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Origine et évolution des statuts des communautés d'apothicaires (23)

Origine et évolution

des statuts des communautés
d’Apothicaires

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Bibliographie

Résumé

Pas plus la Mésopotamie que l’Egypte ou le monde gréco-romain, dominés par le modèle du médecin propharmacien, n’ont donné naissance à une profession pharmaceutique organisée et encadrée par des lois. L’empire byzantin a bien vu apparaître des pigmentaires, mais c’est durant le califat abbasside que sont apparus à Bagdad, aux VIIIe-IXe siècles, des sayadila. Ces professionnels, qui se consacraient à la confection et à la délivrance des médicaments, étaient soumis à des inspections, et se voyaient imposer l’usage des grabadins, ancêtres des codex. Dès son apparition, la pharmacie se trouvait donc étroitement surveillée et contrôlée.

En Occident, les premières réglementations partielles apparurent au XIIe siècle, mais c’est au siècle suivant, que furent publiées, à l’instigation de l’empereur Frédéric II Hohenstaufen, en 1231, puis en 1241, les Constitutions de Melfi. Ces textes novateurs jouèrent un rôle essentiel en Europe, car ils furent rapidement imités, notamment par les statuts bâlois de 1271-1322. Une certaine diversité apparut néanmoins dans l’évolution des statuts. La position dominante des marchands à Florence conduisit ainsi à la formation d’une communauté unique pour les médecins et les apothicaires.

En France, dès le XIIe siècle, on connut le serment des especiadors de Montpellier, mais les premiers véritables statuts structurés virent le jour au XIIIe siècle. Leur éclosion continua du XVe au XVIIe siècle et se poursuivit même jusqu’au XVIIIe siècle. Les physiocrates et les adeptes du libéralisme sapèrent le régime des maîtrises et jurandes et conduisirent à sa disparition. Par ailleurs, les conflits entre apothicaires et épiciers, qui avaient abouti en Angleterre à la charte royale de Jacques 1er, en 1617, conduisirent en France à la déclaration royale d’avril 1777, qui séparait les apothicaires des épiciers et les transformait en pharmaciens. L’évolution en Angleterre fut très différente, puisque les apothicaires devinrent peu à peu des praticiens de la médecine, alors que chemists et druggists se changeaient en pharmaciens.

Ce parcours à travers les statuts des communautés montre que l’émergence des apothicaires est totalement indissociable de l’apparition d’une réglementation adaptée et cette relation entre encadrement législatif et pharmacie n’est pas près de disparaître.

 

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