue Dauphine à Paris un laboratoire privé et forma de nombreux étudiants à partir de 1848. Professeur de chimie au Collège de France dont il occupa la chaire durant plusieurs années, jusqu’en 1851, en remplacement du baron Thénard, il réussit la synthèse de l’acide formique, analysa l’acide lactique, identifia la nature alcoolique de la glycérine. A partir de l’acide butyrique et de la glycérine il effectua la première synthèse d’une matière grasse, il développa la méthode de dosage du fer dans le sang. Pelouze décrivit la fabrication industrielle du chlorate de potassium ; c’est à lui que nous devons une bonne partie de nos connaissances sur les explosifs. Il réalisa la synthèse de divers éthers de la glycérine t(els que l’acide phosphoglycérique ou la nitroglycérine (voir plus loin). Il améliora les procédés de fabrication du verre, trouva un procédé pour la fabrication du tanin et fit d’importants travaux sur le sucre de betterave. Son nom reste attaché au séparateur de goudron de « Pelouze » constitué d’une cloche perforée servant à la purification du gaz d’éclairage. « Pelouze ne fut pas un théoricien et les doctrines nouvelles semblent n’avoir eu sur lui aucune influence. Ce n’est que tardivement qu’il se rallia à la théorie des substitutions et, pour ce qui est du grand mouvement réformateur lancé par Gerhardt et Laurent, Pelouze n’y pris aucunement part. Nous devons cependant lui rendre cette justice qu’il s’efforça toujours de rester neutre là où la plupart de ses contemporains se montrèrent hostiles »(1).
Pelouze eut plusieurs élèves, en particulier le jeune Alfred NOBEL et Ascanio Sobrero, chimiste italien qui découvrit en 1846 la nitroglycérine et en a étudié les propriétés explosives. Il devint président de la commission des monnaies et médailles en 1848. C’est sous la responsabilité de Théophile Pelouze (en tant que directeur de l’Hotel des Monnaies) que furent dessinés, gravés et imprimés les premiers timbres postes français. En 1852, il démissionna de son poste de Conseiller Municipal de Paris. Au plan familial, Pelouze eut une fille, Aline, née le 2 décembre 1838 à Paris. Elle se maria en 1860 avec Pierre Ernest Dominique Biver, ingénieur de la manufacture Saint Gobain. Pelouze était par ailleurs un catholique fervent durant toute sa vie. Politiquement, il s’opposa à Napoléon III. Théophile Pelouze acquit le Château de Chenonceau en 1864, vendu par les héritiers de Mme DUPIN. De cette date à 1878, et grâce à l’architecte Roguet, la famille s’efforça de rendre au château son aspect présumé du début du XVI° siècle. Pelouze est mort à Paris, le 31 mai 1867.
Il a publié de nombreux ouvrages et articles :
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Source : Ordre des pharmaciens (site Internet)
(1) Centenaire de l’Internat en Pharmacie des hôpitaux et hospices civils de Paris. Imp. de la Cour d’Appel, Paris, 1920 |