Origine et évolution
des statuts des communautés |
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Chacune de ces épreuves peut être divisée en un nombre de séances variable selon les villes et pouvant correspondre à une durée d’une semaine à un mois.
Cette organisation des communautés d’apothicaires, dont les statuts subiront des modifications et des adjonctions au cours du temps, perdurera jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, sans grandes difficultés. De nombreux procès avec les épiciers, les médecins, les chirurgiens, les charlatans et empiriques ou les ecclésiastiques-apothicaires témoignent de la vitalité de ces communautés. L’opinion des économistes sur le système des communautés allait pourtant se dégrader au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Les théories économiques des physiocrates et surtout le libéralisme prôné par Gournay (1712-1759) allaient inspirer à Turgot (1727-1781) des mesures radicales. Nommé contrôleur général des finances en 1774, cet ancien intendant du Limousin considérait que les communautés de métiers constituaient un frein au développement de l’économie. En 1776, l’un des six grands décrets parus avant sa disgrâce, décidait la suppression des maîtrises et jurandes, censées nuire au commerce et favoriser la cherté des produits. Curieusement, les professions dont l’exercice pouvait menacer l’ordre public, comme les libraires imprimeurs, ou la santé publique, comme les apothicaires, furent exclues du champ d’application du décret, mais l’idée d’une réforme faisait son chemin. Elle vit le jour l’année suivante. |