Origine et évolution
des statuts des communautés |
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Ce texte, inspiré par Fourcroy, réorganisait l’enseignement, avec la création des écoles de pharmacie, réaffirmait le monopole pharmaceutique, mettait en place les conditions d’exercice de la pharmacie et prévoyait les inspections. Cette loi qui marquait l’aboutissement d’une long processus, reprenait les principales tendances de la déclaration royale de 1777, en les adaptant à la nouvelle situation politique. Elle resta en vigueur durant près d’un siècle et demi, ce qui porte témoignage de son adéquation aux réalités professionnelles. Les mutations de la législation en Angleterre furent d’une tout autre nature. Une évolution très différente: celle de l’Angleterre En 1180, la guilde des marchands de poivre (pepperers ) se forma à Londres et ceux-ci furent rejoints en 1316 par les marchands d’épices (spicers). En tant que marchands en gros, ils reçurent le nom de grocers et furent incorporés dans la Worshipful Company of grocers, en 1428. Les épiciers-apothicaires faisaient naturellement partie de cette compagnie. Sous l’impulsion de Gedéon de Laune, apothicaire de la reine Anne de Danemark, les apothicaires demandèrent leur séparation d’avec les épiciers et le roi Jacques 1er Stuart la leur accorda par la charte royale du 6 décembre 1617, créant la Worshipful Society of Apothecaries. Le roi s’expliqua en 1624 sur cette division, mettant en avant le savoir faire des apothicaires: « I myself did devise that corporation and do allow it. The grocers, who complain of it, are but merchants ; the mystery of these apothecaries were belonging to apothecaries, wherein the grocers are unskilful ; and therefore I think it is fitting they should be a corporation of themselves. » Curieusement, ce texte qui aurait dû assurer le développement des apothicaires, chargés de la fabrication et de la dispensation des médicaments, eut des conséquences imprévues. En effet, une confusion entre les domaines d’activité respectifs des apothicaires et des médecins se produisit. Nombreux furent les apothicaires qui se mirent à pratiquer le diagnostic et la prescription, tout en ne faisant, en principe, payer que les médicaments qu’ils fournissaient aux patients. Parallèlement, les médecins, qui ne devaient, en principe, pas dispenser de médicaments, ne s’en privaient pas. |