Léon OUVRARD (1860-1922) |
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Les premiers efforts d’Ouvrard furent dirigés vers l’Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris. Lauréat de l’Ecole en 1886, pharmacien de 1re classe en 1888, en même temps que docteur ès-sciences, pharmacien supérieur en 1893, il avait, entre temps, été nommé au concours chef des travaux pratiques de chimie générale en 1889, puis agrégé de chimie et de toxicologie en 1894. En 1897, il entra à la Faculté des Sciences comme sous-directeur, plus tard, comme directeur en titre de ce laboratoire d’enseignement pratique de chimie générale, qu’il ne devait quitter que le jour de sa mort.
C’est vers cette époque aussi qu’ont été faites ses recherches les plus importantes. De 1886 à 1907, période de sa plus grande activité scientifique, il n’a pas publié, soit seul, soit parfois en collaboration avec le professeur Troost, moins de 25 notes aux comptes rendus de l’Académie des Sciences, sans compter les mémoires et travaux divers. Citons, entre bien d’autres, ses recherches sur l’azoture de lithium et une série d’autres azotures, ses études sur les complexes, phosphates et borates alcalins et alcalino-terreux, ses travaux sur les sels de zircone, les combinaisons halogéniques de borate alcalino-terreux, et surtout les gaz rares de l’atmosphère : argon, néon, hélium, dont il a été l’un des premiers à étudier les propriétés. il a montré aussi l’origine de l’argon et de l’hélium dans les gaz rares dégagés par certaines sources d’eaux minérales, notamment celles de Cauterets. Dans ses dernières années, Ouvrard s’était consacré surtout à l’enseignement. Sauf pour l’exercice de ses fonctions d’inspecteur des établissements classés à la Préfecture de police, il ne quittait guère le laboratoire. innombrables sont les élèves dont, pendant vingt-cinq ans, il dirigea les premiers pas dans sa science de prédilection. Jamais Ouvrard n’avait recherché les distinctions, et la croix, qui était venue bien tard reconnaitre ses multiples services, lui a seule appris à quel point il était apprécié de tous. mais, parmi ses élèves comme parmi ses maîtres, comme parmi ses collègues, il ne comptait que des amis qui garderont précieusement de lui un souvenir ému et reconnaissant.
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Référence : d’après Robert. Bull. Sc. Pharm. 1923, 30, p. 486. Paru dans les Annales Coopératives Pharmaceutiques, Novembre 1935 |