Origine et évolution
des statuts des communautés |
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Les statuts des communautés en France
Si le métier d’apothicaire s’est organisé aux XIIe – XIIIe siècles en France, les statuts réglemantant les communautés d’apothicaires se sont établis progressivement suivant les villes 18. Dès le XIIe siècle pour Montpellier, avec le serment des « especiadors », au XIIIe siècle pour Avignon (1242), Marseille (1202-1263), Paris (1271) ou Nice (1272), au XIVe siècle pour Toulouse (1309), Caen (1346), Perpignan (1381), au XVe siècle pour Bordeaux (1414), Troyes (1431), Evreux (1475), Dijon (1490) ou Nîmes (1491). Le XVIe siècle vit le processus s’intensifier et des communautés se dotèrent ou reçurent des statuts : à Amiens (1502), Rouen (1508), Chartres (1518), Besançon (1530), Abbeville (1535), Le Mans (1539), Gisors (1540), en Béarn (1551), à Poitiers (1552), Tours (1556), Nantes (1563), Blois (1571), Dieppe (1575), Meaux (1575), Montbéliard (1575), Lille (1586), Baugé (1588), Lyon (1588), Salins (1593), Angoulême (1597), Laval (1598) et Rennes (1598). . Au XVIIe et au XVIIIe siècles de nombreuses villes suivirent l’exemple de leur devancières. La totalité des statuts disponibles ont été recensés en 1950 par François Prévet et publiés en 15 volumes, qui constituent une source indispensable et ô combien précieuse, pour les historiens de la pharmacie 18. Naturellement tous ces statuts étaient passablement différents ; c’est la fameuse diversité du royaume. De plus, certaines villes ne faisaient pas encore partie de la France lors de la rédaction des Statuts. Il est intéressant de noter que les statuts des cités françaises ne différaient pas plus de ceux de certaines villes étrangères, qu’ils ne différaient entre eux. On peut ainsi citer arbitrairement les statuts de Genève (1569)18, le « Regimento dos Boticàrios » de Lisbonne (1572)26 ou les règlements de Bruxelles (1641), de Liège (1699) et de Mons (1686)18 qui sont tout à fait comparables aux statuts français contemporains. Les apothicaires étaient rarement assez nombreux pour constituer, à eux seuls, une communauté individualisée, aussi se trouvèrent-ils souvent associés à d’autres métiers. Ce furent le plus fréquemment les épiciers qui se regroupèrent avec les apothicaires. Les deux métiers avaient en commun des soucis d’approvisionnement en drogues d’origine lointaine, mais entrèrent souvent en conflit, les apothicaires voulant se réserver la confection des remèdes composés et les épiciers cherchant souvent à empiéter sur leurs prérogatives. |